Celtis australis - Micocoulier de Provence, australe
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    Nom commun : Micocoulier austral, Micocoulier de Provence, Micocoulier de Tournefort*, Micocoulier de Perpignon, autrefois Micacoulier (1764), Orme des Provençaux, Fabrecoulier, Falabreguier, Bois de Perpignan, Brigolier, en Roussillon : Adonier, Fanabrigou, Fanabregue, Fenabregue, en Corse " Sciarabulu, Pergulu", nommé par les anglophones 'Hackberry, European hackberry, Mediterranean hackberry, Nettle tree, Southern Nettle tree", en allemand "Zürgelbaum, Südlicher zürgelbaum", en espagnol "Almez", en italien "Bagolaro, Spaccasassi".
    Nom latin : Celtis australis L.*, synonymes retenus, Celtis alpina Royle, Celtis australis var. eriocarpa (Decne.) Hook.f., Celtis australis f. variegata Schelle ex Geerinck, Celtis eriocarpa Decne., Celtis kotschyana Steven, Celtis lutea Pers., Celtis serrata Dippel, après révision en 2012-03-23
    famille : Cannabaceae (Ulmaceae).
    catégorie : arbre thermophile au tronc cannelé à l'écorce lisse d'un gris cendré, pourvue de lenticelles blanches, qui fait penser aux pattes d'éléphant et qui est capable de produire des rejets de souches et drageonne. Un arbre d'une grande longévité de plus de 600 ans.
    port : étalé, touffu à cime arrondie avec le temps.
    feuillage : caduc, vert foncé, rugueux sur le dessus, au revers pubescent et vert grisâtre, virant au jaune en automne à marge pourvue de dents serrées et aïgues.
    Des feuilles asymétriques à la base, ovales-lancéolées, acuminées (5 à 15 cm x 2 à 7 cm) sur de nombreux et fins rameaux pendants bien souvent.
    floraison : insignifiante au printemps courant avril-mai, en même temps que la feuillaison, des petites fleurs hermaphrodites, solitaires et nectarifères, se balançant au bout d'un long pédoncule, c'est ce qui m'a permis de la remarquer, car elles sont visitées par certaines espèces de petits papillons, un papillon gris qui ne parvenait pas à s'en approcher sous les risées du vent, la pollinisation* est assurée par le vent.
    couleur : vert-jaune.
    fruits comestibles : des bélicoques pisiformes Ø 9 à 12mm, d'un brun violacé à violet noir, lorsqu'elles parviennent à maturité en septembre-octobre, elles sont très salissantes, elles sont consommées par les oiseaux et certaines races de chiens à titre curatifs, qui mangent la maigre pulpe sucrée des fruits pour croquer ensuite la graine comestible contenue dans le noyau à enveloppe ridée. Sans les oiseaux, ces bélicoques demeurent longtemps en place, jusqu'à la fin de l'hiver, parfois.
    croissance : rapide.
    hauteur : 5 à 25 m.
    plantation : à l'automne bien choisir son emplacement, car son système racinaire est pivotant et traçant.
    multiplication : par semis à froid de graines fraîches à l'automne, par greffage, boutures aoûtées et prélèvement de rejets basaux.
    sol : tous léger, riche, assez neutre, frais surtout, très bien drainé, une préférence pour les sols sableux, argilo-calcaire, déteste les sols argileux et marécageux.
    emplacement : plein soleil, mi-ombre quelques heures dans la journée sous climat chaud, c'est une essence héliophile, sous climat frais il forme un arbrisseau.
    zone : 7 - 9, U-K hardiness H6, USDA zones 6b-10a, il ne supporte pas les périodes de gel prolongé, une fois installé il offre une résistance à la sécheresse prolongée, il tolére les vents forts et résiste aux embruns.
    origine : pourtour du bassin méditerranéen, nord de l'Afrique, Europe méridionale de la Péninsule ibérique jusqu'en Bulgarie et présent en Asie occidentale jusqu'à l'ouest de la chaîne de l'Himalaya, dans les plaines jusqu’à 900 m d’altitude. Dans le sud de la France, en bordure méditerranéenne, dans les pierrailles de la Provence jusqu'aux chauds coteaux secs des Pyrénées-Orientales, au sud-ouest jusqu'aux versants arides de l'Aveyron et la Charentes-Maritimes où il remplace depuis 2011 les tilleuls centenaires, plus rarement en Corse et dans la vallée du Rhône, la limite étant à l'ouest le sud de la Loire, toujours aux abords des lieux habités et cultivés et des routes.
    entretien : protéger les jeunes spécimens des gelées printanières rien à signaler, taille de mise en forme éventuelle en hiver.
    maladies et ravageurs : bonne résistance aux maladies, rien à signaler jusqu'à présent. Dans certaines régions il héberge durant l'hiver les adultes et les pontes de l'échancré ou libythée du micocoulier Libythea celtis.
    NB : son nom Celtis lui a été donné par Linné qui l'a emprunté à Pline*, il vient du grec où il désigne un arbre indéterminé pour certains auteurs, pour Pline ce serait le jujubier (Celthis) et son nom spécifique australis pour nous préciser son origine australe, c'est-à-dire méridionale. Ne craignant pas la pollution, il est fréquemment utilisé comme arbre d'alignement dans le Midi de la France.
    Son nom commun Micocoulier aurait une origine provençale qui viendrait de micacoulier utilisé au 16e siècle.
    On raconte que le bon roi René (René d'Anjou 1409-1480), comte de Provence, aimait venir à l'abri sous son ombrage et que là, il y proclamait ses arrêtés de justices et ses édits.
    Vous pouvez découvrir à Nîmes, la ville des Micocouliers, ainsi qu'un somptueux spécimen à droite de l'entrée du Jardin botanique de Montpellier, boulevard Henri-IV. C'est le plus ancien jardin botanique de France, fondé en 1593, par botaniste français Richer de Belleval (1564-1632), qui étudie à Montpellier et qui est chargé par Henri IV (1050-1106), l'empereur du Saint-Empire d’y fonder un jardin botanique sur le modèle de l'Orto Botanico de Padoue, qu'il avait eu l’occasion de découvrir en Vénétie, jardin botanique créé en 1545 sur 2,20 ha, il est le plus ancien jardin botanique connu et sera la source d'inspiration pour de nombreux autres jardins en Italie et dans le monde, il a été inscrit en 1997 à UNESCO, lire sa description.
    Dans les Deux-Sèvres, un centenaire de 28 m de hauteur et 3,5 m de circonférence, est inscrit à l'inventaire des arbres remarquables de ce département du Centre-Ouest, présent dans le parc de la préfecture à Niort, ancien jardin botanique créé en 1798.
    Le genre Celtis comprenait 349 noms d'espèces référencés, après révision en 2012, seulement 72 espèces ont été retenues dont 6 originaires de l'Amérique du Nord, 2 du Canada et 222 autres sont considérées comme étant des synonymes et 55 noms demeurent en 2022 toujours non résolus.
    Propriétés et utilisations :
    Des graines étaient autrefois extraite une huile à brûler et traditionnellement, son écorce et ses racines permettaient d'obtenir une teinture jaune et le feuillage et les rameaux, récoltés en été, donnaient une teinture verte. Le feuillage servait également de fourrage aux ovins et caprins, tandis que son bois blond, souple, léger, mais dur et solide est utilisé en menuiserie et charronnerie, également pour confectionner des pièces de lutheries, des plaques pour la gravure, des traverses de chemin de fer, des petits objets, des avirons, des fourches* à 3 dents pour le foin, des fouets et des cravaches réputées dans le monde du sport équestre; pour ses derniers, le micocoulier est alors préparé pour récupérer, les rejets taillés à différente hauteur, selon le besoin, ils sont alors nommés par les jardiniers et forestiers : taillis fureté*. La souche est recépée au ras du sol, tous les 10 ans et plus selon l'usage, donnant un bouquet de plusieurs rejets. Ce bois donnait autrefois, un excellent charbon de bois.
    En Languedoc, dans le diocèse d'Alès, la ville de Sauve jouissait du commerce de fourches particulières dans les rameaux fourchues du Fanabregue ou Fanabrègue, qui sont taillées et mis en forme la troisième année.
    Autres espèces de Celtis présentes dans l'Encyclopédie :
    - Celtis africana Burm.f, Micocoulier d'Afrique, consulter sa fiche et autresespèces)
    - Celtis occidentalis L., Micocoulier de Virginie, Micocoulier occidental, consulter sa fiche

    Annotations :
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.

    *Pline, naturaliste et écrivain Pline l'Ancien ( 23-79 après J.C), en latin Gaius Plinius Secundus, auteur de l'Histoire naturelle, les livres XII à XIX sont dédiés à la botanique, et les livres XX à XXXII dédiés à la médecine, ce sont de précieux recueils sur les sciences en général et de l'art de guérir à partir des ouvrages de différents écrivains et médecins qu'il a lus et compilés.
    L'ouvrage de référence qui durant des siècles a été considéré, comme le symbole du savoir humain. Il est également connu sous le nom de Pline le Naturaliste. Consulter le contenu des différents chapitres des livres composant cette Histoire naturelle.

    pollinisation, les différents types de pollinisation : anémogamie pollinisation par le vent, l'hydrochorie par l'eau, l'autofécondation, lire le dossier sur la pollinisation, les processus de reproduction et les pollinisateurs menacés par les pesticides, proposé par Futura auteur Patrick Faure, publié le 08 juin 2020.

    *Taillis fureté, fiche technique sur la réalisation et l'entretien d'un taillis fureté, avec croquis publiée par les jardiniers du Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, consulter.

    *Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) médecin, botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine, il fixe définitivement le genre Aphyllanthes, il est l'initiateur du premier système de classification des fleurs, sur leurs caractères constants, qui a été repris par Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au jardin du Roy, qui est aujourd'hui le Jardin des plantes ; en 1691, académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696, docteur de la Faculté de médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre 'Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy' (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure) au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, préparations médicinales et plantes d'où, on les tire (Histoire abrégée des drogues simples). On lui doit l'acclimatation des térébinthacées afin de ne plus dépendre de l'Orient.
    Fourche, Manière de tailler les micacouliers pour y faire croître des branches fourchue ; avec des préparations qu’on leur donne pour en faire des fourches. Extrait des mémoires pour l’histoire naturelle du Languedoc.
    La ville de Sauve dans le diocèse d’Alais jouit d’un petit commerce de fourche qui lui est particulier : on fait de ses fourches avec un arbre qu’on nomme en Provence micacoulier, en Roussillon Adonnier dans le pays Fanabrègue ou Fenabregue : c’est l’arbre qui donne en latin Celtis fructu nigricanti.
    Cet arbre est commun en Languedoc, en Provence, en Roussillon, en Espagne, en Italie. Il vient très bien dans nos provinces ; mais ce n’est qu’à Sauve qu’on a l’art de le tailler comme il faut pour disposer cet arbre à fournir des fourches, que l’on y travaille ensuite. Le tronc de ces arbres n’a guères que deux ou trois ou quatre pieds de hauteur ; on a soin de le tenir à cette hauteur pour pouvoir tailler plus commodément les fourches qu’on doit y est levé : du haut de ce tronc partent par un grand nombre de rameaux droits, et semblables à peu près à ceux qu’ils naissent sur les Saules ou sur les Ormeaux étêtés.
    On laisse croître ses rameaux sans en prendre aucun soin, jusqu’à ce qu’il soit parvenu à une certaine grosseur, et, ce qui est encore plus important, jusqu’à ce qu’ils ai cinq à six pieds de long qui est la longueur ordinaire des fourches. S’il arrive cependant que quelqu’un de ces rameaux fut tordu ce qui est rare, ou qui vient à être rompu au-dessous de cette longueur, on le coupe au plutôt près du tronc, pour l’empêcher de consumer inutilement une partie de la sève destinée à l’accroissement des autres.
    Façonnage fourche en Micacoulier (1764)
    Ce n’est que vers la troisième année contacte ses rameaux, pour leur faire prendre la forme de fourche ; parce que ce n’est que vers ce temps là qu’ils peuvent avoir acquis la grosseur et la longueur requise. Cette taille est fort simple et fort facile ; mais c’est en cela même que consiste davantage et ben utilité de cette pratique, d’avoir su connaître la propriété de cet arbre, et d’avoir eu l’adresse de profiter de cette connaissance par un moyen fort aisé. C’est une propriété constante du celtis de pousser à l’aisselle de chaque feuille trois bourgeons, qui forment entre'eux comme une espèce de fleur-de-lys. Quand on a déterminé la longueur qu’il convient donner à la fourche, on choisit à peu-près à cette longueur, les bourgeons qui paraissent les plus vigoureux, et on coupe le rameau en biaisant, environ un demi-pouce au-dessus avant la pousse du Printemps.
    Par-là la sève, qui ne peut plus aller en ligne droite, se trouve obligée de se détourner dans les bourgeons les plus proches de l’endroit où son cours est arrêté ; par-là les trois bourgeons qu’on avait choisis, croissent et s’allongent bien vite; et en s’allongeant, ils commencent à former les trois fourchons de la fourche qu’on élève.
    S’il arrive que l’abondance de la sève fasse croître en même temps quelques autres bourgeons plus bas ; comme ses nouveaux bourgeons déroberaient une partie de la nourriture nécessaire à l’accroissement des bourgeons supérieurs , on a soin, à la taille suivante, de couper toutes les pousses latérales qui pourraient préjudicier à celle qui est la seule utile.
    Il arrive quelquefois que les 3 bourgeons qui doivent former la fourche, ne croissent pas également : souvent celui du milieu l’emporte sur les autres, parce que le chemin qu’il présente à la sève est plus direct : d’autres fois c’est l’un de ceux des côtés qui prévaut par des causes particulières, qui ont altéré ou affaibli les deux autres. Dans tous les cas, les fourches seraient perdues, si l’on y remédiait pas ; mais le remède est facile et sûr.
    On effeuille en partie le fourchon qui croit trop fort ; ou si cela ne paraît pas suffire, on n’en coupe le bout : l'un ou l'autre de ces deux expédients arrête la force du courant de la sève qui s’y dirigeait, et l’oblige de se détourner plus abondamment dans les autres fourchons, et d’en hâter l’accroissement : il faut seulement prendre de garde, quand on est obligé de couper le bout d'un de ses fourchons, de le couper à la longueur convenable, c’est-à-dire à 18 ou 20 pouces de longueur ; ce qui est nécessaire pour pouvoir en former une fourche. Voilà tout l’art que la culture de ses arbres demande. On les visite deux fois l’année, quelques temps avant la pousse du Printemps et avant celle de l’Automne ; et on a soin chaque fois de tailler les rameaux dont le tronc est chargé, de la manière qu’il convient pour faire fourcher ceux qui ne présentent point encore de fourchons, ou pour faire croître également ceux des arbres qui ont déjà fourché : on est dans l’usage d’affecter pour ces deux tailles un certain temps de la Lune mais je doute qu’on retire grand avantage de cette pratique.
    Par ce moyen chaque tronc de Celtis se trouve à la fois chargé d’un grand nombre de rameaux, mais presque tous d’un âge différent : on en voit où la fourche est parfaite et prête à être coupée ; d’autres plus jeunes , où la fourche n’a pas encore atteint la grosseur convenable ; d’autres, qui commencent à peine de fourcher: enfin des rameaux qui ne sont pas encore en état d'être taillés pour les faire fourcher.
    Ce n’est guère qu’à la sixième ou septième année, et même quelques fois à la neuvième, que les fourches sont en état d’être coupées : on les coupe quelques fois dès la sixième année, mais cela est rare ; et ce n’est jamais que dans de bons fonds, bien cultivés, et surtout quand l’arbre où elles croissent , est jeune, et qu’il est peu chargé de rameaux. Pour détacher les fourches, on les scie près du tronc, ou bien on les coupe avec un ciseau et un maillet : mais de quelque manière qu’on s’y prenne, on doit avoir l’attention de les couper fort près du tronc, et prendre garde de l’endommager.
    Pour façonner ces fourches brutes, on coupe d’abord les trois fourchons, et le manche ou queue de la fourche, à-peu-près de la longueur convenable ; on les met ensuite dans un four chauffé un médiocre degré de chaleur : là les fibres ligneuses s’amollissent bientôt et deviennent si flexibles, qu’on peut, après avoir retiré les fourches du four, les plier, et pour ainsi dire les mouler au point qu’on veut, dans une machine de bois, faites en forme de grille à trois transverses :(cette machine est représentée dans la Fig.8 ci-contre) on arrête tout d’abord les bouts des trois fourchons G.H.I, contre la traverse A B : ampli ensuite les fourchons contre l’autre traverse C D, en relevant le bout M de la queue de la fourche ; et quand on les a plier au point convenable, on passe de sous la troisième traverse E F, on l’avance plus ou moins sous la fourche, on l’arrête en mettant des chevilles dans les trous K L.
    S’il arrive que les fourchons soient inégalement serrés, ou qu’ils ne soient pas assez droits, on remédie à ces défauts par des étresillons qu’on engage à force dans l’entre deux, Jusqu’à ce qu’on est rendu les fourchons égaux, droits et uniforme. On redresse par le même moyen la queue de la fourche, quand elle est courbée , en l’appliquant au sortir du four, et tandis qu’elle est chaude est pliante, dans un canal creusé exprès en ligne droite dans une pièce de bois fixe et ficelée au plancher.
    On comprend aisément que pour venir à bout de toutes ces opérations, il faut remettre la fourche plus d’une fois dans le four, surtout quand elle est mal formée ; et qu’il est indispensable de répéter cette opération jusqu’à ce que la fourche soit façonnée . Alors on la laisse refroidir dans cet état ; et les fibres en se durcissant dans se moulent à cette nouvelle figure, et il la conserve ensuite constamment. C’est là le principal de la préparation : il ne reste plus ensuite qu’à polir la fourche et les fourchons avec le rabot ou la plane, et qu’à rendre les fourchons pointus par le bout et plats par les côtés, alors elle est en état de servir.
    On emballe par douzaines les fourches ainsi préparées ; et pour les assortir, on y en met de trois espèces : de grandes, dont les fourchons sont plus gros et plus écartés ; on se sert de celles-ci pour remuer les bottes de foin, les gerbes de blé et les grosses pailles : de petites, dont les fourchons sont plus serrés et moins gros, et dont on se sert pour enlever la paille menue et la séparer d’avec la balle, quand le blé a été battu ; enfin de moyennes qu’on peut employer dans le besoin à ces deux différents usages. Le débit de ces fourches se fait principalement dans le bas Languedoc, et dans la Provence. Dans tous les pays, où l’on fait fouler les gerbes aux pieds des chevaux ou des bœufs , il est presque impossible de se passer de ces sortes de fourches, soit pour enlever les premières pailles à demi-hachées, soit pour séparer les autres pailles plus menues , avec la balle qui reste confondue avec le grain , et qu’on enlève à la faveur du vent.
    Pour les autres pays où l’on bat le blé avec des fléaux , l’usage de ses fourches y est moins nécessaire, parce que les pailles n’y sont point hachées et que comme elles conservent toutes leur longueur , il est facile de les enlever ; en ce cas les Paysans se servent de fourche à deux fourchons, courtes, pesantes, assez grossièrement façonnées, qu’on coupe sur toute sorte d’arbres où l’on peut trouver des branches propres à prendre cette forme : ses fourche coûtent fort peu de choses, et pour cette raison on les préfère à d’autres plus légères, plus maniables et plus commodes, mais qui ne sont pas absolument nécessaires, ou du moins dont on sait se passer.
    Le Roussillon, on fait un autre usage du Celtis, qu’on nomme dans cette province Adonnier : comme ce bois est léger et pliant, on en fait des cannes à la main, des manches de fouet, des baguettes de fusil, des perches pour pêcher à la ligne , et des brancards de chaises légères. Extrait : "De l’exploitation des bois ou moyen de tirer un parti avantageux des taillis, demi-futaies et hautes-futaies, et d’en faire une juste estimation : Avec la description des arts qui se pratiquent dans les forêts : faisant partie du traité complet des bois et des forêts. "M. Duhamel Dumonceau de l’Académie royale des sciences, page 241, volume 1 M DCC LXIV (1764) - Google book.
    natacha mauric© 19/06/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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