Robinia pseudoacacia - Robinier faux Acacia
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    Robinia pseudoacacia Nom commun : Robinier faux acacia, Robinier, Faux acacia préquemment appelé à tort Acacia, nommé par les anglophones 'Black locust False acacia, Yellow locust'.
    Nom latin : Robinia pseudoacacia L.*, synonymes Robinia pseudoacacia var. inermis DC., Robinia pseudoacacia f. monophylla-pendula (Dieck) Voss, Robinia pseudoacacia var. monophylla-pendula (Dieck) Hartwig, Robinia pseudoacacia f. oswaldiae Oswald, Robinia pseudoacacia f. pendula (Dieck) C.K. Schneid., Robinia pseudoacacia var. rectissima Raber
    famille : Papilionaceae.
    catégorie : arbre d'une grande longévité de + ou - 300 ans, à l'enracinement puissant, un système racinaire descendant et l'autre superficiel d'où partiront éventuellement des rejets. L'écorce est d'un brun roux virant au grisâtre chez les vieux sujets, profondément fissurée longitudinalement, ramures sinueuses et épineuses (épines larges regroupées par paire), les fins rameaux sont d'un brun clair.
    port : en colonne large, étalée à cime irrégulière.
    feuillage : caduc, glabre, vert vif, acide à vert moyen virant au jaune à l'automne. De grandes feuilles alternes, composées, imparipennées à 5 - 21 paires de folioles ovales de ±4 cm.
    Les bourgeons sont cernés par des stipules épineuses (épines stipulaires) que l'on retrouve plus tard à la base des pétioles.
    floraison : fin du printemps à début été, de mai jusqu'en juillet selon climat, parfumée, assez proche de la violette, nectarifère, visitée entre-autre par les abeilles.
    Longues et denses grappes pendantes de fleurs papilionacées (fleurs de pois), hermaphrodites et comestibles.
    couleur : blanc pur.
    fruits : en grande quantité, gousses aplaties de 5 à 8 cm, d'un brun rougeâtre, contenant 4 à 5 graines brillantes brunes ou noirâtres en forme de haricot.
    croissance : rapide, les premières années.
    hauteur : 12 à 30 m (40-100 ft).
    plantation : à l'automne.
    multiplication : par séparation des rejets en automne ou par semis au printemps courant mars-avril, dans un substrat sablonneux et léger en ayant auparavant fait tremper les graines dans de l'eau très chaude au début durant 48h.
    sol : drainé, a une petite préférence pour un sol riche et légèrement humide.
    emplacement : soleil, à l'abri du vent pour protéger la floraison.
    origine : côte est des États-Unis, de l'Alabama et la Géorgie jusqu'en Pennsylvanie, au sud et au centre des Appalaches et dans les monts Ozarks, dans les forêts de feuillus, aujourd'hui naturalisé dans de nombreux pays d'Europe dont la France.
    Il est considéré comme étant une espèce envahissante dans les prairies et savanes du Midwest, les États proches de la région des grands lacs.
    zone : 3/4-10, U-K hardiness H6, USDA zone 4-9, il a une excellente tolérance à la sécheresse et résistance à la pollution atmosphérique.
    entretien : la taille s'effectue à la fin de l'été ou au début de l'automne pour éviter les écoulements de sève avec si nécessaire une suppression des rejets, suivie à la fin de l'hiver, une taille éventuelle de mise en forme.
    Il peut devenir envahissant, car il rejette de souche lorsqu'on le coupe et il a tendance à drageonner, le tout avec forces épines, consulter la liste de l'AME qui a lancé un dispositif régional sur les espèces envahissantes*.
    Pour ne pas avoir de rejets intempestifs, il est conseillé de l'élaguer en été.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie pour l'instant. Il est la plante hôte pour la tenthrède du robinier Euura tibialis, dont les larves vertes à tête beige grignotent le feuillage, elle a été introduite depuis l'Amérique du Nord, voir galerie photos du GBIF Global Biodiversity Information Facility.
    NB : son nom Robinia lui a été donné en souvenir de Jean Robin (1550-1629), l'arboriste et le jardinier du Roi Henri IV à qui l'on doit son introduction en France, on raconte que ce serait à partir de graines adressées par le célèbre pépiniériste anglais John Tradescant* L'Ancien ; celui qui se trouve au Jardin des Plantes aurait été planté en 1636.
    L'arbre le plus vieux de Paris, est un imposant robinier qui se trouve planté depuis 1601, sur la route des pèlerins se rendant Saint-Jacques de Compostelle, dans le 5e arrondissement, au coeur du square René-Viviani - 25 Quai de Montebello, face à Notre-Dame ; découvrir son histoire agrémentée d'un diaporama réalisé par le service de l'équipement de la Ville de Paris.
    Ce genre comprend environ une vingtaine d'espèces d'arbustes ou arbres caducs, tous originaires de l'Amérique du Nord et du Mexique.
    Le Robinier a longtemps été utilisé dans les grands jardins et dans les parcs en sujet isolé, dans les bosquets ou encore sous forme de taillis régulièrement rabattu pour confectionner des haies bocagères.
    Parmi les autres cultivars, citons :
    Robinia pseudoacacia
    floraison au 3 mai
    Au 19e siècle, cet arbre forestier a largement été planté comme arbre de futaie dans les lieux, où les essences autochtones ne poussaient guère et pour fixer les remblais, le long des ballasts ferroviaires.
    Ses divers cultivars sont également couramment utilisés comme arbres d'ornement dans les parcs, les jardins et le long des avenues, embaumant l'atmosphère à chaque printemps.
    Nombres d'entre eux sont de très anciennes obtentions horticoles développés à partir de 1813.
    - Robinia pseudoacacia 'Argenteovariegata', feuillage à reflets argentés.
    - Robinia pseudoacacia 'Aureovariegata' (1907) au feuillage panaché.
    - Robinia pseudoacacia 'Bessoniana' (1896), le Robinier rose, au port arrondi, inerme à floraison blanche parfumée.
    - Robinia pseudoacacia 'Fastigiata' au port fastigié.
    - Robinia pseudoacacia 'Frisia', le Robinier doré, une ancienne obtention, un arbre de + ou - 9 m de haut, au feuillage doré, les jeunes feuilles sont presque jaune citron, virant à l'automne au jaune d'or au jaune ambré et les épines sont écarlates.
    - Robinia pseudoacacia 'Globe', port arrondi, compact et dense, un inerme de petite taille, à la floraison clairsemée ou absente.
    - Robinia pseudoacacia 'Lace Lady' donné pour synonyme de 'Twist Baby', une obtention nord-américaine, aux branches tortueuses, feuillage recroquevillé, twisté, montrant le revers plus grisâtre, à grappes pendantes.
    - Robinia pseudoacacia 'Nimosaefolia' ou 'Mimosifolia', au feuillage rappelant celui des mimosas.
    - Robinia pseudoacacia 'Purpurea', Robinier pourpre.
    Robinia pseudoacacia 'Pyramidalis', une obtention française de 1839, au port pyramidal.
    - Robinia pseudoacacia 'Rozynskiana', au port pleureur.
    - Robinia pseudoacacia 'Semperflorens', obtention de 1870, recherche pour sa double floraison, l'une printanière et l'autre remontante courant août-septembre.
    - Robinia pseudoacacia 'Sophorifolia' (1896), au feuillage rappelant celui du Sophora.
    - Robinia pseudoacacia 'Tortuosa', de + ou - 9 m de haut, à la ramure tortueuse.
    - Robinia pseudoacacia 'Twisty baby', sa ramure est tortueuse, lui donnant un port pleureur.
    - Robinia pseudoacacia 'Umbraculifera', l'Acacia boule, une obtention autrichienne de 1813, qui se distingue par un houppier arrondi en couronne sphérique, il est recherché, car il est sans épines et dépourvu de floraison.
    - Robinia pseudoacacia 'Unifolia', recherché pour son feuillage entier.
    - Robinia x ambigua 'Bellarosea', issu d'un croisement entre Robinia pseudoacacia et Robinia viscosa , offre une floraison rose.
    - Robinia x ambigua 'Decaisneana' obtention d'un pépiniériste manosquin de 1860, à floraison rose, il a était très en vogue dans les parcs et les jardins.
    - Robinia x ambigua 'Idaho', un arbre de 12 m de haut, floraison parfumée et d'un rouge pourpré, zones 3/4 - 10.
    - Robinia x margaretta 'Casque Rouge' connu aussi sous le nom de 'Pink Cascade' à la floraison d'un rose soutenu.
    - Robinia x slavinii 'Hillieri', issu d'un croisement entre Robinia hispida L. et Robinia pseudoacacia Vent., de petite taille, au port compact, arrondi, floraison parfumée rose et blanche en été. Peut être cultivé dans des bacs, zones 5-10.
    Propriétés et utilisations :
    Il a été constaté que les acacias ont la propriété de restaurer la fertilité des sols, ils vivent en symbiose avec des bactéries fixatrices d'azote (rhizobiums pigmentés) qui développent des nodosités sur les racines et les tiges.
    Un bois résistant, jaune, parfois brun lustré, d'une excellente qualité et surtout imputrescible, est recherché comme bois d'oeuvre pour la construction civile et navale, également utilisé pour la fabrication d'échalas, piquets, tuteurs, clôtures, pergolas et la confection de parquets.
    De nos jours, on commence à l'utiliser en lieu et place du bois de teck, pour confectionner des meubles de jardin, dallages et caillebotis. Il est depuis toujours aussi utilisé comme bois de chauffage.
    Aujourd'hui, on commence à l'utiliser en lieu et place du bois de teck, pour confectionner des meubles de jardin, dallages et caillebotis, et également de longue date, utilisé comme bois de chauffage.
    Autrefois, le feuillage était donné comme fourrage durant les périodes de disette.
    Les fleurs sont fréquemment consommées au printemps sous forme de beignets et de sirops, elles sont utilisées pour leurs propriétés : astringente, antispasmodique, calmante, cholagogue et tonique ; on en extrait, une huile essentielle, qui est utilisée en parfumerie et cosmétologie.
    Aux États-Unis, les Amérindiens consommaient les graines bouillies et les racines sont encore utilisées pour confectionner une belle teinture rouge.
    Le miel* d'acacia est un miel doux, fleuri et blond virant au blanc lorsqu'il se solidifie, il est couramment utilisé pour sucrer et parfumer les boissons et le lait chaud (un sucre lent, sans saccharose), les desserts lactés, consommé tel que sur des tartines ou des crêpes, il entre dans la confection de bonbons, pastilles, confiseries, nougats, desserts et pâtisseries et aussi en cuisine pour dorer et rendre croustillante la peau des viandes cuites au four.
    Il est aussi utilisé dans l'industrie parapharmaceutique et cosmétologique où il entre dans la confection de savons, gels, bains moussants, shampoings et il entre dans la composition de divers produits de beauté. Comme d'autres miels, il est riche en fructose, glucoses, minéraux, protéines, il a comme eux des propriétés, antidiarrhéiques, cicatrisantes (osmotiques et antimicrobiennes) émollientes et hydratantes, il est aussi prescrit pour calmer les maux de gorge, il est aussi fréquemment utilisé dans le traitement des plaies, et des ulcères cutanés et surtout le traitement des graves brûlures, le miel contient entre autre de l'inhibine (bactéricide) et du glucose oxydase, une enzyme qui a aussi une activité bactéricide, qui favorisent l'épithéliasation.
    Dans les pharmacopées traditionnelles, bien que toxiques, l'écorce et les racines étaient utilisées pour leurs propriétés laxative, purgative et vomitive.
    L'écorce fraîche des jeunes rameaux est utilisée en homéopathie pour traiter les remontées gastriques, il faut savoir qu'elle est toxique pour nos amis herbivores.
    Miel précaution d'emploi :
    L'Anses, a signalé qu'il y avait des risques de botulisme infantile liés à la consommation de miel chez les nourrissons de moins d'un an, car sa flore intestinale étant immature, sa consommation serait un facteur de risque de prolifération des spores et de production de la toxine botulique.
    C'est une maladie rare, survenant chez les enfants de moins d’un an, mais des formes résistantes (spores) de la bactérie (Clostridium botulinum), responsables de cette maladie, peuvent se trouver dans les poussières et certains sols. Transportées par les abeilles, les spores peuvent se retrouver ensuite dans le miel. Suite à l’augmentation du nombre de cas de botulisme infantile depuis 2004, l’Agence rappelle qu'il est absolument déconseillé de donner du miel, quelle que soit son origine, aux nourrissons de moins d'un an. Consulter les recommandations de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) publié le 31/07/2013.
    Par la même occasion, retrouver la plaquette des recommandations sur l’alimentation des nourrissons, téléchargeable en format Pdf.
    Autres espèces :
    - Robinia kelseyi J.F.Cowell, synonymes retenus Robinia hispida var. kelseyi (Hutch.) Isely., nommé Kelsey's Locust, originaire de Caroline du Nord, un arbuste de 2 à 3 m au port compact et étalé, feuillage vert foncé, grappes de 5 à 6 fleurs d'un rose violacé dans un calice glanduleux et poilu.
    - Robinia hispida L. , synonymes , Robinia longiloba Ashe, Robinia pauciflora Ashe, Robinia rosea  Marshall, l'Acacia rose, introduit vers 1758, originaire de la Virginie et du Kentucky, présent jusqu'en Géorgie et l'Alabama. Un arbuste épineux (les cv n'en ont pas) de 3 à 4 m, les jeunes pousses sont roussâtres et velues, feuillage vert tendre, floraison rose au printemps, gousses velues, zones 5-10.
    - Robinia x viscosa Vent., introduit vers 1791, un arbre inerme, d'environ 12 m à l'écorce noire, comme son nom spécifique, l'indique, les jeunes pousses sont visqueuses, feuillage virant au jaune d'or à l'automne, de longues grappes de fleurs mellifères d'un rose pâle griffé de jaune, zones 5-10.

    Annotations :
    *L., abréviation botanique pour le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnaeus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivie d'une parution 'Flora lapponica'. En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.

    *John Tradescant, le robinier, sera référencé dans le catalogue des essences de son jardin sous le nom de Locusta virginiana (référence à 'Black Locust'), les graines, lui ont peut-être été adressées par son fils le botaniste John Tradescant le Jeune (1603-1662), jardinier de Charles Ier, qui s'intéresse à la flore de la Virginie où il séjourne à 3 reprises entre 1637 et 1662. On lui doit, entre-autre, l'introduction en Europe du Liriodendron tulipifera et du Taxodium distichum.

    *espèces envahissantes, l'Agence Méditerranéenne de l'Environnement du Languedoc-Roussillon (AME) et l'Agence Régionale pour l'Environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur se sont associées au Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles, pour mettre en place, un dispositif régional et européen sur les plantes envahissantes.
    En juillet 2003, l'AME a réalisé des fiches sur les plantes envahissantes de la région méditerranéenne, télécharger le pdf (2.13Mo).
    natacha mauric© 29/02/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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