Corylus avellana - Noisetier commun, Coudrier
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    Nom commun : Noisetier commun, Coudrier, Avelinier appelé en provençal Avelanié, en basque 'Hurritza', nommé par les anglophones 'Common hazel, Hazel Nut, European Hazel, European filbert', en allemand 'Hasel', en arabe 'Bunduq', en chinois 'Zhën', en espagnol 'Avellano, avellano común, Avellano europeo', en italien 'Nocciòlo', en japonais 'Hashibami', en néerlandais 'Hazelaar', en russe 'Oreshnik', en portugais 'Avelà', en suédois 'Hassel, en turc 'Findik agaci'.
    Nom latin : Corylus avellana L.*, synonymes Corylus alba Aiton ex Steud., Corylus arborea Steud., Corylus ardua Poit. & Turpin, Corylus filicifolia A.DC., Corylus grandis Aiton , Corylus hispanica Mill. ex D.Rivera & al, Corylus laciniata A.DC., Corylus ovata Lam. ex Steud., Corylus pumila Lodd. ex Loudon, Corylus serenyiana Pluskal, Corylus urticifolia Dippel
    famille : Corylaceae.
    catégorie : arbuste et arbrisseau fruitier monoïque et multigaule qui rejette de souche, à l'écorce lisse, brillante, brunâtre ou grisâtre, couverte de lenticelles brunes, avec un système racinaire superficiel et traçant.
    port : dressé, à plusieurs troncs fins, évasés, à cime arrondie. Sur les jeunes sujets, l'écorce est d'un brun jaune se désquamant en fines lamelles.
    feuillage : caduc, apparaissant tardivement vers la mi-mai. Des feuilles alternes à pétiole court, ovales, lancéolées, fortement nervurées et pubescentes sur le revers. Les jeunes pousses sont couvertes de poils glanduleux rougeâtres.
    floraison : unisexuée, pollinifère, visitée par les abeilles.
    Les chatons mâles retombants de 4 à 8 cm de long, apparaissent vers la fin de l'été sur de courtes tiges à la base des rameaux de l'année, et fleurissent en hiver ( lâchée de pollen jaune), minuscules fleurs femelles appelées glomérules, sous des écailles, dans des bourgeons foliaires entre février-mars/avril, selon climat, fleurs sessiles dont on aperçoit que les stigmates colorés en rouge.
    La pollinisation est anémophile et chaque noisetier ne peut pas polliniser avec ses fleurs mâles, ses propres fleurs femelles, excepté les cultivars autofertiles. De plus, le pollen des étamines des fleurs mâles se libère avant que le pistil des fleurs femelles ne soit apte à recevoir le pollen et soit alors fécondable dans une même variété, pour éviter l'autofécondation.
    couleur : rouge pour les stigmates des fleurs femelles.
    fruits : appelés noisettes ou avelines solitaires ou par groupes de 2 ou 3, sur les pousses de l'année précédente. Ce sont des akènes ligneuses, ovoïdes ou oblongues de 1 à 4 cm, contenant une graine comestible, protégée par une enveloppe tubulaire charnue (cupule ou involucre) à segments irréguliers et dentés, qui parviennent à maturité en septembre-octobre, pleine production entre 8 et 12 ans.
    croissance : rapide.
    hauteur : 2 à 5/6 m pour un étalement
    plantation : à l'automne, de 2 ou 3 noisetiers sans obstacles entre eux (construction, haie), au moins deux variétés de noisetier ayant une floraison décalée. En prenant soin de bien leur laisser de la place car le système racinaire est partiellement superficiel et traçant et dans le sens des vents.
    Prévoir autour du pied, un grillage anti-rongeurs à maille fine ou un filet de protection, pour préserver les jeunes noisetiers, des lapins et des petits rongeurs qui raffolent de leur feuillage.
    multiplication : par semis ou marcottage, la séparation des rejets, donne des plantes qui drageonnent encore plus, et pour avoir quelques noisettes, patienter au moins 4 ans, pleine production entre 8 et 20 ans.
    Aussi par greffons, pour en trouver, consulter les bourses aux greffons fruitiers comme fruitiers.net, des sites non commerciaux qui participent à la sauvegarde du patrimoine végétal.
    sol : tous, modérément fertile, excepté les sols mal drainés. Se plaît dans les sols calcaires.
    emplacement : soleil ou mi-ombre légère.
    zone : 4-9, U-K hardiness H6, USDA zones 3a-9 .
    origine : zones tempérées de l'hémisphère nord - Europe, Asie Mineure et Afrique du Nord jusqu'à une altitude d'environ 1 500 m. Introduit au Canada, à Terre-Neuve ainsi qu'aux États-Unis, dans l'état de Oregon.
    entretien : arroser les 3 ou 4 premières années après la plantation et régulièrement tailler, le vieux bois après la fructification pour un bon rendement l’année suivante. Taille tous les trois ans pour contenir les proportions. Prendre soin de planter côte à côte différentes variétés, car il n'est pas en mesure de se féconder lui-même.
    Supprimer les bourgeons endommagés par le phytope. En hiver, griffer légèrement le sol au pied des noisetiers peut éliminer une partie des charançons adultes qui hivernent dans le sol, attention à ses racines superficielles.
    glyphosate : l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, en charge de la délivrance des autorisations de mise sur le marché du glyphosate, herbicide hautement contesté qui est le plus utilisé en France et dans le monde dans les cultures.
    Le vendredi 9 octobre 2020 elle a rendu public les résultats de son évaluation comparative avec les alternatives non chimiques disponibles et elle dresse la liste des cultures pour lesquelles il ne sera plus possible d'utiliser le glyphosate dès 2021.
    Pour l’arboriculture fruitière :
    - Interdiction de l'utilisation du glyphosate entre les rangs d’arbres fruitiers : l’alternative est le maintien de l’herbe ou le désherbage mécanique ;
    - Utilisation autorisée dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable : récolte mécanique des fruits au sol (noix, pommes à cidre…) ou productions de type buissonnant (noisetier, petits fruits) ;
    - Restriction de la dose annuelle maximale autorisée à 900 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à 40 % de la surface de la parcelle, soit une réduction de 60 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.
    Consulter le site de l'ANSES.
    Corylus avellana
    maladies et ravageurs : son principal ennemi est le balanin de la noisette Balaninus nucum, un petit charançon qui pond dans les tout jeunes fruits et les font ainsi tomber avant maturité, également sujet à une espèce de cochenilles à carapace brune, la Lecanine du cornouiller Parthenolecanium corni (brown soft scale), ainsi qu'aux pucerons (aphids) et lorsque les conditions sont trop humides à des maladies cryptogamiques comme l'anthracnose (black spot), à la bactériose* due à la présence du Xanthomonas campestris et le phytope, un petit acarien blanc Phytoptus avellanae ou Cecidophyopsis vermiformis (big bud mite), voir pdf en anglais du Ministère de l'Agriculture. Ontario, Canada.
    Dans les vergers de noisetiers, il est sujet à la brûlure orientale du noisetier, causée par un champignon Anisogramma anomala qui forme des chancres sur les branches.
    Introduit dans les vergers du nord-est des États-Unis et à l'est du Canada, sa culture y est menacée par un champignon appelé Anisogramma anomola qui provoque progressivement le dépérissement de l'arbuste. Ce chancre y est connu sous le nom de brûlure orientale. D'ailleurs, il existe à titre préventif à son sujet, une réglementation et des exigences phytosanitaires au Canada applicable en Colombie-Britannique, pour l'introduction de Corylus spp., à partir des États-Unis, excepté les semences. Lire l'article, en français : D-00-03 du 4 mai 2006, révisable tous les 5 ans.
    NB : son nom Corylus vient du grec 'koros, korus' qui désigne un capuchon, un casque faisant allusion à la cupule campanulée qui enchâsse la noisette qui rappelle une tête enserrée dans un casque et son nom spécifique avellana vient de l'italien 'avellano' qui dans l'Antiquité était le nom donné à une localité aujourd'hui nommée Avella Vecchia proche de Naples (Campanie) ainsi qu'à une province Avélino, qui était réputée pour ses noisettes et sa confiserie. Un arbuste chargé de mystère car les sourciers se servent d'une baguette de noisetier fourchue pour rechercher les points d'eau cachés sous terre.
    En France, dans le Massif central, il est raconté une légende, racontée par Michel Lis dans son ouvrage 'Secret des Plantes' publié en 2007, il écrit : "Messieurs, ayez toujours à portée de main une branchette de noisetier. Chaque printemps, dès que vous entendrez pour la première fois le chant du crapaud, frappez à 8 reprises sans reprendre haleine le lit conjugal avec la baguette. Vous serez ainsi assuré pour un an de ne pas être cocu."
    Ce genre comprend une dizaine d'espèces d'arbustes ou d'arbres caducs, originaires de l'hémisphère nord, en zone tempérée, excepté le nord de la Scandinavie. Des arbres ornementaux qui avec leur feuillage coloré à l'automne, peuvent entrer dans la composition de haies libres ou haies bocagères ou dans celle des massifs arbustifs, ou simplement, en sujet isolé ou sous forme de bosquet.
    Propriétés et utilisations :
    Le pollen des noisetiers peut être allergène pour certaines personnes, mais son feuillage était autrefois utilisé par les anciens en usage externe ou interne pour calmer la toux, traiter les oedèmes et les hémorroïdes, les dermatoses, les ulcères variqueux, les varices et autres troubles veineux et les métrorragies, les coliques néphrétique et traiter l'impuissance.
    Les grands-mères transmettaient leur technique pour confectionner avec le bois du noisetier, colliers et bracelets que les bébés mordillaient, pour calmer les poussées dentaires, neutraliser l'acidité de la salive et du corps. Un procédé connu des Huron-Wendats du Canada, qui confectionnaient, avec les fines tiges leurs flèches. Et les pères ou les grands-pères apprenaient aux enfants à façonner des cannes dans les tiges de noisetier.
    Les feuilles sont réputées pour leur teneur en tanins (proanthocyanidols et vitamine P) qui ont des effets astringent et anti-inflammatoire et sont des antioxydants, antiallergiques et vasodilatateurs, riche en vitamines B5, C et E, en sels minéraux : cuivre, fer, magnésium, phosphore et zinc, et également de la myricitrine, un flavonoïde anti-inflammatoire que l'on retrouve dans les noix et le raisin. Elles se récoltent dès le mois de juin, pour les faire sécher à l'abri, dans un endroit sec et bien ventilé, avant de les conserver au sec.
    Dans la plupart des pharmacopées traditionnelles, les feuilles sont réputées pour leurs propriétés astringente, anti-diarrhéique, anti-inflammatoire, antioxydantes, calmante, cicatrisante, diurétique et vasoconstrictrice, prescrite sous forme de poudre ou de décoction pour traiter par voie interne ou externe, les rhumatismes, les troubles du système veineux, les diarrhées, et certaines maladies infectueuses. Elles servaient aussi, en médecine vétérinaire rurale, c'est pour cela que l'on donne encore de nos jours, des feuilles et des tronçons de rameaux, aux petits rongeurs domestiques ainsi qu'aux perroquets, l'écorce contient des tanins, des acides phénoliques, des résines et des pigments.
    Autrefois, ses feuilles étaient fumées à la place du tabac, et les coquilles de noisette peuvent servir de couvre-sol comme au Chelsea Show au pied du persil, voir photo en bas de page.
    La noisette est riche en oligo-éléments : en calcium, fer, phosphore, potassium, magnésium et en vitamine A,B,C,E, en matière grasse, elle est beaucoup plus énergétique que la noix, elle entre dans la confection de confiseries, crèmes, desserts, entremets, gâteaux, glaces, pâtes à tartiner, pâtisseries, sirops de noisettes grillées, vins et liqueurs de noisettes.
    On en extrait une huile comestible parfumée, qui se consomme crue, employée dans la confection de produits alimentaires, de cosmétiques, de savons, ainsi qu'en parfumerie. Une huile qui a des propriétés médicinales : astringente , dépurative, énergétique et fébrifuge.
    Les noisettes sont produites principalement en Turquie, en Italie, aux États-Unis et en Espagne, suivis de la France, de la Grèce et du Portugal. Depuis 2010, il a été constatée une augmentation de la superficie des noisettes cultivées dans ces principaux pays producteurs depuis qu'il a été constaté qu'elles possèdent d'excellentes propriétés nutritionnelles et nutraceutiques, qu'elles réduisent le taux de cholestérol dans le sang et permettent de réduire le risque de maladie cardiovasculaire.
    Son bois est blanc rougeâtre souple et flexible utilisé pour la confection de fourche, de manches d'outil et de cannes et ses baguettes étaient utilisées pour la confection de toiture et toujours employées dans la confection d'article en vannerie, sans oublier la fameuse baguette de sorcière ;-), il était autrefois recherché pour la marqueterie, c'est aussi un bon combustible.
    Des baguettes en bois de noisetier servaient à la confection de chandelles à la baguette qui se faisaient en mettant sur une baguette en bois de noisetier bien arrondie, des mèches dont le nombre varie depuis 15 pour les chandelles de 5 au demi-kilo, jusqu'à 16 et 18 pour celles de 6 et de 8 au demi-kilo, puis, en prenant deux de ces baguettes ainsi (garnies, avec les deux mains, en ayant soin de les tenir suffisamment séparées l'une de l'autre entre les doigts, et en plongeant dans une auge appelée abîme, et remplie de suif, les mèches, qu'on couche d'abord deux ou trois fois sur le suif, en les relevant verticalement à chaque fois au-dessus de l'abîme, pour leur donner le temps de prendre suif et de l'égoutter). Cette immersion, qui se répète jusqu'à trois fois, il arrivait que l'ouvrier il est obligé de prendre quatre baguettes entre ses mains. pour parvenir à confectionner 100 à 125 kilos gr de chandelles par jour et pour tremper ses mèches en les tenant écartées, a beaucoup de peine, et son corps est toujours dans une position très pénible. Ce à quoi, il est obligé par suite du poids que les trempes successives donnent aux chandelles, il ne peut, quels que soient ses soins et ses précautions, empêcher ces chandelles de coller très-souvent l'une contre l'autre, relaté dans le Nouveau manuel complet du chandelier et du cirier publié en 1870 par Louis-Sébastien Le Normand (1757-1837).
    Corylus avellana 'Contorta'
    Quelques espèces et cultivars :
    - Corylus avellana 'Aurea', au feuillage orangé.
    - Corylus avellana 'Contorta', nommé par les anglophones 'Corkscrew Hazel Trees, Contorted hazel, Harry Lauder's walking stick', de 2.50 m à 5 m en tous sens, des feuilles de 10 cm, largement cordées et dentées et des branches en tire-bouchon et des chatons de 4 à 6 cm de long. Fréquemment utilisée dans la composition de bouquets floraux. Chaque année au printemps supprimer les rejets à croissance droite qui pousse sur leporte-greffe. Tolère jusqu'à -20°C (-4°F). Il a été primé par la RHS* avec The Award of Merit.
    Requiert une taille minimale, juste les branches rebelles ou celles qui se croisent.
    - Corylus avellana 'Coxford', commercialisé aussi sous 'Cosford', 5 m x 3m, , en abondance des noisettes allongées. Une variété de moyenne saison, dès septembre, bonne résistance au froid jusqu'à -15°C.
    - Corylus avellana 'Impératrice Eugènie', à floraison tardive, produit des petits fruits aux amande sucrées, il peut être pollinisé par ‘Merveille de Bollwiller’ et l'universel 'Jemtegaard' et il drageonne peu.
    - Corylus avellana 'Kentish Cob', une ancienne obtention de 1830, par M. Lambert à Gouphurst, comté de Kent en Angleterre, 5 m en tous sens, produit de gros fruits courant septembre-octobre. Tolère bien le calcaire, bonne résistance au froid, jusqu'à - 20°C.
    - Corylus avellana 'Longue d'Espagne', produit de gros fruits allongés, de table, une excellente variété tardive.
    - Corylus avellana ‘Merveille de Bollwiller’, Wunder von Bollwiller peut s'écrire 'Bolwitzer', commercialisé aussi sous 'Géante de Halle, Hall's Giant' et 'Hallesche Riesen' une obtention allemande autofertile de C.G.Bultner à Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt, pour certains, c'est un Corylus maxima. Un excellent pollinisateur à floraison tardive, 6 m de haut, de gros fruits ronds délicieux courant septembre, n’aime pas les sols trop secs, préfère une exposition ombragée, sensible au gel en dessous de - 10°C.
    Il est peu sensible au balanin, avec une bonne résistance à la bactériose et au phytopte.
    - Corylus avellana 'Nottingham', cultivar autofertile, une mise à fruits précoce et rapide, offrant de grosses noisettes.
    - Corylus avellana 'Pendula', au port pleureur.
    - Corylus avellana 'Purpurea' au feuillage pourpre.
    - Corylus avellana 'Segorbe', une variété assez précoce, vigoureuse et très productive, à gros fruits arrondis qui sont destinés pour la table et l'industrie alimentaire.
    - Corylus americana Walt., le noisetier d'Amérique, taille adulte avoisinant les 3 m.
    - Corylus chinensis Franch., le noisetier de Chine, comme son nom l'indique originaire de Chine occidentale et centrale, un grand arbre de 35 à 40 m.
    - Corylus colurna L., le noisetier de Byzance, originaire de l'Asie Mineure et de l'Europe orientale (Caucase et Balkans), 20 à 25 m, avec de longs chatons mâles de 7 à 8 cm. Des feuilles ovales dentées. et pubescentes sur le revers, des fruits aplatis de petite taille, qui sont nettement moins goûteux.
    - Corylus maxima Mill., le noisetier franc, le noisetier de Lombardie, consulter sa fiche.

    Poésie & Littérature :
    Nutting
    — It seems a day (I speak of one from many singled out) one of those heavenly days that cannot die; when, in the eagerness of boyish hope, I left our cottage-threshold, sallying forth with a huge wallet o'er my shoulders slung, a nutting-crook in hand; and turned my steps tow'rd some far-distant wood, a Figure quaint, tricked out in proud disguise of cast-off weeds which for that service had been husbanded, by exhortation of my frugal Dame
    — Motley accoutrement, of power to smile at thorns, and brakes, and brambles,
    — and, in truth, more ragged than need was! O'er pathless rocks, through beds of matted fern, and tangled thickets, forcing my way, I came to one dear nook unvisited, where not a broken bough drooped with its withered leaves, ungracious sign of devastation; but the hazels rose tall and erect, with tempting clusters hung, a virgin scene!
    —A little while I stood, breathing with such suppression of the heart as joy delights in; and, with wise restraint
    Voluptuous, fearless of a rival, eyed the banquet;
    — or beneath the trees I sate among the flowers, and with the flowers I played; a temper known to those, who, after long and weary expectation, have been blest with sudden happiness beyond all hope.
    Perhaps it was a bower beneath whose leaves the violets of five seasons re-appear and fade, unseen by any human eye; where fairy water-breaks do murmur on for ever; and I saw the sparkling foam, and
    —With my cheek on one of those green stones that, fleeced with moss, under the shady trees, lay round me, scattered like a flock of sheep
    — I heard the murmur, and the murmuring sound, in that sweet mood when pleasure loves to pay tribute to ease; and, of its joy secure, the heart luxuriates with indifferent things, wasting its kindliness on stocks and stones, and on the vacant air. Then up I rose, and dragged to earth both branch and bough, with crash and merciless ravage: and the shady nook
    Of hazels, and the green and mossy bower, deformed and sullied, patiently gave up their quiet being : and, unless I now confound my present feelings with the past; ere from the mutilated bower I turned exulting, rich beyond the wealth of kings, I felt a sense of pain when I beheld the silent trees, and saw the intruding sky.
    Then, dearest Maiden, move along these shades in gentleness of heart; with gentle hand touch—for there is a spirit in the woods.
    Lyrical ballad - William Wordswoth (1770-1850), published in the 1798 and 1800, editions of Lyrical Ballads.

    Traduction 1928 par Émile Legouis (1861-1937), professeur de lettres, titulaire de la chaire d'anglais à la Faculté des lettres de Paris, traducteur et angliciste français.
    En cueillant des noisettes :
    C'est un de ces beaux jours, un de ces jours lointains qui brillent seuls parmi tant de jours indistincts.
    Mon coeur d'enfant gonflé par la joie attendue, portant une besace à mon dos suspendue et dans ma main un croc pour abattre les noix, je m'élançai d'un pas alerte vers les bois.
    Certes, je devais faire une étrange figure avec mes vieux habits rapiécés, bigarrure que l'hôtesse économe avec qui je logeais réservait pour mes jours d'ambitieux projets :
    Habits faits pour braver l'épaisseur des futaies, les piquants des taillis ou les ronces des haies, et plus déguenillés même que de raison.
    Par-dessus les rochers, à travers maint buisson, dans l'enchevêtrement des touffes de fougère, je m'ouvris un passage en ma course légère jusqu'en un coin charmant oublié des cueilleurs.
    La dévastation partout visible ailleurs n'avait pas laissé là ces branches arrachées qui penchent tristement leurs feuilles desséchées.
    Le massif était vierge encore, et par milliers les noisettes pendaient leur grappe aux coudriers.
    Je restai quelque temps debout devant ma proie, immobile, le coeur comprimé par la joie.
    A loisir, sans hâter l'heureux moment certain, sans craindre de rival, j'admirai le festin.
    Puis je m'assis au pied de ces branches si belles.
    Ballade lyrique, composée en 1799 par le poète romantique William Wordswoth (1770-1850), publié en 1800.

    Annotations :
    *bactériose du noisetier, (bacterial blight of hazel nut, hazel bacteriosis), connue sous les noms de Xanthomonas campestris pv. coryline ou celui de Xanthomonas arboricola pv. coryline découverte aux États-Unis, dans l'Oregon en 1913 sur Corylus maxima par Barss, elle est maintenant présente en Italie, Turquie, France, Yougoslavie, Royaume-Uni, URSS, Afrique du Nord et Australie. En France, elle est présente, dans les vergers et dans les marcottières chez les pépiniéristes spécialisés dans les porte-greffes fruitiers.
    La maladie se manifeste par des annulations de bourgeons, des nécroses des nouvelles pousses latérales et des rameaux de noisetier en voie d'enracinement et par la formation de chancres. Des taches sont aussi observées sur les feuilles, sur la coque et sur les cupules des noisettes, voir photo © M. Scortichini, Istituto Sperimentale per la Frutticoltura, Roma.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, à partir de 1741, durant une année, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède.
    *RHS, abréviation pour The Royal Horticultural Society, la société royale d'horticulture, fondée à Londres 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    natacha mauric© 17/08/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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