Podranea ricasoliana - Bignone rose de Ricasoli
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    Podranea ricasoliana
    Nom commun : Podranéa de Ricasoli, Bignone de Ricasoli, Bignone rose, à La Réunion nommée Liane orchidée, appelée localement par les sud-africains 'Port St Johns-klimop, Port St Johns* creeper' et par les anglophones 'John's Creeper, Pink Trumpet Vine'.
    Nom latin : Podranea ricasoliana Sprague* (1904), synonymes retenus, Tecoma ricasoliana Tanfani (1887), Tecoma mackenii Hort.* ex W.Watson*
    famille : Bignoniaceae
    catégorie : arbuste sarmenteux, grimpant et volubile.
    port : grimpant, volubile.
    feuillage : selon le climat, persistant, semi-persistant, d'un vert brillant, rosissant et jaunissant, lorsqu'il est caduc. Des feuilles de 15 à 20 cm, opposées, composées, imparipennées, de 7 à 9 folioles acuminées, pétiolées, à marge crénelée.
    floraison : de la fin de l'été à l'automne, souvent jusqu'en novembre, parfumée et nectarifère, visitée entre autres par les abeilles et les colibris.
    En partie terminale, sur les pousses de l'année, panicules de fleurs en trompette de 6 à 8 cm à 5 lobes arrondis, 2 supérieurs et 3 inférieurs, gorge hérissée de poils, des étamines didynames, pubescentes avec des poils crépus, vers la base qui est glanduleuse, 1 style à 2 carpelles, dans un court calice, campanulé à 5 lobes.
    couleur : rose avec une macule magenta, fond de gorge et la partie tubulaire tirant sur un blanc, abondamment veiné de plusieurs tons de rose, calice boursouflé, rose à beige rosé ou verdâtre. Plus ou moins pâle ou foncé suivant le cultivar.
    fruits : longues capsules déhiscentes de 20 à 35 cm, squameuses, aplaties, contenant des graines brunâtres, ovales et plates, pourvues d'ailes membraneuses, qui sont dispersées par le vent.
    hauteur : 2 - 4 m, en tous sens.
    plantation : à l'automne ou au printemps, selon climat, avec une préférence à l'automne, pour que, son système racinaire, s'installe avant la belle saison.
    multiplication : par semis, par boutures à talon, marcottage et prélèvement de rejets.
    sol : riche, frais et bien drainé. Pour une culture en pot, prévoir un mélange de terre humifère, terreau de feuilles et sable.
    emplacement : plein soleil ou mi-ombre lumineuse et partielle, à l'abri des vents, pour préserver les fleurs.
    zone : 9a-10, U-K hardiness H1C, USDA zones 9-11, la souche résiste jusqu'à -5 °C, le feuillage est endommagé aux alentours de 5 °C, ailleurs à cultiver sous serre chaude.
    origine : Afrique du Sud, à l'est de la province du Cap oriental, dans l'étroite bande côtière du Pondoland, ainsi qu'au Zimbabwe, consulter la carte.
    Dans son milieu d'origine, cette espèce endémique a été localisée en 2007 et trouvée dans un habitat restreint, en lisières forestières côtières sur schistes, qui est potentiellement menacée par la dégradation de l'habitat, due à la récolte du bois, à l'agriculture de subsistance, pour ce faire, associer à un régime de feu délétère et à l'invasion de plantes exotiques. Elle figure sur la Red List of South African Plants.
    Ailleurs, il faudra retenir qu'avec ces graines ailées, elle a des tendances adventices et elle est inscrite dans le répertoire des plantes envahissantes par le GISP, programme mondial sur les espèces exotiques envahissantes, créé en 1997.
    entretien : à palisser ou conduire en arbuste, car elle ne s'accroche pas toute seule. Après la floraison, tous les 3/4 ans, rabattre à 2 noeuds après les ramifications principales.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie pour l'instant, mais sensible aux cochenilles (mealybugs) et sous serre, elle peut subir les assauts des araignées rouges (red spiders), lorsque l'atmosphère est trop sèche et le lieu mal ventilé.
    NB : son nom Podranea est l'anagramme de l'Australienne Pandorea, et dans la mythologie grecque, Pandora est la première femme mortelle, fabriquée avec de l'argile par le Dieu du Feu, Héphaïstos, à qui Athéna (ou Hermès, la plus jeune des Pléiades) donne la vie, et les dieux de l'Olympe, la pare de tous les attraits, avant que son père Zeus, ne l'envoie sur Terre, comme épouse pour Prométhée le Titan ; son nom spécifique ricasoliana est le nom d'une des grandes familles florentines et celui du jardin Ricasoli (Giardino Ricasoli) d'Udine, un célèbre jardin d'acclimatation irrigué, situé au nord-ouest de Trieste, au centre de la région autonome du Frioul-Vénétie Julienne, au nord-est de l'Italie, mitoyenne à l'Autriche et à l'est à la Slovénie.
    Pour certains auteurs, elle a été dédiée au général, Vincenzo Ricasoli (1814-1891) , qui a participé à toutes les guerres du Risorgimento, tout en s'intéressant à la botanique et à l'agriculture. En 1849, il achète la Maison-Blanche de Porto Ercola y créant, un jardin botanique d'acclimatation, où il a introduit, diverses espèces qu'il a étudiées et dont il a publié, les nombreuses études scientifiques qu'il y a mené et cette Bignone de Ricasoli, y fut introduite et décrite en 1887, dans la description, publiée cette année-là, il est mentionné que la plante avait été cultivée à partir de graines récoltées au Brésil.
    Mais, par ailleurs, il faut noter que d'autres auteurs, contestent cette version, pour eux, elle aurait dédié au Baron toscan Bettino Ricasoli (1809-1880), qui durant le Risorgimento a assuré par 2 fois, sur de courtes périodes, la fonction de premier Ministre.
    En 1867, un spécimen en provenance de Port St. John, a été introduit dans les serres du Royal Kew Botanical Garden, et de là, dès 1870, diffusée dans les jardins botaniques de l'Europe. En 1900, elle est présente, dans les jardins d'acclimatation du sud de l'Europe, sur la Côte d'Azur, la Riviera italienne, dans l'île d'Elbe et l'île d'Ischia, dans le jardin de La Mortella, où elle était établie à la même époque que celle cultivée à Kew Garden.
    Il a été relaté, le fait intéressant, que ces deux espèces étaient connues dans des localités isolées, à proximité d'anciens sites de traite des esclaves. Il se pourrait que les Podranea aient été introduites en Afrique australe, par des marchands d'esclaves, qui fréquentaient la côte orientale de l'Afrique, bien avant les années 1600.
    Podranea s'est cependant naturalisée, dans tant de régions à travers le monde, qu'il est pratiquement impossible de retracer ses origines, mais peut-être que les plantes du général Ricasoli ou celle du Baron, sont après tout, venues du Brésil, pourquoi pas ? telle est l'explication donnée en 2002, par les botanistes sud-africains, Alice Notten & Christien Malan du Kirstenbosch* National Botanical Garden, découvrir son histoire.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Podranea ricasoliana 'Comtesse Sarah', son feuillage est plus foncé et sa floraison plus précoce, corolle d'un rose soutenu, fond de gorge lavé de crème veiné de rose violacé, les boutures sont moins évidente. Elle semble plus sensible au froid.
    L'unique autre espèce :
    Podranea ricasoliana 'Comtesse Sarah' en novembre
    - Podranea brycei (N.E. Br.) Sprague (1906), synonyme Tecoma brycei N.E. Br., nommée localement 'Zimbabwe vine Queen of Sheba' et par les botanistes italiens, le Grimpeur (Grimpereau) du Zimbabwe, découverte et collectée dans des ruines du grand Zimbabwe, près de Musvingo, et sur la côte du Mozambique, dans les environs de Nova Sofala, au sud de la ville portuaire de Beira, surnommée, par la suite 'Bubblegum-vine', faisant référence au rose intense de ses fleurs, semblable à celui de certains chewing-gums américains, comme, le Bazooka Bubble gum.
    Cette Podronéa de Brice a été dédiée au Lord James Bryce*, lorsqu'elle a été découverte, dans ces ruines, en 1895, puis envoyée, depuis la Rhodésie, au Royal Kew Botanical Garden.
    Elle est originaire du Zimbabwe (Moshanaland), du Mozambique et du Malawi, une grimpante sarmenteuse d'environ 10 m de long, aux feuilles composées, imparipennées à 7 à 11 folioles acuminée, à marge lisse, floraison parfumée, dans un éclatant rose bubble-gum, nettement plus foncé et flashi que celle de Ricasoli, avec en gorge, une macule jaune puis blanchâtre griffée et veinée de carmin, également poilue, la marge des 5 lobes est ondulée.

    Annotations :
    *Bryce, historien, homme politique britannique d'origine irlandaise, James Bryce (1838-1922), il s'était opposé à la politique expansionniste britannique qui abouti à la guerre d'Afrique du Sud (1899-1902). Il fut, entre autres, l'Ambassadeur du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, aux États-Unis de 1907 à 1913, puis, président de la British Academy de 1913 jusqu'en 1917, nommé 1er vicomte Bryce de Dechmont en janvier 1914 et membre de la Cour internationale de Justice de La Haye, consulter sa biographie sur Britannica.
    Auteur de nombreux ouvrages dont le premier est 'The Flora of the Island of Aran', publié en 1859, mais il se fait connaître en tant qu'historien, grâce à 'The Holy Roman Empire', publié en 1864, et son étude de la politique américaine 'The American Commonwealth' (3 volumes , édités en 1888 et l'article "Impressions d'Afrique du Sud", paru en 1896, dans le Century Illustrated Monthly Magazine, consultable en ligne à la victorianvoices..

    *Hort., abréviation de la nomenclature botanique qui vient du latin 'hortulanorum' qui signifie des jardiniers, qui désigne un horticulteur inconnu.

    *Kirstenbosch, Kirsten est le nom de famille du gestionnaire du jardin JF Kirsten, au 18e siècle, un membre de la colonie hollandaise et 'bosch', est un mot néerlandais, qui désigne la forêt ou le buisson, faisant certainement allusion à la haie d'amandiers sauvages plantée en 1660, pour former une haie, délimitant l'endroit, sur ordre de Jan Anthoniszoon van Riebeeck (1619-1677) de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Le Kirstenbosch National Botanical Garden, est situé dans Le Cap (Cape Town), au pied oriental de Table Mountain, une ville portuaire, sur une péninsule de la côte sud-ouest de l'Afrique du Sud.

    *Port St Johns, Port Saint Johns, une petite ville côtière en Afrique du Sud, située à l'est de la province du Cap, considérée, comme étant le joyau, de cette côte sauvage, d'où le nom Port St Johns Creeper, donné par les Britanniques à cette Bignone rose.

    *Sprague, abréviation botanique pour le botaniste- collecteur écossais Thomas Archibald Sprague (1877-1958), au sortir de ses études de 1888 à 1890, il participe à l'expédition du capitaine HW Dowding, en Colombie et Venezuela, collectant de nouvelles plantes, son rapport préliminaire est consultable en ligne.
    A son retour, il travaille durant 20 ans, au Royal Kew Botanical Garden, en charge des collections de Loranthaceae et Bignoniaceae, en Flora Capensis et Flora of Tropical Africa, puis, par la suite, en charge des collections américaines. Mais durant toute cette période, il se passionne pour l'histoire de la botanique, la nomenclature et les anciennes plantes médicinales. Il est l'une des autorités mondiales sur la théorie et la pratique de ce dernier.
    En 1903, il est élu à la Société linnéenne de Londres.
    En 1913, il visite les îles Canaries. . Pour la Première Guerre mondiale, il rejoint la batterie d'artillerie royale au Pendjab. En 1937, il est nommé directeur adjoint du Royal Kew Botanical Garden et cette même année, il reçoit la médaille commémorative du couronnement du roi George VI du 12 mai 1937 (The King George VI Coronation Medal).
    Avec sa soeur également botaniste, ils font paraître des publications dans le journal de la Société Linnéenne de Londres.

    *W. Watson, physicien et botaniste londonien William Watson (1715-1787), il était l'assistant du conservateur des Jardins Royaux de Kew. Membre de la Royal Society en 1741, nommé vice-président, dans le cours de l'année 1772. Entre temps, vers 1744, il entreprend d'introduire la nomenclature de Linné au Royaume-Uni.
    Trois en plus tard, il s'intéresse à l'électricité et aux postulats du physicien et chimiste britannique Michael Faraday (1791-1867), mais il apprend que l'inventeur américain Benjamin Franklin (1706-1790) à développer, de son côté, la même théorie.
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