Cestrum parqui - Cestreau Parqui, Galant de nuit
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    Cestrum parqui Nom commun : Cestreau Parqui, le Parqui, Cestre parqui, Cestreau du Chili, Cestrau à baies noires, Cestrau à fruits noirs, Galant de nuit, Dame de nuit, Jasmin de nuit, Jasmin chilien localement 'Dama de noche, Duraznillo negro, Cestrum verde, Palqui (Chili), Palqui negro, Palqui blanco, Palqui amarillo, Palque, Parqui, Hedondilla, Hediondillo, Huevil, Flor de carnaval, en Bolivie 'Karalawa, Fernadillo, Huallya, Rama verde, Yerba Santa, Mala yerba, Mata caballos', en brésilien 'Rainha, Flor, Jasmin, Dama da noite' nommé par les anglophones 'Night Jasmine, Queen of the Night, Lady of the Night, Chilean jessamine, Chilean flowering jessamine, Green poison berry, Chilean cestrum, Willow-leaved jessamine' ( Jasmin à feuilles de saule), en allemand 'Chilenischer Hammerstrauch', en catalan 'Galant de nit', en italien 'Erba cappone', en portugais 'Pêssego preto (Pêche noire), Palat cestrum, Verde'.
    Cestreau s'écrit aussi Cestrau.
    Nom latin : Cestrum parqui (Lam.*) L'Hér.* écrit parfois parquii, synonymes Cestrum campestre Griseb., Cestrum foetidissimum Jacq., Cestrum glaucescens Sendtn., Cestrum jamaicense var. parqui Lam., Cestrum parqui L'Hér. var. glabriusculum Kuntze, Cestrum parqui var. longiflorum Francey, Cestrum parqui var. macrocalyx Francey, Cestrum parqui L'Hér. var. oranense Scolnik, Cestrum parqui var. poeppigii  (Schltr.) Dunal, Cestrum parqui var. spurinum Dunal, Cestrum parqui var. tomentostipes Kuntze, Cestrum poeppigii Schltdl., Cestrum salicifolium var. angustifolium Dunal, Cestrum spurium Dunal, Cestrum virgatum Ruiz & Pav.
    famille : Solanaceae.
    catégorie : arbrisseau hautement toxique dans son ensemble à l'enracinement profond.
    port : dressé puis évasé, arqué.
    feuillage : persistant ou semi-persistant selon climat, vert moyen glauque au revers plus clair, aromatique dégage une odeur assez fétide lorsqu'on le froisse, d'où son nom en espagnol de hediondilla qui signifie puant.
    Feuilles alternes stipulées de 5 à 12 cm, lancéolées légèrement ondulées, court pétiole.
    floraison : été à automne (juin- octobre), nectarifère, dégage un parfum nocturne entêtant, nectarifère visité par de petits papillons nocturnes*, pollinisation assurée aussi par les colibris et visitée par certaines espèces d'abeilles.
    En cime, panicules axillaires de fines et étroites fleurs hermaphrodites tubulaires (2.5 cm) à corolle étoilée à 5 lobes triangulaires (lacinules). Au Chili sa floraison a lieu d'octobre à novembre.
    couleur : jaune citron, jaune verdâtre en partie base, calice verdâtre.
    fruits toxiques : enchâssées dans un calice à 5 sépales lancéolées, aiguës, petites baies de + ou - 1 cm, ovoïdes, brillantes d'un beau noir violacé, consommées par les oiseaux qui assurent la dispersion de petites graines ovoïdes de 1 mm toutes fripées de couleur fauve.
    hauteur : 1 à 2 m et plus en tous sens.
    plantation : au printemps ou à l'automne, bien choisir son emplacement, à l'abri du gel.
    multiplication : par semis à chaud, par bouturage de tiges aoûtées ou par marcottage.
    sol : léger riche en humus, frais mais bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre, à l'abri des ventss froids.
    zone : 8 - 11, tolère sur de courte période -10 à -12°c, redémarre de souche.
    En zone 8 et 9, il reste fréquemment en arbrisseau ou même en herbacé qui disparait l'hiver.
    origine : centre est du Chili dans la Cordillère des Andes entre le fleuve Aconcagua (région de Valparaíso) et le fleuve Biobio, présent également au sud de l'Argentine en Patagonie dans la province du Rio Grande ainsi qu'au Chaco, en Uruguay, Paraguay, Bolivie, Pérou et au sud du Brésil, consulter la carte de l'Amérique du Sud.
    Introduit comme arbuste ornemental en Floride, en Australie où il s'y est rapidement naturalisé et pose de sérieux problèmes aux éleveurs de bétail.
    entretien : arroser régulièrement, prévoir un paillage pour l'hiver et au printemps pour maintenir le susbrat frais.
    Taille courte à la fin de l'hiver ou taille de mise en forme juste après la floraison, pour lui redonner un aspect buissonnant en fin d'hiver rabattre un peu tous les 3 ou 4 ans.
    maladies et parasites : en atmosphère trop sèche sensible aux acariens, il peut être sujet aux aleurodes.
    NB : son nom Cestrum vient du grec 'kestron en latin 'cestron' qui désigne un petit javelot faisant référence à la forme de ses feuilles et son nom spécifique parqui vient de parqui ou parquil, nom de plante qui a été conservé en provenance de la langue kakàn qui était parlé par le peuple Diaguita de la région de Norte Chico située au Pérou.
    Ce genre comprenait 543 noms d'espèces connues après révisé en mars-avril 2012 seulement 247 ont été retenus et 221 autres sont considérés comme des synonymes et 75 demeurent non résolus en 2020, consultable sur The Plantlist.
    Des arbrisseaux et des arbustes persistants à semi-persistants, originaires de l'Amérique Centrale, de l'Amérique du Sud, des Antilles et de l'Asie du sud-est, l'Inde incluse.
    Il a tendance à drageonner et son enracinement superficielle est conséquent, sous climat approprié il pourrait devenir envahissant car il se ressème allègrement grâce aux oiseaux.
    Idéal pour être utilisé en sujet isolé, dans les massifs arbustifs positionné pas trop loin des ouvertures pour profiter de son parfum nocturne, ou encore utilisé dans la composition de haies libres.
    Vous pouvez en découvrir un spécimen au Jardin botanique de Montpellier ainsi qu'au Jardin Botanique de l'Université Louis Pasteur.
    En Guyane il est représenté sur un timbre en dollar de Surinam, il est présent dans d'autres herbiers philatéliques comme celui de l'île britannique de Montserrat (Caraïbe orientale).
    Propriétés et utilisations :
    Son feuillage est excessivement toxique pour le bétail et la volaille, en Amérique du sud il est fréquemment responsable de la mort du bétail*, il contient des saponosides dont la nocturnoside A, des alcaloïdes stéroïdiques dont la solanine, solanidine et de la parquine un alcaloïde amer proche de l'atropine ou de la strychnine, des substances hépatotoxiques qui peuvent provoquer en cas d'ingestion des nausées et vomissements, diarrhées, des troubles nerveux et musculaires pouvant être suivi d'un coma.
    La décoction était réputée soigner la lèpre, l'herpès et la teigne et la sève fraîche pour traiter les démangeaisons et d'autres irritations cutanées.
    Chez les civilisations de l'ère précolombienne, il a la réputation de protéger, de résister contre les chamans noirs et les sorciers.
    Dans les pharmacopées traditionnelles sud-américaines, il est réputé pour ses propriétés antipyrétique, analgésique et sudorifique, il est utilisé sous forme de décoction de racines pour traiter les céphalées et en en usage externe en cataplasme pour diminuer l'hypertension et soigner la pleurésie.
    Toujour sous forme de cataplasmes pour calmer les inflammations douloureuses, la médecine populaire utilisent les fruits verts, broyés, cuits avec de l'huile d'olive et mélangés à de la farine.
    L'écorce est prescrite en infusion pour traiter les maux d'estomac associée à d'autres parties pour faire dormir. Les baies servaient à obtenir une encre violette utilisée pour dessiner.
    Une encre bleue plus persistante était obtenue à partir des baies du Cestrum tinctorium de Nouvelle-Grenade qui servait jadis aux vice-rois d'Espagne pour rédiger les écritures officielles.
    Ces baies contiennent du carboxyparquin, un poison qui cause de graves dommages hépatiques, des étourdissements suivis de troubles neurologiques entraînant à court terme la mort, publication - 1992 Journal of the Chemical Society, Perkin Transactions 1.
    baies de cestrum parqui Au Chili, chez les Mapuches, le Palgiñ ou Palqui fait partie des 'weychafeke Lawen' c'est à dire des plantes fortes, utilisée pour détourner ou affaiblir les énergies négatives provoquées, généralement par l'envie, utilisé pour réduire les fièvres malignes, soulager les maux de dents et la paralysie, dans ce dernier cas, le corps est frotté en mélangeant des feuilles avec du jaune d'oeuf' - Biblioteca de los Pueblos Originarios de Chile, Serindigena.cl.
    Il existe un dicton chilien 'donde el diablo sembra una ortiga, Dios planta un palqui' où le diable sème une ortie, Dieu plante un palqui; lors des cérémonies, les chamans blancs mapuches utilisent son feuillage séché, en le brûlant comme l'encens, ils le hachent, le font sécher pourensuite le fumer.
    La croyance populaire chilienne pour éloigner les mauvais esprits fait confectionner des croix avec ses rameaux qui sont ensuite placées sur les habitations pour éloigner les mauvais sorts.
    Des études sont en cours pour une utilisation d'extrait foliaire comme pesticide/biocide pour lutter contre les terribles invasions de criquets pélerins.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Cestrum parqui 'Orange Peel', floraison jaune pêche, zones 7b-9b.

    Dans l'abécédaire consulter la liste des autres cestreaux présents dans l'Encyclopédie.

    Quelques planches botaniques du genre Cestrum dans Flora Peruviana, et Chilensis de Ruiz* & Pavón*, éditée de 1798 à 1802, BHLibrary, bibliothèque Peter H. Raven.

    Lire en espagnol, les peuples aborigènes du Chili : Pueblo Diaguita pdf de Jannett Gaete.
    Plantas medicinales de uso en Chile: química y farmacología De Orlando Muñoz, Marco Montes, Tatiana Wilkomirsky éditorial Universitaria, 1999, Santiago du Chili, consultable partiellement en ligne.

    Annotations :
    *bétail, ce Parqui fait gonfler le ventre du bétail et le fait mourir en 24h avec les symptômes décrits ci-dessus.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste-biologiste-botaniste français Jean Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en établi les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809) où il établi une nouvelle classification pour les animaux; il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions induisent des adaptations et modifications. Auteur 'Histoire des mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages.
    L'Hér., abréviation botanique pour le magistrat botaniste français Charles Louis L'Héritier de Brutelle(1746-1800), nommé en 1772 procureur du roi à la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris, fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque. On lui doit la parution en 1784 de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit' en 2 volumes, éd. Paris, consultable en ligne à la BNF, sur (Gallica).
    *Papillons nocturnes, notamment le bombyx du mûrier (Bombyx mori), dont il est l'hôte de son vers à soie.
    *Ruiz & Pav., abréviation d'Hipólito Ruiz Lopez (1754-1815) pharmacien-botaniste castillan, spécialiste des plantes médicinales, qui à bord du Péruvien 'El Peruano', responsable de l'expédition scientifique afin d'établir un monopole pharmaceutique sur les plantes sud-américaines, explorant les provinces côtières du Pérou puis du Chili entre avril 1777 et 1788 avec sous ses ordres le botaniste extremadurien José Antonio Pavón y Jiménez (1754-1844) et le médecin-botaniste français Joseph Dombey (1742-1794) qui durant ces années collectent des graines et constituent des herbiers qui hélas ne parvinrent que partiellement au jardin botanique de Madrid.
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