Broussonetia papyrifera - Mûrier de Chine, à papier
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    Broussonetia papyrifera
    Nom commun : Mûrier de Chine, Mûrier à papier, nommé par les anglophones 'Paper Mulberry', et 'Tapa tree', dans les îes du Pacifique.
    Nom latin : Broussonetia papyrifera L'Héritier* ex Vent (1799)., 37 synonymes retenus, parmi lesquels Broussonetia billardii Carr* (1878), Broussonetia cordata Hort.* ex K.Koch (1856), Morus papyrifera L. (1753), Morus australis Poir (1797)., Papyrius papyrifera (L.) Kuntze (1891), Papyrius japonica Lam. (1804)
    famille : Moraceae.
    catégorie : arbre dioïque à l'écorce marron clair, rugueuse et gerçurée. Les jeunes rameaux sont velus et ils contiennent une moelle blanchâtre.
    port : étalé, irrégulier.
    feuillage : caduc, vert moyen, pubescent et rugueux sur les deux faces. De grandes feuilles alternes de 7 à 20 cm, polymorphes, soit entières et cordiformes, soit profondément lobées avec 2 ou 3 lobes, surtout sur les jeunes sujets - voir photo ci-contre), nervation palmée, marge irrégulièrement dentée, elles sont pourvues d'un long pétiole.
    floraison : axillaire, unisexuée à la fin du printemps, courant mai-juin. Les mâles en longs chatons cylindriques torsadés à courts pédoncules et les femelles formant des petits capitules à 4 sépales et un pistil.
    couleur : vert pâle pour les chatons.
    fruits : des syncarpes (ou soroses) globuleux de 2 à 3 cm environ, composés de nombreuses petites drupes hérissées, juteuses, d'un rouge orangé en été, courant juillet. Lorsqu'elles sont jeunes, puis d'un violet foncé à noires à maturité. Elles sont convoitées par des oiseaux et des petits mammifères.
    croissance : assez rapide.
    hauteur : 8 à 12 m.
    plantation : au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par semis à l'automne sous serre chaude, par division des rejets et surtout par des portions racines à l'automne ou printemps ou encore par marcottage.
    sol : tous, supporte des sols très calcaires, sablonneux.
    emplacement : soleil ou mi-ombre.
    zone : 7-12, U-K hardiness H5, USDA zones 7a-11. Tolère aisément jusqu'à -5 °C et il est adapté à la sécheresse.
    origine : Chine, Japon et subspontané dans les îles du Pacifique Sud, dont la Polynésie française.
    entretien : juste supprimer le bois mort, si une taille est nécessaire, tailler les branches gênantes lorsqu'elles sont fines, les tailles doivent être franches et nettes, entailler l'écorce en bas de coupe ou soutenir les rameaux, car l'écorce se détache en longues bandes laissant apparaître le bois blanc.
    Le Broussonetia n'apprécie pas la taille de ses grosses branches. Ses rejets le rendent parfois envahissant et pour les sujets femelles, la fructification collante pose parfois des problèmes.
    Faire attention aux enfants, ce n'est pas un arbre pour y grimper ou pour y accrocher une balançoire, car son bois est vraiment très cassant.
    maladies et ravageurs : dans l'Hérault, depuis juin 2022, est signalé, sur les communes de Frontignan, Mèze et Sète, la présence d'un coléoptère asiatique, strié comme une guêpe, le longicorne tigre ou le perceur chinois Xylotrechus chinensis, en provenance de Chine, voir sa fiche d'identification diffusée par la FREDON-Occitanie, consultable sur fredonoccitanie.com.
    Cet insecte xylophage dont la larve est un ravageur des mûriers (genre Morus), en particulier du mûrier platane, est reconnu comme un organisme nuisible de quarantaine en France. Sur le territoire national, depuis le 7 avril 2022, toute suspicion doit donc être signalée auprès de la DRAAF/SRAL, ou auprès de FREDON Occitanie : fredon@fredon-occitanie.fr, en joignant si possible des photos, consulter sa fiche technique, format Pdf, diffusé par la DRAAF - SRAL Auvergne-Rhône-Alpes.
    NB : le genre Broussonetia a été découvert lors des missions des Jésuites à Pékin et en Mandchourie, à partir de 1687. Charles Louis L'Héritier de Brutelle* le dédie au médecin, naturaliste, montpelliérain Pierre-Marie Auguste Broussonet (1761-1807) qui oeuvre entre autres à Paris, au Jardin du Roi avant de revenir dans sa ville natale enseigner la botanique et y gérer le jardin botanique.
    Nous lui devons l'introduction du premier Ginkgo biloba ainsi que le premier catalogue sur ce jardin paru sous le titre de 'Elenchus plantarum horti botanici monspeliensis' en 1805.
    Ce genre comprenait 37 noms référencés après révision, seulement 17 ont été retenus avec 24 autres comme synonymes, majoritairement originaires des zones tempérées de l'Asie du Sud-Est, présent depuis l'Iran jusqu'en Malaisie occidentale et remontant jusqu'aux îles Kouriles et 2 espèces au Japon et 12 en Chine, de l'Amérique du Nord (4 espèces au Texas) et de l'Amérique du Sud.
    Le Broussonetia papyrifera a été introduit en Europe vers 1750, les sujets femelles plus tardivement. Les sujets mâles étaient autrefois fréquemment sélectionnés en milieu urbain comme arbre d'ornement ou d'alignement pour leur ombre dense, leur rusticité, leur adaptation à la pollution atmosphérique et l'absence d'exigence aux niveaux des sols, l'excellente résistance à la sécheresse d'une part et d'autre part, ils peuvent être utilisés sur le littoral, mais pas en première ligne en front de mer.
    Propriétés et utilisations :
    En Asie, depuis la nuit des temps, la sous-couche de son écorce est utilisée pour confectionner du papier adapté à la calligraphie et à la peinture. Ou encore, elle est transformée en fibre textile que l'on trouve encore commercialisée en Polynésie sous le nom de 'tapa'.
    Dans les pharmacopées traditionnelles, toutes les parties sont utilisées, l'écorce est réputée être astringente et purgative, le suc laiteux astringent est utilisé pour traiter les affections de la peau (eczéma et abcès), les piqûres et les morsures.

      Broussonetia papyrifera
    • Broussonetia kazinoki Sieb., synonymes retenus, Broussonetia sieboldii Blume, Broussonetia monoica Hance, Papyrius karinoki Kuntze, se rencontre en Chine, Corée, Japon et Taïwan à base altitude, arbuste appelé 'Kozo' au port buissonnant de 2 à 4 m de haut, dont l'écorce et les fibres sont utilisées au Japon pour confectionner l'un des papiers traditionnels appelés 'hoshogami', le 'mistumata' lui est obtenu à partir de l'écorce du Edgeworthia chrysantha et le 'gampi', avec le rarissime Diplomorpha sikokiana .

    • Broussonetia kurzii (Hook.f.) Corner, synonyme Allaeanthus kurzii J. D. Hooker, en chinois 'Luo ye hua sang', est présent au nord-est de l'Inde, au Sikkim, au Bhoutan, en Chine au sud du Yunnan, au nord de la Birmanie, au Laos, en Thaïlande et au Vietnam, un arbuste buissonnant de petite taille, ses fleurs et son jeune feuillage riche en protéines, en potassium, calcium et magnésium sont consommés par les humains et les animaux. Dans la pharmacopée traditionnelle son écorce est réputée être hémostatique, ses fruits comestibles ont des propriétés : diurétique, ophtalmique, stimulante, stomachique et tonique, sa racine cuite est galactogogue et sa sève est laxative et sudorifique, elle s'utilise aussi en cataplasme pour soigner les piqûres et réduire les oedèmes.

    Parmi les cultivars, citons :
    • Broussonetia papyrifera 'Laciniata', il a des feuilles finement découpées.
    • Broussonetia papyrifera 'Macrophylla', il a de grandes feuilles.

    Quelques autres espèces de mûriers :

    • Morus alba L, synonyme retenu, Morus tatarica Pall., Mûrier blanc ou Mûriers du ver à soie, consulter sa fiche.
    • Morus boninensis Koidz. (1917), le Mûrier de Bonin, endémique à L'archipel Ogasawara connu sous le nom des 41 îles Bonin, située au sud de l'île principale de Honshü. En japonais 'Ogasawara Wa', une espèce en voie d'extinction dans l'archipel japonais d'Ogasawara. aux grandes feuilles cordiformes aux nervures marquées et une marge ondulée et dentelée dans un vert foncé.

    • Morus cathayana Hemsl. (1894), le Mûrier de Cathay*, originaire du sud-est de l'Asie, entre 900 et 1300 m d'altitude dans les vallées au Japon ainsi qu'en Chine où il est connu sous le nom de Huà sâng. Un arbuste aux feuilles épaisses et ovales, effilées en pointe. Souvent à 3 lobes, à base tronquée ou cordée, au revers poilu et à marge dentelée, virant au jaune d'or à l'automne. Un petit arbre ornemental recherché pour créer de l'ombre dans les jardins, d'autant plus qu'il est réputé pour sa résistance aux vents et à la sécheresse. L'écorce de la racine légèrement amère est réputée dans la médecine chinoise comme détoxifiante.

    • Morus celtidifolia Kunth (1817), 13 synonymes dont le Morus mexicana Benth. (1840), Mûrier à feuilles de micocoulier, endémique à l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud, en régions tropicales humides dans de rares vallées au Mexique et présent jusqu'en la Bolivie ainsi qu'au Pérou. Un arbre de 5 à 9 m, aux grandes feuilles ovales avec une base cordée, de 5 à 15 cm x 3 à 9 cm, à trois nervures principales fortement marquées sur le revers, avec une marge en dents de scie. Des petites fleurs unisexuées verdâtres suivies de syncarpes comestibles à mâturité.

    • Morus indica L. (1753), 44 synonymes retenus, Mûrier de l'Inde, originaire de l'Inde et de l'Indochine présent jusqu'à l'Extrême-Orient russe, l'île Sakhaline. Un arbuste aux étroites feuilles oblancéolées à base cordée et marge crénelée et aux étroits fruits hérissés de longs poils.

      Morus diabolica Koidz. synonymes Morus mongolica (Bureau) C.K. Schneider, Morus mongolica Schneider var. diabolica Koidz.

    • Morus laevigata Wall. ex Brandis, synonyme Morus macroura Miq., originaire de l'Asie, région de l'Himalaya.

    • Morus latifolia Poir. (1787), c'est un synonyme de Morus indica L. (1753), qui a 44 synonymes, Mûrier à feuilles larges, il est originaire de l'Inde et des pays de l'est de l'Asie et du sud de la Chine (l'ex-Indo Chine Birmanie, le Cambodge, le Laos, une partie de la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam) et de présent de l'Inde jusqu'à l'île russe de Sakhaline Des feuilles ovales à elliptiques à marge en dents de scie.

    • Morus microphylla Buckley. (1862), Mûrier à petites feuilles, nommé Mûrier du Texas, originaire de l'est des États-Unis de de l'Arizona à l'Oklahoma et du nord du Mexique, dans des zones arbustives sèches ou carrèment désertique.

    • Morus rubra L. (1753), 21 synonymes retenus dontle Morus canadensis Poir. (1797), le Mûrier rouge, un arbre de sous-bois le long des berges des cours d'eau et dans les bois sous le couvert de plus grands arbres de l'est et du centre des États-Unis (depuis le centre du Texas jusqu'à l'est de la Floride et présent jusqu'au nord de l'Ontario et au sud-est du Canada où il est nommé Red Mulberry, des feuilles au revers recouverte de poils doux et de longues et étroites baies rouges virant à maturité au violet fonvé qui se consomment crues ou cuites. Il est déconseillé de consommer lorsqu'elles sont encore rouges c'est-à-dire encore vertes, les toxines qu'elles contiennent provoquent des maux d'estomac, à maturité elles servent à confectionner des vins de murier, diverses boissons et des tartes aux fruits. Les Amérindiens préparaient les mûres dans une pâte et les cuisaient sous forme de gâteaux ou de pains.
      Sa sève laiteuse est un peu toxique, elle ne doit pas ingéréee. Les Indiens Les Choctaws utilisaient la fibre de l'arbre pour le tissage.

    • Morus serrata Roxb. (1832), 4 synonymes retenus, dontMorus gyirongensis X.S.Zhang (1982), Morus pabularia Decne. ex Jacq. (1844),le Mûrier des montagnes, originaire de l'Asie, région de l'Himalaya au nord-est du Pakistan jusqu'au sud du Tibet, le Népal et l'Assam. Deux types de feuilles des cordées et des trilobées à marge en dents de scie
    • Morus stylosa Ser., synonymes retenus, Morus japonica Bailey, Morus australisPoir., originaire entre autres de l'Asie, notamment au Japon.

    • Morus tiliaefolia Makino, Mûrier à feuilles de Tilleul, il est endémique aux zones montagneuses du centre de la péninsule de coréenne entre 500 et 700 m d'altitude où il est nommé 'Dol-bong-namu' qui signifie sauvage, parce qu'il possède un grand nombre de branches chargées d'une grande quantité de feuilles.
      De grandes feuilles entières cordiformes et d'autres lobées et des inflorescences femelles de 1,8 cm, rouge-violet à violette, et les mâles sont plus longues et cylindriques de 3,5 à 6 cm.

    • Morus wittiorum Hand.-Mazz. (1921), synonyme Morus jinpingensis S.S.Chang (1984), Mûrier de Wittius, originaire du sud-est et du centre sud de la Chine, dans la province côtière du Guangdong, Guangxi, plus à l'ouest au Guizhou, au centre celle de l'Hubei. Découvert dans la province montagneuse du Yunnan entre 900 et 1400 m, nommé Chang sui sang. Un arbre caduc de 8 à 12 m, Des feuilles oblongues à elliptiques de de 8 à 12 cm x 5 à 7 cm. Des feuilles de mûrier qui depuis des siècles servent pour l'élevage des vers à soie et la production de cocons soyeux. Les fibres de l’écorce sont utilisées pour la fabrication de plusieurs sortes de papier et de textiles.

    Dans l'abécédaire, consulter les trois autres mûriers présents dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Cathay., le nom spécifique cathayensis signifie de Cathay, nom donné, au Moyen âge, à la Chine du Nord, correspondant au sud de la Mongolie, mot venant du chinois 'Qidan 'Khitan venant du mongol Khiatad, nom donné à un peuple nomade qui fonde en 907, la dynastie des Grands Khitan.

    *Carr., abréviation botanique pour l'horticulteur, botaniste français Élie-Abel Carrière (1818-1896), jardinier en chef des pépinières du musée nationale d'histoire naturelle de Paris qui s'intéresse surtout aux arbres fruitiers, également rédacteur de la Revue horticole, on lui doit de nombreux ouvrages d'horticulture et d'arboriculture dont 'Description et classification des variétés de pêchers et de brugnoniers (1867), une Encyclopédie horticole et des ouvrages sur les conifères.

    *Hort., abréviation de la nomenclature botanique qui vient du latin 'hortulanorum' qui signifie des jardiniers, qui désigne un horticulteur inconnu.

    L'Héritier de Brutelle, Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800), magistrat botaniste français, nommé en 1772 procureur du roi à la maîtrise des eaux et forêts de Paris. Une fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque. On lui doit la parution en 1784 de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit' en 2 volumes, éd. Paris, consultable à la Bnf).

    *K.Koch., abréviation botanique pour l'abbé Karl Heinrich Émile Koch (1809-1879), botaniste, dendrologue et collecteur allemand, nommé à Berlin, directeur du jardin botanique de l'Université Humboldt où il enseigne. Il effectue des séjours dans la région du Caucase ainsi qu'en Turquie.

    *Steud., abréviation botanique pour le médecin, botaniste allemand Ernst Gottlieb von Steudel (1783-1856), auteur de nombreux ouvrages, dont 'Nomenclator botanicus' en 2 volumes, édités de 1821 à 1824.
    Deux genres lui ont été dédiés, Steudelia famille des Molluginaceae et Steudelella chez les Poaceae et 47 espèces, sous la forme steudelii, steudeliana, steudelianus, steudelianum.
    natacha mauric © 21/06/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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broussonetia papyfera, fin avril





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