Rhododendron impeditum  - Rhododendron emmêlé
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    rhododendron impeditum
    Kurt Stüber ©
    Nom commun : Rhododendron emmêlé, (entravé), en chinis 'Fën zi dùjuän' (Rhododendron rose), 'Dùjuän shû, Dùjuän huä kë' (Rhododendron), nommé par les anglophones 'Cloudland Rhododendron, Dwarf Purple Rhododendron'.
    Nom latin : Rhododendron impeditum Balf.f.* & W.W.Sm.* (1916), un seul synonyme retenu par The Plant list, mais ne figure pas dans la flore de Chine Rhododendron litangense Balf. F. ex Hutch.* (1929, en provenance de l'ouest du Séchouan, dans le xian de Litang, vers la fontière avec Tibet central), c'est d'ailleurs sous ce nom qu'un rhododendron est commercialisé en Australie et Tasmanie, de la fin mars jusqu'en octobre, où il est considéré comme une espèce différente du Rhododendron impeditum.
    famille : Ericaceae.
    catégorie : petit arbuste à l'écorce écailleuse, au fin système racinaire superficiel et fibreux.
    port : dressé, très compact, au forme arrondie.
    feuillage : persistant, aromatique, coriace, vert soutenu, brillant, pour certains cv d'un vert plus bleuté, au revers ambré et écailleux, virant au bronze en hiver. Sur les extrémités des branches, petites feuilles ovales à elliptiques de ± 1,5 x 0,6 à 0,8 cm à court pétiole écailleux, sur des rameaux couverts de poils qui seront suivis par la suite d'écailles, voir photos dans boutures.
    floraison : au printemps vers la fin avril, début mai, dans son milieu naturel de mai jusqu'en juin avec une remontée possible chez l'espèce type en septembre-octobre.
    Au bout des rameaux, courts racèmes axillaires de 2 à 4 petites fleurs étoilées en forme d'entonnoir, pubescent dans la partie tubulaire qui est plus courte que les 5 lobes, 10 à 11 longues étamines courbes et saillantes, pubescentes vers la base cernant 1 style rose plus long, dans un calice persistant aux lobes oblongs. En partie supérieure, boutons floraux ovoïdes et écailleux à l'aisselle des feuilles sur les pousses de l'année précédente.
    couleur : bleu violet, à bleu mauve selon origine, des étamines d'un violet soutenu lavé parfois de blanc, style rose magenta.
    fruits : sur l'espèce type, petites capsules ovoïdes de 4 à 6 mm, qui parviennent à maturité vers la fin de l'été, d'août à septembre.
    croissance : lente.
    hauteur : 0,50 à 0,60 m, pour un étalement de 0,30 m, dans son milieu naturel 0,60 à 1.20 mm.
    plantation : début de l'automne ou printemps, en prévoyant au pied, un bon paillage, à renouveler chaque année.
    multiplication : au printemps par boutures à chaud 20 à 25°C, de tiges semi-ligneuses de 5 à 8 cm, couper les feuilles inférieures et préserver les 2 à 3 feuilles supérieures, maintenir le substrat humide, ne pas oublier de pincer pour favoriser la ramification, aussi par marcottage et par semis de graines fraîches à chaud entre 18 et 20 °C, compter pour la levée au moins 3 mois, également par greffage à la fin de l'été.
    sol : acide (Ph 5,5 et 6,5), riche en humus, humide et frais, mais bien drainé, il est moins allergique au calcaire que les autres espèces, mais un sol lourd et mal drainé risque de provoquer l'asphyxie racinaire.
    emplacement : mi-ombre, ombre lumineuse ou soleil tamisé, il est recommandé d'éviter les rayons du soleil aux heures les plus chaudes en été et le couchant, à l'abri des vents froids et gelées tardives qui peuvent brûler les jeunes pousses dès - 5 °C.
    zone : 5-9, U-K hardiness H6 , USDA zones 5b-9a, tolère aisément jusqu'à -25 °C, mais, il déteste les climats chauds et secs, températures idéales entre 15 et 20°C.
    origine : en altitude, entre 2 500 à 4 600 m, sur les versants rocheux, dans les fourrés, les prairies alpines du sud-ouest de la Chine, présent au sud-ouest du Séchouan et au nord-ouest du Yunnan, en lisière de forêts et dans les sous-bois d'épicéas, où il fut découvert par l'explorateur écossais George Forrest*, consulter la carte.
    entretien : juste couper les fleurs fanées en prenant soin de ne pas endommager les bourgeons fins prêts pour la prochaine floraison, supprimer les branches mortes ou gênantes, si nécessaire la taille s'effectue après la floraison, il ne s'agira que d'un étêtage, des nouvelles pousses à l’extrémité des rameaux, les pousses du rhododendron sont généralement au printemps et à l'automne.
    culture en pot : de septembre à octobre, durant la période de bourgeonnements floraux, effectuer un léger apport d'engrais en riche en phosphore (P) tous les 15 jours, à renouveler au printemps avant la floraison, après celle-ci, effectuer un apport d'engrais organique mixte.
    Recueillir l'eau de pluie pour l'arroser ou 24 h avant, pour neutraliser le calcaire de l’eau du robinet, ajouter une cuillère à soupe de vinaigre blanc par litre d’eau et laisser décanter le tout avant utilisation.
    maladies et ravageurs : peut être sujet à l'oïdium (powdery mildews), la brûlure des pétales du rhododendron, la brûlure des bourgeons du rhododendron provoqué par le Briosia azaleae (rhododendron bud blast) et l'armillaire couleur de miel (honey fungus).
    Il peut subir les assauts de l'otiorhynque de la vigne (vine weevil), de la cicadelle du rhododendron Graphocephala fennahi (rhododendron leafhopper) qui dissémine un champignon Pycnostysanus azaleae qui peut faire noircir et dessécher les bourgeons, de la punaise du pieris (pieris lacebug), colonisé par les cochenilles (scale insects), les pucerons (aphids) et l'hôte de certaines espèces de chenilles (caterpillars). A l'intérieur il peut être sujet aux acariens (redspiders).
    NB : son nom Rhododendron, vient du grec 'rhodo' qui signifie rose, et 'dendron' mot qui signifie : arbre, c'est-à-dire l’arbre des roses, il désignait alors le laurier-rose et son nom spécifique impeditum vient du latin 'impedio, impedis, impeditire' (verbe) qui signifie entraver, gêner, embarrasser, empêcher, emmêler, embrouiller, faisant référence à toutes ses ramilles qui s'entrecroisent.
    Les rhododendrons caducs ou persistants, sont originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, en Amérique du Nord, à l'extrême nord de l'Équateur, en Europe, au sud-est de l'Asie et au Japon, plus de 900 espèces, voire plus selon les flores, dont 571 espèces du sud de la Chine et de l'Himalaya, 409 d'entre elles y sont endémiques, dont 30 présentes au Népal. Deux espèces originaires de l'Australie, une section essentiellement tropicale qui pousse aussi vers le sud de l'équateur ainsi qu'en Nouvelle-Guinée, avec une seule espèce dans le Queensland (Australie) et des introductions en Jamaïque.
    Le premier des rhododendrons a être cultivé en Angleterre a été le majestueux nord-américain Rhododendron maximum qui, présente sa floraison blanche pour la première fois en 1756, chez James Gordon (1708–1780), célèbre pépiniériste du Mile End, qui deviendra le spécialiste britannique du Rhododendron, du Camélia, et des espèces exotiques, l'introducteur du Ginkgo biloba dans sa pépinière située depuis 1742, dans l'East End de Londres.
    Le Laliguras, est nom népalais du Rhododendron arboreum, aux superbes fleurs rouges, est la fleur nationale du Népal et de l'état de l'Uttarakhand, en Inde, à découvrir selon le lieu, à partir de la troisième semaine de décembre et présent jusqu'en février-mars, dans les forêts de haute montagne où sont regroupés 28 espèces endémiques nommées 'gurämsa', situées dans une zone vallonnée à l'est du Népal, un secteur mondialement renommée, bien délimitée dans une trentaine de kilomètres, vers 3 680 m, connue des trekkers : Tinjure Milke et Jaljale 'TMJ', c'est le conservatoire du Rhododendron népalais, situé dans la partie orientale du Népal, entre les districts de Sankhuwasabha, Taplejung et Terhathum, voir https://sajhasabal.com/uploads/posts/880484f25f4139c70e00bdaaf7d8755c1488181528.jpg" target="_blank">photo au pied du Tinjure dans cette région surnommée la capitale des gurans.
    Ce rustique et très florifère rhododendron entremêlé, est l'espèce idéale à utiliser dans la confection de bordures, le long des allées, en couvre-sol, dans les massifs arbustifs et surtout dans les rocailles ou les sous-bois, ou encore en sujet ou massif isolé et également dans des potées pour égayer, rebord de fenêtre, balcons, patios et terrasses ombragées.
    En Chine, avec sa floraison presque bleue, il est recherché pour confectionner des bonsaïs et pour être planté en massifs touffus, près de rochers pour représenter symboliquement de l'eau avec sa floraison qui frémi et scintille au moindre souffle d'air ou réellement près d'une mare ou d'un cours d'eau.
    Parmi les cultivars, citons :
    Dans la pharmacopée homéopathique hindi, le Rododendron (leuqel ???) est prescrit pour traiter les rhumatismes, les crises de goutte, le gonflement des testicules à la suite d'une gonorhée et l'hypertrophie des testicules due à la syphilis, et à celles des ovaires dues aux rhumatismes, lorsque les symptômes sont agravés par humidité ambiante.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Rhododendron impeditum 'Album', 30 à 40 cm un peu plus pour létalement, à floraison d'un blanc pur d'avril à mai.
    - Rhododendron impeditum 'Azurika', 60 cm en tous sens, touffe arrondie compacte, feuillage d'un vert foncé légèrement bleuté, étroit et brillant, floraison violet améthyste courant mars-mais selon climat, photo dans Flickr.
    - Rhododendron impeditum 'Blue Tit', 60 x 60 cm, au feuillage étroit d'un vert olive à vert foncé, floraison abondante dans un dégradé de parme.
    - - Rhododendron impeditum 'Buchlovice', une obtention tchèque de Ing. Milada Opatrná , 40/60 à 1 m, floraison durant 2 à 3 semaines, début mai, beaucoup plus mauve, entre le parme du lilas et celui de la glycine, photo dans Flickr.
    - Rhododendron impeditum 'Ramapo', 60 x 1 m de large, des fleurs un peu plus rose mauve, aux étamines roses.
    - Rhododendron impeditum 'Select', recherché pour son port étalé, compact, abondante floraison indigo, courant avril.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces présentes dans l'Encyclopédie ou le dossier sur les Rhododendrons & Azalées.

    Annotations :
    *Balf.f., abréviation botanique pour le botaniste écossais Isaac Bayley Balfour (1853-1922), professeur de botanique à Oxford, il occupe également la chaire de botanique à l'Université de Glasgow, membre de la Royal Society, il a reçu la médaille d'honneur Victoria de la Royal Horticutural Society (RHS*).
    *botanique systématique, elle a pour but la description, la nomenclature et la classification des espèces végétales, les unes par rapport aux autres, et le but de la taxonomie, est de définir les taxons.
    *Forrest, pas d'abréviation botanique pour le botaniste-explorateur écossais George Forrest (1873-1932), qui mène une expédition dans la province du Yunnan entre 1904 (parrainé par Arthur Kilpin Bulley) et 1906, comme collecteur, pour le compte du jardin botanique royal d'Édimbourg.
    Ce spécialiste de la flore de Chine y découvre, un grand nombre de nouvelles espèces, avec Isaac Bayley Balfour, ils répertorient et décrivent 92 primevères et plus de 300 nouveaux rhododendrons et bien d'autres espèces. Forrest en publiera 358, consultable à l'IPNI.
    Auparavant, il avait exercé de 1891 à 1902, en Australie, puis en 1903, il est recruté par Balfour pour travailler sur l'herbier du jardin botanique royal d'Édimbourg, riche de plus de 31 000 spécimens. 31 espèces lui ont été dédiées, dont 18 d'entre elles, sous la forme forrestii, 12 sous forrestiana et 1 sous forrestianus et 2 genres sous le nom Forrestia un chez les Rhamnacées et l'autre dans les Commélinacées.
    La Société Royale d'Horticulture, (RHS) lui décerne en 1921 la Médaille d'honneur de la reine Victoria, puis en 1927, le prix internationalavec la Médaille commémorative Veitch, célèbre pépiniériste explorateur écossais John Gould Veitch.
    *Hutch., abréviation botanique pour le grand botaniste britannique John Hutchinson (1884-1972), considéré comme le plus grand spécialiste britannique de la botanique systématique*, il arrête ses études à 16 ans pour travailler avec son père, un jardinier, tout en prenant le soir des courts de dessin botanique.
    En 1904, il entre à Kew comme jardinier à l'Arboretum, le conservateur Mr.William Watson* (1858-1925), qui a séjourné et collecte en Afrique du Sud en 1887, le remarque et le recommande pour un poste de préparateur à l'Herbarium où il devient l'assistant personnel du Dr Otto Stapf*, trois en plus tard en 1907, il sera durant 2 ans, son assistant pour les plantes de l'Inde, puis de 1909 jusqu'en 1916, pour celui des plantes d'Afrique, il sera en charge par la suite de la section africaine, fonction qu'il exerce jusqu'en 1936, année où il est nommé conservateur des musées qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1948, mais il continuera à venir y travailler, jusqu'à son décès, consulter sa biographie en anglais, publié dans Kew bulletin, sur jstor.org.
    *RHS abréviation pour The Royal Horticultural Society, La Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    W.W.Sm., abréviation botanique pour le botaniste écossais Sir William Wright Smith (1875-1956), élu président de la Botanical Society of Edinburgh, en 1922. Il séjourne de 1907 à 1910, dans le nord de l'Inde, collectant des spécimens au Bhoutan, Népal, Sikkim et au Tibet, pour le compte du Royal Botanic Garden d'Édimbourg dont il sera en même temps le conservateur en chef.
    *Stapf, abréviation botanique pour le botaniste autrichien Otto Stapf (1857-1933), qui effectue un séjour en Iran avant de devenir en 1891, assistant aux Jardins botaniques royaux de Kew, puis, nommé en 1909, conservateur de Kew Garden, on lui doit l'index de la flore de Londres et un ouvrage en allemand sur le genre Ephedra.
    En 1932, il aurait été fait chevalier par le roi George V et en 1945, il est élu, membre de la Royal Society.
    *Watson, horticulteur britannique Mr.William Watson* (1858-1925), jardinier aux Royal Botanic Gardens à Kew, puis en 1886 adjoint conservateur puis de 1901 à 1922, conservateur à Kew à ne pas confondre avec sir William Watson (1715-1787), il est l'auteur de plusieurs ouvrages d'horticultures publiés par The Gardener's Chronicle : Cactus Culture for Amateurs (1889), Orchids (1890) et Rhododendrons and Azaleas (1911), consultable à la l' BHLibrary.
    nmauric ©07/12/2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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