Nom commun : Exochorde, Arbre aux perles, car il est nommé par les anglophones 'Pearlbush' pour la ressemblance des boutons floraux bombés avec des perles, en chinois 'Bei juan mei shu', en néerlandais ' Parelstruik'.
Nom latin : Exochorda spp.
famille : Rosaceae.
catégorie : arbuste d'une durée de vie assez courte, donné pour 25 ans, ici en 2022, il vient de dépasser ses 35 ans, avec la tendance naturellement à se dégarnir de la base et à l'écorce grisâtre craquelée qui en vieillissant se desquame en laissant apparaître l'écorce interne d'un beige rosâtre ou marron.
feuillage : caduc, mince, vert tendre à vert moyen légèrement duveteux sur le revers virant au jaune d'or à l'automne.
Des petites feuilles alternes, ovales- lancéolées, à marge lisse ou légèrement en dents de scie, nervure centrale plus pâle, rosé ou rougeâtre, chez certaines espèces du genre, ainsi que leur court pétiole, les bourgeons foliaires ont des écailles imbriquées.
port : érigé, étalé, les rameaux sont anguleux et grêles, souples et assez cassants, ils contiennent de la moelle.
floraison : courte mais abondante au printemps (mars-avril-mai), parfumée selon l'espèce, visitée par les abeilles, les bourdons, les colibris et certaines espèces de papillons., comme la Piéride du navet (Green-veined White), Pieris napi © D&Merveilles.
Des grappes à l'extrémité des rameaux de l'année précédente, de 6 à 10 fleurs hermaphrodites de 4 à 5 cm, à corolle à 5 pétales ovales et imbriqués, calice à 5 très courts sépales blancs, de 15 à 30 étamines et un court pédicelle.
couleur : blanc pur et jaune d'or pour les étamines.
fruits : capsules déhiscentes vertes virant au marron à maturité, composées de 5 segments durs en forme de demi-lune contenant chacun une graine membranée et aplatie. Les capsules persistent assez longtemps sur l'arbuste.
croissance : assez lente.
hauteur : 2 à 3 m.
plantation : en automne ou au printemps. Bien choisir son emplacement, car son enracinement est profond.
multiplication : par semis de préférence à l'automne sous châssis froid, par le bouturage de tiges aoûtées, assez difficile, il est surtout pratiqué le marcottage aérien.
sol : tous, allégé, humifère, mais bien drainé, il a la réputation de ne pas trop aimer le calcaire. Supporte bien la sécheresse estivale, s'il est en situation légèrement ombragée.
emplacement : soleil ou mi-ombre, à l'abri du vent pour protéger sa délicate floraison.
zone : 6-9, U-K hardiness H6, USDA zones 5-9, tolère aisément -20 °C (-4 °F).
origine : centre et l'est de l'Asie tempérée au climat doux en hiver et aux étés chauds et humides.
entretien : enlever avec précaution les branches desséchées, au début du printemps. Attendre la fin de la floraison, pour effectuer une taille.
maladies et ravageurs : exempt de maladie et ravageurs pour l'instant, mais peut être parasité par l'armillaire couleur de miel Armillaria mellea (honey fungus).
NB : le nom d' Exochorda attribué par Lindley* vient du grec 'exô' qui signifie au dehors et 'chorda' un mot latin qui signifie corde d'instrument de musique qui vient du grec 'khordê' qui signifie boyau, faisant certainement référence à la membrane des graines ailées.
Ce genre ne comprend que 4 espèces d'arbustes caducs, originaires de l'Asie en zone tempérée, dont deux sur trois sont endémiques à la Chine et la dernière de l'Asie centrale, au Turkestan occidentale (ex Turkestan russe), dans la vaste République du Kazakhstan, à l'ouest de la République du KyrgyzstanKirghizstannscrite à l'Unesco en 1978, et plus à l'est la République du Tadjikistan.
Découvert par l'écossais Robert Fortune* (1813- 1880), il a été introduit en Europe dans le courant du 19e siècle.
Un arbre sans-souci, car il est sujet à aucune maladie et ne subit aucune attaque de ravageurs, l'idéal pour les petits jardins, les jardins secs, les massifs, les haies libres ou encore utilisé en sujet isolé, près des cheminements pour profiter de son parfum.
Sa petite taille et sa croissance lente font qu'il peut être aisément cultivé dans des potées pour embaumer terrasses et balcons à l'abri du vent.
Parmi les hybrides et cultivars, citons :

• Exochorda x macrantha (Lemoine) C.K. Schneid., un hybride créé en 1900, qui est issu d'un croisement entre Exochorda korolkowii Lavallée et Exochorda racemosa, arbuste de 3 à 4 m à l'abondante floraison, légèrement parfumée en avril.
  
• Exochorda x macrantha 'The Bride', 'La Mariée', une obtention française datant des années 1900, issue de croisements entre Exochorda korolkowii et Exochorda racemosa de petite taille 2 à 2.50 m x 3 m, port évasé, aux branches arquées lui donnant un aspect pleureur, des feuilles avoisinant 7 cm, vert clair puis vert soutenu, floraison à fleurs doubles de 3 cm, a été primée par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM).
  
• Exochorda giraldii var. wilsonii au feuillage long et étroit, floraison en grappes blanches, érigées.
  
• Exochorda racemosa 'Niagara' (2009), proche de 'The Bride', une obtention nord-américaine d'Hermann Geers de la pépinière Spring Meadow au Michigan, ne dépassant pas 1.50 m, port buissonnant, arrondi, les jeunes rameaux arqués et les nouvelles pousses sont d'un vert-lime, croule sous les fleurs parfumées à chaque printemps, adaptée aux petits jardins, à cultiver, dans une haie basse, ou pour former une bordure, le long d'une allée.
  
• Exochorda x racemosa Magical Springtime ® Kolmaspri, commercialisé aussi sous Exochorda racemosa 'Kolmasprit' ne dépassant pas 1.20 à 1.50 m, port dressé, floraison printanière d'avril à juin, d'un blanc pur, une profusion de petites fleurs, aux pétales à l'aspect chiffonné, un fond de gorge verdâtre et des étamines aux anthères crémeuses.
  
• Exochorda x racemosa 'Snow Mountain', obtention 2013 d'Hermann Geers, Spring Meadow.Inc, 1.50 à 1.80 étalement jusqu'à 2 m port compact, dressé, abondante floraison blanche d'avril à mai, tout le long des rameaux.
  
• Exochorda serratifolia 'Snow White', au port plus dense et arrondi, des feuilles dentelées.
  Autres espèces :
  
• Exochorda giraldii Hesse, Exochorde de Giraldi*, un hybride 'naturel' qui est issu de croisement à partir de Exochorda racemosa, originaire du nord de la Chine, dans la province du Shaanxi, port érigé, légèrement arqué, les tiges, les feuilles et les nervures sont légèrement rougeâtres, la floraison est légèrement parfumée.
  
• Exochorda korolkowii Lavallée, certaines flores le donne pour synonyme de Exochorda racemosa, originaire de l'Asie centrale, au Turkestan occidentale, c'est-à-dire dans les Républiques du Tadjikistan et du Kazakhstan, c'est le plus grand du genre, de 4 m et plus, c'est le moins florifère.
  
• Exochorda racemosa (Lindl.) Rehder, a pour synonyme retenu Exochorda albertii Regel, donné par certains auteurs pour synonyme de Exochorda grandiflora (Hook.) Schneid., qui est un nom non résolu depuis 2013, endémique à la Chine notamment, sur les versants ombragés, de la vallée du fleuve jaune, dans la province du Henan, à l'est dans les 2 provinces côtières du Zhejiang et Jiangsu, plus à l'ouest au Jiangxi ; il ne fait guère plus de 3 m, port dressé, avec une ramure arquée, des feuilles étroites à base cunéiforme, oblongues à obovales de 3 à 6 cm x 1.5 à 3.5 cm, floraison blanche courant mai-juin sur de courts racèmes de 5/6 à 10 fleurs de + ou - 3 cm aux pétales obovales, bouquet d'une vingtaine d'étamines.
  
• Exochorda serratifolia S. Moore (1877.), a pour synonyme dans la flore de Chine Exochorda racemosa (Lindley) Rehder subsp. serratifolia (S. Moore) FY Gao & Maesen., originaire de Corée et de Mandchourie, sur les rives des cours d'eau, présent en Chine à l'est dans la province de l'Hebei et au nord-est, celle du Liaoning, limitrophe avec la Corée du Nord, approximativement 2 m de haut, au port buissonnant, feuillage ovales à elliptique, légèrement dentelé en partie supérieure, à l'aspect gaufré.
  A découvrir en Belgique, près de Gand, à l'Arboretum 'Het Leen' d'Eeklo, un parc de 6 hectares qui possède depuis 1980, une collection de 500 camélias, de nombreux magnolia, rhododendron et viburnum.
  Deux sous-espèces retenues :
  
• Exochorda serratifolia var. polytricha C. S. Zhu (1994) se distingue par des rameaux, des feuilles et des fleurs pubescentes et Exochorda serratifolia var. oligantha Nakai.

Dans les Annales de la Société d'horticulture de la Haute-Garonne, Tome XLVIII, de 1921, séance du 10 avril 1921 à l'époque de l'Exposition florale"M. Jean Milhau (herboriste) fait une communication sur un nouvel arbuste ornemental.
De tous les arbres à floraison printanière, il en est peu qui puissent rivaliser avec le genre Exochorda, dont nous présentons aujourd'hui un échantillon ; il est de la famille des Rosacées et très voisin du genre Spirée.
Pendant longtemps, on n'a connu qu'une espèce de ce genre : l'Exochorda grandiflora (Spiraea grandiflora), aux jolies fleurs blanches. Dans ces dernières années, une autre espèce a été trouvée au Turkestan, par Regel, et introduite sous le nom de Exochorda Albertii, qui diffère de l'Exochorda grandiflora par sa vigueur plus grande et son feuillage plus sombre. Elle est aussi très rustique.
L'espèce que nous présentons aujourd'hui porte le nom de : Exochorda Giraldii (Spiraea Giraldii). Elle est cultivée au Jardin botanique de Toulouse depuis deux ans seulement et est en pleine floraison depuis une quinzaine de jours environ. C'est un arbuste de la Chine septentrionale pouvant atteindre 2 mètres de haut, tout couvert le long de ses rameaux de fleurs d'un blanc très pur, avec une corolle de 4 à 5 mm de diamètre. Les rameaux portent des feuilles dont les pétioles et les nervures sont d'un rose pourpré, de même que les jeunes pousses.
Cette espèce, d'introduction toute récente, surpasse en beauté ses congénères par l'abondance et la grandeur de ses fleurs. C'est un arbuste à propager dans nos jardins, où il produira un effet merveilleux, surtout à cette époque de l'année où les arbustes à fleurs ne sont pas encore bien développés."

Annotations :
*Fortune, botaniste anglais Robert Fortune (1812-1880), qui effectue plusieurs longs séjours en Chine pour le compte de la compagnie des Indes orientales à la recherche des thés et de tenter en même temps de découvrir les techniques de fabrication. Il est à l'origine de l'introduction en Europe de nombreuses espèces extrême-orientales, découvertes que l'on trouve citées dans ses récits de voyages dont 'La route du thé et des fleurs', édité en 1852.
Jusqu'en 1848, il assure la fonction de conservateur du jardin de la compagnie des Apothicaires à Chelsea.

*Giraldi, missionnaire-botaniste collecteur italien Giuseppe Giraldi (1848-1901), qui séjourne en Chine entre 1890 et 1895 dans la province du Shaanxi (Shensi) et environ 69 espèces principalement originaires d'Asie, lui ont été dédiées comme un Callicarpa ou un Lonicera grimpant et persistant.

*Lindley, botaniste britannique John Lindley (1799-1865) qui fut l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge et l'assistant de Bank's, nommé en 1822, secrétaire de la Royal Society of Horticultur (RHS).
Le spécialiste des orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell, lors de ses 3 expéditions en Australie orientale vers 1838 et par la suite, celles découvertes en Australie occidentale par Drummond et Molloy.
En 1838, son intervention a permis de sauver Kew Garden de la destruction. Abréviation botanique officielle : Lindl.

*RHS, abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM), à de nouvelles obtentions, au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule chaque année 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
nmauric © 17.06. 2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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