Cornus racemosa - Cornouiller à grappes
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    Cornus racemosa en juin southern Washington Co., NY
    Kerry Woods © Flickr
    Nom commun : Cornouiller à grappes, Cornouiller paniculé, Cornouiller gris, nommé par les anglophones 'Gray dogwood, Snow Mantles, Panicled dogwood, Panicle dogwood, Northern swamp dogwood' (Cornouiller des marais du nord).
    Nom latin : Cornus racemosa Lam.* (1786), synonymes retenus, Cornus paniculata L'Hér.*, Cornus comosa Raf., Cornus foemina Mill.* subsp. racemosa (Lam.) J.S. Wilson et Swida racemosa (Lam.) Mold.*, Thelycrania racemosa (Lam.) Tsitsin, Cornus racemosa f. nielsenii J.W.Moore, Cornus racemosa f. caeruleocarpa Oswald, Cornus paniculata var. radiata Pursh, Cornus paniculata var. albida Pursh
    famille : Cornaceae
    catégorie : arbuste pouvant être drageonnant, apte à vivre 40 ans et plus.
    port : dressé, très ramifié, arrondi.
    feuillage : caduc, d'un vert vif puis plus foncé, au revers grisâtre, passant progressivement au rouge violacé, pourpre à l'automne, certaines feuilles sont pourvues de quelques poils inclinés sur les deux faces.
    Des feuilles opposées de 6 à 13 cm x 3 à 4 cm, ovales, lancéolées, légèrement ondulées, à marge lisse.
    floraison : à la fin du printemps, nectarifères, visitées entre autres par les abeilles, les colibris, certaines espèces de papillons et d'autres insectes pollinisateurs, c'est d'ailleurs dans son milieu naturel, la plante hôte, des pontes et larves de papillons.
    Corymbes de petites fleurs hermaphrodites, actinimorphes, à corolle à 4 étroits pétales lancéolés, récurvés, disposés en quinconce avec 4 étamines, disque nectarifère dans un court calice à 4 sépales.
    couleur : blanc pur à blanc crème
    fruits : petites drupes blanches de 6 à 8 mm à l'extrémité de courts pédicelles d'un rouge framboisé, contenant une graine de 5 mm, dans une enveloppe ocre à 8 facettes, des graines qui sont convoitées par le gibier, les petits rongeurs et petits mammifères et par les oiseaux, comme le viréo mélodieux Vireo gilvus (busy warbling vireo), découvrir son chant.
    croissance : moyenne.hauteur : 1,50, 2.40 m dans son milieu jusqu'à 4.50 m, pour un étalement assez similaire.
    plantation : de préférence à l'automne pour lui laisser le temps de bien installer son système racinaire avant l'été. Lui laisser de la place pour son développement dans le temps.
    multiplication : par semis, bouturage de tiges aoûtées, par marcottage ou encore par prélèvement de drageons.
    sol : assez indifférent, accepte la plupart des types de sols, de préférence frais et humide, mais bien drainé.
    exposition : soleil, mi-ombre et ombre légère.
    zone : 3-9, U-K hardiness H4, USDA zones 2b-8b, il tolère la pollution atmosphérique et une fois bien installé des périodes de sécheresse prolongée.
    origine : du centre et de l'est des États-Unis, au Dakota du Nord et Dakota du Sud, Nebraska, Texas, du Minnesota à l'Arkansas et tous l'est, excepté la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama, la Géorgie, le Tennessee et la Floride, ainsi qu'à l'est du Canada, dans les provinces du Manitoba, Ontario et Québec, consulter la carte.
    Introduit de longue date dans les jardins botaniques de l'Europe, puis dans les jardins privés comme arbuste ornemental, dans son habitat, il peut être considéré comme une espèce invasive sporadiquement.
    Le Chicago Botanic Garden possède une collection* qui comprend près de centaine de variétés de cornouillers de vingt espèces différentes, dont 7 d'entre elles sont indigènes, que vous pouvez découvrir sur leur site.
    entretien : il requiert peu d'entretien, juste les bois morts, la taille dépend des conditions d'exposition, il faut savoir qu'au soleil un même arbuste touffu de 1,5 m à 2 m de hauteur, donnera à l'ombre, un arbuste ou petit arbre moins dense, mais plus haut, si nécessaire, elle s'effectue à la fin de l'automne et en hiver.
    maladies et ravageurs : il est sensible à l'anthracnose, une maladie fongique qui provoque l'apparition de taches noires sur le feuillage et il peut être sujet au pourridié lorsque les sols sont détrempés, au printemps les bourgeons peuvent subir les assauts des pucerons (aphids).
    Au Canada, les larves de la sésie du cornouiller Synanthedon scitula, un papillon diurne qui ressemble à une guêpe, creusent sous l'écorce des galeries, et il peut occasionnellement être endommagé par les cervidés.
    NB : son nom Cornus vient du latin où désigne le genre et signifie corne, bois faisant référence à son bois dense et dur, faisant allusion au fait que ce bois servait à confectionner des manches d'outils et des fourches à foin à 2 fourchons, d'ailleurs le nom dogwood donné par les Anglo-Saxons, aurait pour origine le nom de dagger-woods qui était un poignard en bois, autrefois, ce bois servait aussi, à confectionner des fourreaux de dagues et son nom spécifique, racemosa vient du latin 'racemosus' qui désigne une grappe et son synonyme paniculata signifie paniculé.
    Ce genre comprend environ 50 espèces d'arbres ou d'arbustes persistants ou caducs et 2 espèces de vivaces, réparties dans 6 sous-genres, toutes originaires des régions tempérées de l'hémisphère nord, plus nombreuses au nord-est des États-Unis et du Canada et de l'est de l'Asie, depuis la Russie, Sibérie, nord de la Chine, Mongolie, Mandchourie et Corée, jusqu'au Japon, dont quelques-unes, ont été introduites à titre ornemental dans les jardins botaniques, les parcs, les jardins de particuliers et les squares publics, dont il existe à travers le globe environ 300 variétés et de nombreux cultivars, pour certains auteurs entre 500 et 650 pour les deux confondus.
    Ce rustique cornouiller à grappes a sa place au jardin, dans la composition de haies libres, dans celle des massifs arbustifs, notamment sous le couvert d'autres essences, dans un massif isolé ou simplement dans de grandes potées, pour orner balcons, patios et terrasses.
    Propriétés et utilisations :
    Dans les pharmacopées amérindienne et nord américaine, l'infusion de racines était prescrite pour traiter les diarrhées et pour soigner la tuberculose, la décoction d'écorce y était réputée pour ses propriétés analgésique, antidiarrhéique et stimulante, utilisée sous forme de cataplasme pour soigner les blessures et les plaies chez les humains et les chevaux.
    Parmi les cultivars, citons :
    Cornus racemosa drupes
    Kyphotobug © Flickr
    - Cornus racemosa 'Emerald', une obtention nord-américaine, au port un peu plus compact de 2,40 m en tous sens, à l'écorce gris argenté, il se différencie avec un feuillage vert émeraude brillant qui devient rouge à l'automne, des grappes de drupes d'un blanc écru à blanc ivoire aux pédicelles d'un éclatant rouge de mars, USDA zone 3b.
    - Cornus racemosa 'Jade', une obtention nommée 'Racemosa Jade, Jade Gray Dogwood', de plus de 3.50 m, au feuillage vert jade, virant au pourpre à l'automne, il est utilisé dans les aménagements urbains, certains considèrent qu'il est un synonyme de Snow Lace.
    - Cornus racemosa 'Snow Mantle®, Snow Lace®', une obtention de North Dakota State University, comme son nom l'indique, à la fin du printemps, un blanc manteau de fleurs suivi à la fin de l'été de baies blanches aux pédicelles roses sur des tiges d'un rouge éclatant.

    Dans l'abécédaire, consulter les autres cornouillers présents dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Collection, en France, le parc de Haute-Bretagne, Château de la Foltière, 35133 Le Chatellier (Ille-et-Vilaine), possède une collection de 77 variétés et cultivars majoritairement de Cornus kousa et Cornus florida, et l'on y trouve quelques cornouillers asiatiques : Cornus angusta, C. capitata, C.bretscheneideri, C.hongkongensis, C.macrophylla, C.quinquenervis, C. walteri
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste-biologiste-botaniste français Jean-Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en établi les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809) où il met en place une nouvelle classification pour les animaux ; il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions induisent des adaptations et modifications. Auteur 'Histoire des mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages.
    L'Hér., abréviation botanique pour le magistrat botaniste français Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800), nommé en 1772, procureur du roi à la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris, fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque.
    On lui doit la parution en 1784 de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit' en 2 volumes, éd. Paris, consultable en ligne à la Bnf, sur (Gallica).
    *Mill., abréviation botanique pour le jardinier, botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), nommé surintendant en chef du Jardin botanique de Chelsea (Apothecaries’ Garden, 1673), l'un des plus anciens jardins botaniques, aujourd'hui connu, sous le nom de Chelsea PhysicGarden de Londres.
    On lui doit la référence pour les jardiniers du 18e siècle 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres de 1755 à 1760, illustré de nombreuses gravures d'Ehret, Lancake et John Miller.
    Dans ce vieux jardin botanique, il y cultive, en 1757, de nouvelles espèces, telles que l'Arum d'Éthiopie et la Pervenche de Madagascar, adressée, depuis le jardin du Roy de Paris.
    *Mold., abréviation botanique pour le botaniste-enseignant et chercheur américain Harold Norma Moldenke (1908-1996), il fut le spécialiste des Verbenaceae.
    En 1970, il est nommé conservateur honoraire du jardin botanique de New-York où il a démarré sa carrière.
    En 1956, dans la Flore de Madagascar et des Comores (plantes vasculaires / publiée sous les auspices du gouvernement général de Madagascar et sous la direction de H. Humbert dès 1936), réédité par le Musée d'histoire naturelle par famille.
    Il est l'auteur de monographies sur les Verbenaceae et divers autres genres, parues dans 'Repertorium novarum specierum regni vegetabilis' de 1933 à 1940 en collaboration avec son épouse Alma L. Moldenke, il fait paraître en 1952 'Plants of the Bible' (éd. Chronica Botanica Co. 1952). Son herbier est conservé à l'Université d'Austin-Texas, au Plant Resources Center.
    *Raf., abréviation botanique pour l'excentrique naturaliste, linguiste et archéologue autodidacte français Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840), qui, dès 1802, séjourne et travaille en Amérique, il est l'auteur de nombreux canulars.
    En 1841, le botaniste britannique Thomas Nuttall, lui dédie dans les Astéracées, un genre de chicorée Rafinesquia.
    natacha mauric © 19/03/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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