Hamamelis mollis - Hamamélis de Chine
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Hamamelis mollis
    Hamamelis mollis
    Nom commun : Hamamélis mou, Hamamélis de Chine, de nos jours commercialisé sous le nom de Noisetier de sorcière, nommé par les anglophones 'Chinese witchhazel, Witch (sorcière) Hazel' (noisette), en allemand 'Chinesische Zaubernuss' .
    Nom latin : Hamamelis mollis Oliv.* (1888), deux synonymes retenus, Hamamelis virginiana var. japonica Franch.* (1883), Hamamelis mollis var. oblongifolia M. P. Deng & K. Yao (1984).
    famille : Hamamelidaceae.
    catégorie : arbuste aux jeunes tiges tomenteuses, écorce grise à gris-brun maculée de lenticelles claires.
    port : érigé puis évasé, ramifié en tous sens, juste quelques branches principales faiblement ramifiées.
    feuillage : caduc, à l'aspect gaufré, vert moyen à vert foncé, brillant sur le dessus, avec des nervures plus claires, au revers légèrement grisâtre et tomenteux (ainsi que le pétiole) virant à l'automne au jaune doré puis progressivement à l'orange et au rouge orangé. Des feuilles acuminées, alternes, ovales à elliptiques, de 8 à plus ou moins 15 cm, marge ondulée plus claire et irrégulière denticulée.
    floraison : en fin d'hiver, début du printemps, de décembre jusqu'en mars, parfumée, nectarifère, qui attire les papillons nocturnes et les abeilles, les coléoptères et les colibris à un festin, en période de disette.
    Le long des rameaux nus, glomérules axillaires de petites fleurs hermaphrodites, à quatre étroits pétales et sépales, couverts de poils bruns sur le revers, nombreuses étamines disposées en verticille, aux anthères à 2 lobes (biloculaires), dans une bractée écailleuse. Boutons floraux présents dès l'automne.
    Au nord de l'Europe, aux alentours de la Chandeleur, d'où son nom en allemand d'hamamélis de la Chandeleur couleur : jaune avec des sépales d'un rouge pourpré ou rouge pour 'x Intermedia'.
    fruits : en été, enchâssées dans le calice, petites capsules ovoïdes à deux valves enchâssées dans un calice poilu, qui à maturité s'ouvrent, projettant aux alentours les graines .
    croissance : lente, les premières années, lui laisser le temps de s'installer.
    hauteur : 2- 3 m à 5 m dans son habitat, pour un étalement quasiment identique.
    plantation : de préférence à l'automne pour lui permettre d'effectuer son enracinement avant l'hiver. Bien choisir son emplacement, car son enracinement est profond et dense. Il est fréquent que les premières années il ne fleurisse pas correctement, patience !
    multiplication : par semis ou par bouturage en été, mais elles sont difficiles à maintenir.
    Pour les cultivars, uniquement par greffage en hiver, les greffes en écusson s'effectuent vers la fin de l'été.
    sol : léger, de préférence légèrement acide ou neutre, pH de 4,5 à 6,5 , riche en humus. Effectuer un apport de terre de bruyère en terrain calcaire, frais et humide, mais bien drainé, il déteste les sols gorgés d'eau en hiver et il ne doit pas se dessécher durant l'été.
    emplacement : soleil léger, mi-ombre partielle, à l'abri des vents violents et froids pour préserver la floraison, éviter les berges des ruisseaux et les fonds de vallées, ainsi que les emplacements trop chauds en été.
    origine : dans les forêts de feuillus de Chine, dans les provinces de l'est : Anhui, Zhejiang, Jiangxi, les provinces du nord : l'Hubei, Hunan, Guangxi et au sud-est, dans la province du Séchouan jusqu'à 800 m d'altitude, consulter la carte.
    zone : 5-9, U-K hardiness H5, USDA zones 5-8. Tolère -20 °C, à l'abri des vents froids et des gelées printanières, car un gel tardif sévère peut provoquer une fente de l'écorce, lorsque la sève a commencé à monter. Avec le réchauffement climatique et les périodes de sécheresse, il est déconseillé dans le Midi de la France.
    entretien : ne pas oublier de l'arroser les premières années et prévoir un bon paillage pour conserver le sol frais et humide et protéger du gel les jeunes plants, les premières années.
    Comme pour tous les hamamélis, la taille n'est pas recommandée. Si elle est vraiment nécessaire, elle s'effectue après la floraison, autrement, juste supprimer le bois mort et/ou les branches trop grêles à la fin de l'été. Les rameaux peuvent fleurir dans un vase.
    maladies et parasites : selon la nature du sol, il peut être sujet à la chlorose (chlorosis) et selon le cv peut être plus ou moins sujet à la maladie du corail (coral spot) et à l'armillaire couleur de miel (honey fungus).
    Au Canada, il peut être, lui aussi, la plante hôte du puceron à galle Hamamelistes spinosus* (spiny witch hazel gall aphid), un puceron ailé qui s'installe au coeur de l'été sur les bourgeons floraux, formant des galles ovoïdes, insecte que l'on rencontre au Canada.
    NB : son nom Hamamelis désigne, en grec, un arbuste aux fruits comestibles qui est utilisé en médecine traditionnelle. Il vient du mot grec 'hama' qui signifie ensemble et de 'mêlon' qui désigne un fruit.
    Ce genre ne comprend que six espèces d'arbustes, dont deux espèces présentes en Chine ainsi qu'au Japon et quatre de l'Amérique du Nord et du Mexique, dont l'une d'entre elles, fleurit à l'automne : Hamamelis virginiana.
    La majorité des cultivars sont des croisements entre le chinois Hamamelis mollis et le japonais Hamamelis japonica qui sont appelés Hamamelis x intermedia. Ils sont très largement cultivés dans les jardins anglais
    Ces petits arbres illuminent les jardins en hiver avec leur éclatante floraison arachnéenne sur des rameaux nus, à planter en sujet isolé près des cheminements et des ouvertures pour bien profiter de ces fleurs agréablement parfumées et en faire profiter les derniers butineurs avant le grand froid et cela permet d'avoir un jardin en fleurs durant quasiment douze mois de l'année.
    Vous pouvez découvrir la collection des Hamamélis de Jelena* de Belder à l'Arboretum de Kalmthout*. Elle a été créée par son Directeur Chris Strand en Virginie au Green Spring Gardens, un jardin public de 11 hectares, situé à Alexandria, dans le comté de Fairfax, une collection réalisée avec l'aide des Sociétés d'Horticultures américaines et européenne, rassemblant ainsi les cultivars d'hamamélis de l'Europe et d'ailleurs.
    Il existe une belle collection au jardin botanique de l'Université du Delaware, ouvert au public, à découvrir à l'automne, où vous pouvez découvrir les cultivars de Hamamelis x intermedia 'Arnold Promise', 'Diane', 'Jelena'*.
    Les quatre autres espèces :
    - Hamamelis japonica Siebold & Zucc.* (1845), 4 sous-espèces retenues Hamamelis japonica var. japonica, Hamamelis japonica var. bitchuensis (Makino) Ohwi, Hamamelis japonica var. megalophylla (Koidz.) Kitam, Hamamelis japonica f. obtusata (Makino) H.Ohba l'hamamélis du Japon, originaire du sud et du centre ouest du Japon. Introduit en Europe via les Pays-Bas, vers 1860. Introduit et naturalisé dans la péninsule coréenne, un arbuste au port évasé, de 3 à 4 m en tous sens, au feuillage cordiforme virant dans un jaune éclatant à l'automne, une floraison courant janvier-mars, jaune pâle dans un calice framboisé.

    - Hamamelis mexicana Standl., donné à tort par certains auteurs comme synonyme de Hamamelis virginiana L.

    - Hamamelis ovalis S.W. Leonard Show, nommé par les anglophones 'Leonard's witch hazel', endémique à l'Alabama et au Mississippi, la floraison à juste quatre fins pétales recurvés d'un rouge orangé à corail, calice de la même couleur, des boutons floraux ovoïdes et pubescents, couleur chamois, une écorce marron clair. Vous pouvez en découvrir un spécimen au Jardin botanique d'Atlanta, en Géorgie.

    - Hamamelis virginiana L., Hamamélis de Virginie, Noisetier des sorcières, consulter sa fiche.

    - Hamamelis x intermedia Rehder, 1945, Arnold Arboretum (Harvard University) Hamamelis x intermedia 'Arnold Promise', issu de croisements entre l'Hamamelis japonica et l'Hamamelis mollis.

    Parmi les cultivars, citons :
    - Hamamelis japonica 'Pendula' au port pleureur qui affiche courant février une floraison jaune pâle dans un calice dans des dégradés de framboise.
    - Hamamelis japonica 'Zuccariniana', une ancienne obtention avant 1896, en hommage au botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini*, une floraison tardive courant mai, dans un jaune éclatant rappelant celui du forsythia.
    - Hamamelis mollis 'Brevipetala', présente une floraison dans un jaune orangé.
    - Hamamelis mollis 'Coombe wood', une sélection qui se caractérise par un port étalé Ø de ± 6 m et 2 à 3.50 m de haut, feuillage vert foncé virant au jaune à l'automne, une floraison hivernale jaune et parfumée.
    - Hamamelis mollis 'Pallida', une floraison en grappes très denses dès le mois de décembre.
    - Hamamelis x intermedia 'Amanon', aux fins pétales recurvés d'un jaune clair lavé de rouge à la base, calice rouge.
    - Hamamelis x intermedia 'Arnold Promise', de plus petite taille, 1.50 m en tous sens, feuillage virant au jaune et rouge à l'automne, à la floraison très effilochée et d'un éclatant jaune citron.
    - Hamamelis x intermedia 'Carmine Red', feuillage virant au rouge orangé à l'automne, floraison parfumée et d'un rouge carmin.
    - Hamamelis x intermedia 'Diane', une obtention belge de 4 m en tous sens, aux feuilles de 12 à 15 cm devenant rouge orangé à l'automne, recherchée pour sa floraison faiblement parfumée, courant février-mars, des fleurs de de 2 à 3 cm, dans un rouge feu, rouge cramoisi. Primé par la RHS* avec The Award of Merit (AGM).
    - Hamamelis x intermedia 'Feuerzauber', commercialisé aussi sous 'Fire Charm, Fire Magic', environ 3.50 m en tous sens, floraison rouge tirant sur le rouge orangé cuivré en fin de floraison, au calice pourpré, violacé.
    - Hamamelis x intermedia 'Gimborn's Perfume', environ 3 m en tous sens, feuillage jaune à l'automne, floraison filiforme et vrillée d'un jaune beurre, au calice pourpré.
    - Hamamelis x intermedia 'Glowing Embers', une nouvelle obtention japonaise des pépinières Hakaneya, floraison bicolore jaune d'or avec un calice rouge foncé.
    - Hamamelis x intermedia 'Harry', environ 3 m pour un étalement de 2m, feuilles obovales, floraison parfumée, jaune orange plus orangé envers la base, calice pourpré.
    Primé par la RHS* avec The Award of Merit (AGM), bien qu'il soit moins vigoureux que les autres et qu'il soit sensible à la maladie du corail (coral spot).
    - Hamamelis x intermedia 'Jelena'*, commercialisé aussi sous 'Copper Beauty', feuillage à l'automne jaune orangé, orange, puis rouge à l'automne, floraison d'un jaune orange, dans un calice rouge bordeaux, photo ci-contre.
    hamamelis x intermedia 'Jelena'
    Hamamelis x intermedia 'Jelena' © U. of Delaware
    - Hamamelis x intermedia 'Luna', 3 à 3.50 m en tous sens, floraison jaune beurre lavé de cramoisi à la base, dans un calice cramoisi.
    - Hamamelis x intermedia 'Moonlight', floraison presque jaune poussin, maculé de cramoisi à la base, calice tirant aussi sur le cramoisi.
    - Hamamelis x intermedia 'Nina', floraison longue et fine d'un jaune vif, avec une base à peine framboisé, dans un calice framboise.
    - Hamamelis x intermedia 'Orange Beauty', floraison longue et fine, d'un jaune vif lavé d'orange et cramoisi vers la base, dans un calice carmin foncé.
    - Hamamelis x intermedia 'Orange Peel', floraison vrillée, d'un beau jaune orangé, plus foncé vers la base et carminé, calice carmin.
    - Hamamelis mollis 'Pallida', commercialisé aussi sous le nom Hamamelis x intermedia 'Pallida', floraison d'un jaune soufré, dans un calice d'un profond rouge cramoisi.
    - Hamamelis x intermedia 'Robert', une obtention 2000, dédié à en hommage à Robert de Belder, aux fins pétales récurvés d'un jaune pêche à jaune orangé cuivré avec une base carminée.
    - Hamamelis x intermedia 'Ruby Glow', feuillage rouge feu à rouge orangé.
    - Hamamelis x intermedia 'Sunburst', floraison jaune pâle, au calice pourpré, un peu plus tardive courant janvier-février.
    - Hamamelis x intermedia 'Westerstede', feuillage d'un jaune-orangé et rouge à l'automne, floraison d'un jaune primevère, calice rouge, elle serait plus tardif que les autres.
    - Hamamelis x intermedia 'Winter Beauty', floraison aux longs pétales vrillés d'un jaune mimosa, bractée écailleuse rouge cerise.

    Annotations :
    *Arboretum de Kalmthout s'écrit également Calmpthout, c'était une parcelle d'expérimentation et d'acclimatation d'arbres rares pour le pépiniériste anversois Charles Van Geert qu'il a entretenu depuis en 1856 jusqu'à sa mort en 1896, des plantations que son successeur Antoine Kort, un horticulteur, grand amateur des Hamamélis, reprend en assurant la direction et en agrandissant la pépinière jusqu'à 35 hectares en 1952 et la renomme "Société Horticole de Calmpthout".
    Puis, ce sont les diamantaires Georges et Robert de Belder qui rachètent l'arboretum pour en faire un jardin privé, un parc de 12 hectares de renommée mondiale pour ses 7 000 arbres et arbustes rares, datant pour certains de plus de 150 ans ; l'ingénieur agronome slovène Jelena née Kovacic (1925-2003) et son époux Robert De Belder (1921-1995), des passionnés, eux aussi, des genres Hamamélis et Hortensia.
    On doit entre autres à cette botaniste de réputation internationale l'obtention de 17 nouvelles variétés, une réelle référence pour les jardiniers 'Arbres et Arbustes des parcs et jardins Ed. Maison Rustique (1998).
    Le parc est ouvert au public de la mi-mars à la mi-novembre, les collections d'Hamamélis sont à découvrir dans ce diaporama sur Facebook, cliquer sur le logo de l'Arboretum.
    *Franch., abréviation botanique pour le botaniste et taxonomiste français Adrien René Franchet (1834-1900), nommé en 1881, directeur du laboratoire de phanérogamie du muséum d'histoire naturelle de Paris, qui rassemble plus de 3 797 nouvelles espèces en provenance de la Chine et du Japon adressées par les 4 missionnaires collecteurs, le Père Armand David, le missionnaire jésuite Jean-Marie Delavay depuis la province du Yunnan, Guillaume Farges et J.A. Soulié, qui donnèrent ces publications 'Plantae Davidianae ex Sinarum imperio', G. Masson, Paris, (1884-1888), Plantae delavayanae (1890) et 'Plantas Yunnanenses' (Bourloton - 1886).
    En résumé, les contributions apportées par Franchet à nos connaissances sur la flore asiatique sont importantes. On en jugera par ce seul fait. Le nombre des espèces chinoises actuellement connues se rapproche de 7 000, si elles ne dépassent pas ce chiffre ; or, plus de 1 200 espèces nouvelles de la Chine ont été décrites par Franchet. On lui doit, la connaissance de près du cinquième de la flore de Chine. Il a décrit neuf nouveaux genres : Souliea (Ranunculacées), Dipoma, (Crucifères), Delavaya (Sapindacées), Dactylea (Ombellifères), Nouelia (Composées), Omphalogramma (Primulacées), Schistocaryum (Boraginacées), Nomocharis (Liliacées) et Fargesia (Graminées).
    *Jelena dédié par Robert de Belder à son épouse Jelena en 1954, mais c'est une ancienne obtention datant de 1935, de Charles Van Geert ou d'Antoine Kort à Kalmthout, à retrouver à l'Arboretum de Kalmthout>.
    *Oliv., abréviation botanique pour le botaniste, taxonomiste britannique Daniel Oliver (1830-1916), en charge de l'Herbier de Kew à partir de 1864 et durant 26 ans. Auteur du First book of Indian botany, la première flore de l'Inde, publiée en 1869 qui a été rééditée en 2003 par Cambridge University Press. Flora of tropical Africa en 1868, des ouvrages de botanique élémentaire et en 1878, Guide to the Royal Botanic Gardens and Pleasure grounds, Kew / Ed. 28. / London, puis une sélection dans 'Hooker's icones plantarum, or Figures, with descriptive characters and remarks, of new and rare plants selected, from the Kew herbarium, en 1894, consultable à la BHLibrary, dans le volume 18, se trouve la description en latin et une planche d'illustration de cet hamamélis.
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Siebold & Zucc., abréviation botanique pour le médecin naturaliste bavarois Philipp Franz Balthazar von Siebold (1796-1866), auteur de la très célèbre Flora japonica, publiée entre 1835 et 1870, en collaboration avec le botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini (1797-1848) a qui l'on doit, l'introduction en Europe via ses établissements de Leide (Pays-Bas) de nombreuses espèces de la flore japonaise dont les premiers hydrangea japonais entre 1860 et 1861.
    natacha mauric© 17/08/2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    natacha mauric© 17/08/2000 - ® par la Société des Gens de Lettres - ® Jardin ! L'Encyclopédie -Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.







compteur internet