Salvia africana-lutea  - Sauge jaune d'Afrique, des dunes
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    Sauge africana-lutea en mai en Afrique du Sud
    Eric Hunt © Flickr
    Nom commun : Sauge d'Afrique jaune, Sauge africaine jaune, Sauge dorée, Sauge jaune des dunes, nommée localement en afrikaner 'Bruinsalie, Geelblomsalie, Sandsalie' (Sauge brune, Sauge à fleurs jaunes, Sauge sable) et par les anglophones ' Brown sage, Beach salvia, Dune salvia, Golden salvia'.
    Nom latin : Salvia africana-lutea L.* (1753) synonymes retenus, Salvia aurea L. (1762), Salvia colorata L., Salvia eckloniana Benth.*, Salvia lutea L., Crolocos aurea (L.) Raf.*
    famille : Lamiaceae.
    catégorie : vivace arbustive ou arbrisseau.
    port : buissonnant, érigé, arrondi.
    feuillage : persistant, épais, aromatique, glanduleux et tomenteux sur les 2 faces, d'un gris-vert jade glauque. Petites feuilles alternes, d'environ 4 cm, arrondies, ovales à base tronquée et marge ondulée, les supérieures sont presque sessiles sur des rameaux blanchâtres.
    floraison : allogame, selon climat courant juin-juillet jusqu'en octobre, sous climat approprié souvent plus précoce, visitée entre-autre, par les bourdons et les abeilles, voir sur la photo grand format dans Flickr en cliquant dessus.
    Inflorescences de ± 10 cm, en racèmes verticillés, de fleurs bilabiées en forme de bec de perroquet, avec seulement 2 fines étamines crochues et saillantes, à filet articulé, dont une seule est stérile et 1 style filiforme à stigmate bifide, puis 4 ovaires, dans un large calice campanulé, à 2 lèvres ondulées et tomenteuses.
    couleur : certaines fleurs ont des lèvres d'un jaune vif, d'autres plus jaune cuivré à melon cantaloup, virant progressivement au marron (brun), calice vert jade, virant au vert rougeâtre ou vieux rose framboisé, puis marron-rouille, ayant un aspect décoratif, qui fait penser, à la molucelle.
    Duhamel Du Monceau* écrivait à propos de sa couleur : d'or foncé.
    fruits : enchâssées au fond du calice, 4 graines bien souvent ne parviennent pas à maturité.
    hauteur : 0.50-0.70 m à 1.50 m en fleurs sous climat approprié.
    plantation : selon climat au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par boutures de tête au printemps et en été ou par semis et par division de touffe pourvue de racines.
    sol : surtout très bien drainé, plutôt sec et pauvre, ni trop acide, ni argileux, neutre ou alcalin. Sa préférence va au sol sablonneux et à tendance plutôt calcaire.
    culture en pot : prévoir un pot entre 30 à 40 cm de diamètre, un mélange de bonne terre, ni trop acide, ni agileuse, du compost et du sable, avec un lit de gravier ou perlite au fond du pot sur 3 ou 4 cm, pour préserver les racines de l'humidité.
    Arroser régulièrement, en veillant à laisser sécher le substrat entre 2 arrosages et durant la période de croissance, en effectuant un apport d'engrais pour plantes à fleurs. En pot, elle résiste à une sécheresse passagère, mais sans plus, ne pas l'oublier.
    emplacement : soleil, a besoin d'au moins 6 h d'ensoleillement.
    zone : 9-10, U-K hardiness H5, USDA zones 9a-11, tolère sur de courtes périodes - 5 °C, parfaitement adaptée aux vents, aux embruns et à la sécheresse, une fois installée. Ailleurs à cultiver dans des potées que l'on rentre l'hiver sous serre froide ou que l'on met à l'abri des pluies hivernales et des gelées.
    origine : Afrique du Sud, dans la province du Cap, consulter la carte.
    Introduite est naturalisée en Australie, où elle figure sur la liste (UICN) des espèces exotiques introduites et envahissantes.
    entretien : rabattre les tiges au 2/3 après la floraison, protéger la souche avec un bon paillis, en fin d'hiver, supprimer les branches desséchées et vers la fin mars/début d’avril, si nécessaire nouvelle taille et pour favoriser une reprise touffue, pincer la pointe des tiges, juste les deux petites feuilles naissantes pour favoriser la ramification, sans blessures apparentes.
    Vous pouvez la découvrir en Israël aux jardins botaniques de Jérusalem.
    maladies et ravageurs : comme les autres sauges, elle est exempte de maladie et ravageurs.
    NB : son nom Salvia désigne déjà le genre en latin, vient de 'salvo' signifiant guérir, 'salvus' signifiant sain, le verbe salvare signifie sauver, faisant référence aux propriétés médicinales de certaines espèces du genre, son nom spécifique africana lui a été donné pour nous préciser son origine sud-africaine, lutea désigne en latin la couleur jaune, aurea, signifie doré et eckloniana lui a été donné par George Bentham* qui la dédie au pharmacien-botaniste danois Christian Friedrich Ecklon* (1795-1868), qui en 1823, fut l'un des premiers à séjourner dans la province du Cap, afin de trouver des plantes médicinales qu'il commercialise localement avant de rentrer en Europe avec son herbier 5 ans plus tard.
    Une sauge aromatique, aux couleurs peu courantes, qui trouve aisément sa place dans les jardins méditerranéens, ceux en bord de mer et dans les jardins secs, pouvant être utilisé, pour confectionner des haies basses ne dépassant pas 1.50 m, ou encore pour intégrer la composition de massifs arbustifs, de mixed borders, de rocailles, et ailleurs à cultiver, dans des potées que l'on rentre durant l'hiver en serre froide ou met sous abri du gel.
    Ce genre comprend environ 900 espèces de vivaces herbacées, d'annuelles ou d'arbustes au feuillage pouvant être aromatique, originaires des zones dites tempérées du globe, 65 d'entre elles ont des propriétés médicinales, une dizaine d'entre elles de l'Europe, 118 espèces d'entre elles sont originaires d'Amérique centrale et du Mexique, 84 espèces de Chine et 22 en Afrique.
    illustration : planche de Sydenham Edwards (1792) dans Curtis's Botanical Magazine.
    Propriétés et utilisations :
    Une sauge riches en d'huile essentielle qui ont des propriétés anti-inflammatoire, antimicrobienne et antioxydante, qui comme toutes les autres sauges sud-africaines, fait partie des pharmacopées traditionnelles Zoulou, Sotho et Xhosa, feuilles et fleurs fraîches ou séchées entrent dans la préparation d'infusion ou décoction pour traiter la tuberculose, les bronchites et les rhumes. Des études ont démontré que leurs composants étaient plus riches et actifs en hiver et qu'en automne, les composants de leur huile essentielle, étaient plus toxiques, la saison la plus favorable, pour la récolter, était le printemps sud-africain, c'est-à-dire en novembre.
    Sydenham Edwards (1792)
    En 2017, en Afrique du Sud, à l'Université métropolitaine Nelson Mandela, a été menée, une étude par Onyebuchi Collins Ukwuoma, sur l'activité antimicrobienne de plantes sélectionnées et de leurs préparations combinées contre les pathogènes responsables d'infections respiratoires, dans les conclusions, il a été noté : " L'infection bactérienne du système respiratoire est l'une des principales causes de décès dans la population mondiale, tuant plus de quatre millions de personnes chaque année. Le traitement des infections respiratoires repose généralement sur l'administration d'antibiotiques. L'émergence d'agents pathogènes multirésistants a conduit à la recherche d'agents thérapeutiques plus efficaces, en particulier à partir de plantes médicinales, car il a été démontré que des composés issus de plantes possèdent un certain potentiel thérapeutique. Le but de cette étude est de déterminer l'activité antimicrobienne de trois plantes, la Sauge d'Afrique à fleurs jaunes Salvia africana-lutea, le Dagga sauvage Leonotis leonurus et le Tetradenia riparia (Faux patchouli, ex Coleus aromaticus) et l'activité de leurs différentes préparations combinées contre 27 agents pathogènes habituellement associés aux affections respiratoires. Les résultats obtenus dans cette étude valident l'utilisation traditionnelle de ces plantes et de leurs associations dans le traitement des affections respiratoires."

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres sauges, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Benth., abréviation botanique pour le nom du botaniste britannique George Bentham (1800-1884), qui vécut en Languedoc-Roussillon, avant d'y devenir propriétaire du Domaine de Restinclières à Prades-le-Lez. Il fut à l'origine de la réalisation de nombreuses flores, dont la première concernant les plantes de la région de Hongkong 'Flora Hongkongensis' (1861), puis, 'Flora Australiensis' (édition en 7 vol. de 1863-à 1878).
    En 1826, il fait édité à Paris, le catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas Languedoc, collectées par son père lors de leur séjour à Montauban, puis Montpellier.

    *Ecklon, le pharmacien-botaniste danois Christian Friedrich Ecklon* (1795-1868), entre 1823 et 1828, il y collecte des spécimens en partenariat avec Karl Philipp Ludwig Zeyher (1799-1858), un grande collection de plantes et d'insectes qui a son retour en Europe, constituera un herbier, dont le pharmacien, botaniste allemand Otto Wilhelm Sonder (1812-1881), en fera par la suite l'acquisition pour entreprendre avec William Henry Harvey la célèbre Flora capensis entre 1860 et 1865.
    On lui doit les 3 fascicules de l'Enumeratio Plantarum Africae Australis (ed. 1835-1837), un genre d'algues lui a été dédié Ecklonia, ainsi que 37 espèces sous la forme ecklonis et une centaine sous la forme eckloniana. Abréviation botanique officielle Eckl.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie, qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, à partir de 1741, durant une année, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède en 1739.

    *printemps sud-africain, le climat est de type méditerranéen avec un hiver humide, en novembre le printemps, de décembre à février, l'été chaud et sec, mars est chaud, et l'automne d'avril à mai, de juin jusqu'à la fin août correspond à l'hiver, octobre est sec et plutôt frais, mais avec des tempêtes qui sont souvent fortes. Les meilleures saisons pour s'y rendre sont de mars à mai, c'est-à-dire en automne et de septembre à novembre.

    *Raf., abréviation botanique pour l'excentrique naturaliste, linguiste et archéologue autodidacte français Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840), qui, dès 1802, séjourne et travaille en Amérique, auteur de nombreux canulars.
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