Picea abies - Épicéa commun, Sapin de Norvège
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    Nom commun : Épicéa commun, Sérente, Sapin de Norvège, Sapin rouge, Arbre de Noël, nommé par les anglophones 'Norway spruce, Pitch', en allemand ' Gemeine Fichte, Rottanne, Rotfichte', en espagnol 'Abeto rojo, árbol de Navidad', en italien 'Abete rosso, Peccio', en finnois 'Harvinainen kuusi, en norvégien 'Edelgran, Norggran eller', en portugais 'Abeto-falso, Espruce-europeu, Espruce da Noruega, Pícea-europeia, en suédois 'Norsk gran'.
    Nom latin : Picea abies (L.) H.Karst.*, synonyme Picea excelsa  (Lam.) Poir.* Picea excelsa (Lam.) Link, Abies picea Mill.*, Pinus excelsa Lam.* et plus de 50 autres consultable en ligne sur the Plant List.
    famille : Abietaceae.
    catégorie : arbre résineux monoïque (conifère), d'un grande longévité, entre 400 et + de 600 ans, à l'enracinement superficiel et traçant. L'écorce d'un brun tirant sur le rouge est écailleuse, la ramure verticillée est dirigée vers le bas, les jeunes rameaux pouvant être latéraux sont jaunâtres et souvent légèrement poilus.
    Il a été constaté que le renouvellement des aiguilles s'effectue en cinq ans et demi.
    port : conique, élancé autour d'un fût rectiligne, l'allure et la ramure est variable selon l'altitude et les conditions climatiques.
    feuillage : persistant, vert franc brillant. Aiguilles quadrangulaires (+ ou - 25mm x 1m) effilées en pointe, enchâssées dans des petites protubérances caractéristiques qui permettent de l'identifier.
    floraison : unisexuée au printemps courant mai-juin selon climat. En cime au bout des rameaux, les fleurs femelles parviennent les premières à maturité, en petits cônes dressés puis inclinés, verdâtres virant au rouge violacé, et plus bas dans la ramure lorsque les femelles ont été fécondées par le pollen des arbres avoisinants, les fleurs mâles d'un jaune rougeâtre, se développent en chatons ovoïdes nettement plus gros.
    Ce processus évite l'autopollinisation.
    cônes : longs et étroits cônes cylindriques de 9 à 16 cm, d'un brun roux, brillant, qui sont dressés au début, puis, pendants, mettant une année pour parvenir à maturité, contenant sous les larges écailles à deux lobes pointus, des petites graines brunes ailées dispersées au printemps par le vent.
    croissance : lente ou plus rapide, variant selon l'altitude et les conditions climatiques.
    hauteur : 30 à 40m, pouvant atteindre pour les centenaires, 60 m de haut, pour un sapin de plus de 12 m, étalement d'environ 8m.
    plantation : à l'automne ou au printemps.
    multiplication : par semis de graines fraîches , par boutures de tiges, mais c'est assez délicat, comme pour tous les résineux, du printemps jusqu'au début de l'été, il faut compter 7 à 10 ans pour faire pousser un arbre de Noël en Norvège.
    sol : acide ou neutre, humide, mais bien drainé, pas trop sec.
    emplacement : toutes les expositions lui conviennent c'est une essence de semi lumière, mais il préfère les climats frais et humides, redoute la pollution, il est excessivement sensible aux rafales de vent violent qui peuvent le déraciner.
    Son enracinement superficiel fait que les sylviculteurs ne plantent pas de trop grandes étendues qu'ils entrecoupent régulièrement de feuillus pour l'imiter l'impact des vents et leurs dégâts.
    zone : 2-9, U-K hardiness H7, USDA zones .
    origine : Europe septentrionale, occidentale et centrale jusqu'à une altitude de 2000 m, des Alpes jusqu'aux Carpates, présent au nord sur l'ensemble de la Scandinavie (Suède, Finlande) et Russie dans les taïgas jusqu'au cercle polaire et présent dans l'est de l'Asie.
    entretien : il est conseillé de bassiner les jeunes plants. Il est sensible aux attaques de scolyte, à la pourriture rouge, un champignon qui s'attaque au bois, Heterobasidion annosum.
    Il peut être sujet au pourrissement des racines connue sous le nom de maladie du rond, provoquée par un champignon Ungulina annosa.
    Il est l'un des arbres hôte* des larves de la nonne Lymantria monacha (papillon nocturne) qui provoquent des dégâts conséquent sur les aiguilles.
    NB : son nom Picea 'piceus, picea, piceum' un adjectif qui vient du latin 'pix, picis' qui signifie poix c'est à dire l'arbre à poix, arbre à résine, donc l'arnre qui fourni la poix et son nom spécifique Abies vient du verbe latin 'abire' qui signifie éloignée de la vue' et sapin vient du latin 'sappinus', croisement avec le latin 'pinus' et du gaulois 'sappus'. Selon Pline il était associé à la mort.
    Au printemps son abondante quantité de grains de pollen qui ont la particularité d'avoir de part et d'autre du corps deux ballonnets globuleux, remplis d'air qui facilitent sa dispersion par le vent; ces pluies soufrées recouvrent tout d'une épaisse couche de poussière jaune sur des kilomètres aux alentours exactement comme pour les fleurs mâles du Pin sylvestre dans les Landes et en Gironde.
    Ces grandes quantités de pollens dans certaines régions de l'Amérique du Nord et de la Scandinavie ont un rôle allergénique* important.
    Le Picea abies a donné naissance à de nombreux cultivars, dont des conifères nains.
    Propriétés et utilisations :
    Comme arbre de Noël, il est largement concurrencé par le sapin de Nordmann Abies nordmanniana Spach .
    Son bois blanc rectiligne élastique et souple est recherché pour la fabrication de poteaux, bois de coffrages, de charpentes, d'instrument de musique tel que les violons et les pianos, d'animaux et de jouets en bois, mais aussi pour être utilisé en lamellé-collé ou sous forme de bardeaux, le reste entre dans la fabrication des caissettes ou de la pâtes à papier.
    Comment prévenir la chute des aiguilles votre sapin à Noël :
    Pour les arbres coupés la conservation avec une réserve d'eau est d'environ 3 semaines, sans réserve juste 1 semaine, penser à vaporiser les aiguilles et surtout ne pas le placer prés d'une source de chaleur.
    D'autre part, des chercheurs québécquois de l'Université de Laval et ceux du du Nova Scotia Agricultural College, ont étudié ce problème et mené leurs expériences et la conclusion est que la chute des aiguilles (abcission) est due à l’éthylène une hormone végétale que l'on utilise pour activer le processus de floraison, la chute des feuilles et le mûrissement des fruits donc pas de fruits (pommes, les bananes, poires ou tomates) à proximité de votre sapin qui commence à produire lui même de l'éthylène 10 jours après avoir été coupé, les premières aiguilles commençent à tomber 3 jours plus tard et la production d'éthylène augmente rapidement et le sapin se dépouille irrémédiablement.
    Ils ont testé 2 composés* qui interfèrent avec cette hormone, lire l'article à l'U.Laval, 8 décembre 2010.
    L'Arbre de Noël :
    Dans la mythologie celte, le sapin est l'arbre de l'enfantement Druantia, la Reine des Druides, mère du calendrier des arbres. Elle procure la fertilité, la passion, le bien être dans les relations sexuelles, la connaissance et la créativité.
    Dans les pays scandinaves, le sapin illuminé était symbole de continuité, de permanence et de renouveau.
    L'Arbre de Noël représenterait l'Arbre du Paradis ou l'arbre de la faute (consacré à Adam et Eve). Les textes les plus anciens remontent à 1419, dans la Vallée du Rhin près de Fribourg. Cette coutume serait née pour la France, en Alsace, où elle apparaît dans les textes vers 1521. Le droit rural donnait aux corporations le droit de couper un arbre.
    En France, les avis sont partagés, pour certains, il aurait été introduit à Versailles par Marie Leszcynska, la femme de Louis XV en 1738, pour d'autres, il a été introduit par la princesse allemande Hélène de Mecklembourg (épouse du Duc d'Orléans) en 1837, importé à peu près à la même époque en Angleterre. Au début, décoré avec des pommes rouges, représentation de la chute de l'humanité (Adam et Eve) et des hosties.
    C'est en 1850, suite à des récoltes catastrophiques que des verriers de Meisenthal en Moselle, fabriquèrent des boules en verre pour remplacer les fruits. La guerre en 1870, fit fuir les Alsaciens et ils emportèrent leur tradition avec eux.
    Aux états-Unis, il fut introduit en Pennsylvanie par des immigrés allemands vers la seconde moitié du 19 éme.
    Les sapins pour Noël sont cultives à cet effet, le prélèvement en forêt est strictement interdit par la loi.
    Pour les sapins acheter en conteneur, penser à les habituer progressivement au changement de température avant et après les fêtes et surtout éviter de lui mettre de la neige carbonique et les mêmes recommandations que pour le sapin coupé.
    Enfin, après Noël, pensez à le déposer dans un point de collecte pour du recyclage, il est déconseillé de brûler son bois qui a tendance à encrasser les conduits.
    Comment prévenir la chute des aiguilles votre sapin à Noël :
    Pour les arbres coupés la conservation avec une réserve d'eau est d'environ 3 semaines, sans réserve juste 1 semaine, penser à vaporiser les aiguilles et surtout ne pas le placer prés d'une source de chaleur.
    D'autre part, des chercheurs québécquois de l'Université de Laval et ceux du du Nova Scotia Agricultural College, ont étudié ce problème et mené leurs expériences et la conclusion est que la chute des aiguilles (abcission) est due à l’éthylène une hormone végétale que l'on utilise pour activer le processus de floraison, la chute des feuilles et le mûrissement des fruits donc pas de fruits (pommes, les bananes, poires ou tomates) à proximité de votre sapin qui commence à produire lui même de l'éthylène 10 jours après avoir été coupé, les premières aiguilles commençent à tomber 3 jours plus tard et la production d'éthylène augmente rapidement et le sapin se dépouille irrémédiablement.
    Ils ont testé 2 composés* qui interfèrent avec cette hormone, lire l'article à l'U.Laval, 8 décembre 2010.

    Chants et musiques de Noël :
    A la BnF-Gallica le département de l'Audiovisuel invite à redécouvrir une sélection d'enregistrements de musiques et d'anciens chants de Noël de la première moitié du XXe siècle, des Cantiques, pastorales, colinde, koleda, kalanda, Weihnachten, Christmas carols et villancicos à consulter Ici.
    Poésies :
    Les petites fleurs se moquant des graves sapins :
    Sur le haut de la montagne, les sapins demeurent sérieux et hérissés ; au bas de la montagne, les fleurs éclatantes s'étalent sur l'herbe.
    En comparant leurs fraîches robes aux vêtements sombres des
    sapins, les petites fleurs se mettent à rire.
    Et les papillons légers se mêlent à leur gaieté.
    Mais, un matin d'automne, j'ai regardé la montagne les sapins
    tout habillés de blanc étaient là, graves et rêveurs.
    J'ai eu beau chercher au bas de la montagne, je n'ai pas vu les
    petites fleurs moqueuses.
    Judith Gautier* publié dans Le Livre de Jade en 1867.

    Le poème Les Sapins a été composé par Guillaume Apollinaire durant son séjour en Rhénanie, publié dans Alcools, recueil de vers publié en 1913 qui se distingue par l'absence de ponctuation.

    Les Sapins*
    Les sapins en bonnets pointus
    De longues robes revêtus
    Comme des astrologues
    Saluent leurs frères abattus
    Les bateaux qui sur le Rhin voguent

    Dans les sept arts endoctrinés
    Par les vieux sapins leurs aînés
    Qui sont de grands poètes
    Ils se savent prédestinés
    À briller plus que des planètes

    À briller doucement changés
    En étoiles et enneigés
    Aux Noëls bienheureuses
    Fêtes des sapins ensongés
    Aux longues branches langoureuses

    Les sapins beaux musiciens
    Chantent des noëls anciens
    Au vent des soirs d’automne
    Ou bien graves magiciens
    Incantent le ciel quand il tonne

    Des rangées de blancs chérubins
    Remplacent l’hiver les sapins
    Et balancent leurs ailes
    L’été ce sont de grands rabbins
    Ou bien de vieilles demoiselles

    Sapins médecins divaguants
    Ils vont offrant leurs bons onguents
    Quand la montagne accouche
    De temps en temps sous l’ouragan
    Un vieux sapin geint et se couche
    Rhénanes, Alcools, 1913

    Annotations :
    *arbres hôtes, du papillon Lymantria monacha, d'autres espèces de Picea, ainsi que les Larix (mélèze), Abies, Pinus et Pseudotsuga (douglas).
    Allergies, prendre le temps de lire, notre dossier ‘Les arbres, leur pollen et les allergies’. Il existe des cartes d'alerte spécifique à l'épicéa.
    *Judith Gautier, c'est la fille du poète et romancier français Théophile Gautier (1811-1872).
    *H.Karst., abréviation botanique pour le botaniste et géologue allemand Gustav Karl Wilhelm Hermann Karsten (1817-1908), qui décide de suivre l'exemple d'Alexandre von Humboldt et explore de 1844 à 1856 le Venezuela, Colombie et l'Équateur avant de rentrer à Berlin pour y enseigner au collège d'agriculture, par la suite nommé professeur de physiologie végétale à l'Université de Berlin, auteur d'ouvrages sur la flore des pays visités.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste-biologiste-botaniste français Jean Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en établi les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809) où il met en place une nouvelle classification pour les animaux; il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions induisent des adaptations et modifications. Auteur 'Histoire des mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages.
    *Link., abréviation pour le médecin, botaniste-naturaliste allemand Johann Heinrich Friedrich Link (1767-1851), il commence par enseigner en 1792 dans la plus ancienne Université d'Europe du Nord, l'Université de Rostock, dans le département de chimie, botanique et zoologie (Mecklembourg- Poméranie occidentale).
    Un séjour de deux ans au Portugal, l'oriente définitivement vers la botanique et à partir de 1811 à l'Université de Breslau, il y enseigne la botanique et la chimie. En 1815, il est nommé professeur d'Histoire Naturelle, Directeur du jardin botanique de Berlin et conservateur de l'herbier, puis membre de l'Académie des Sciences de Berlin. Il entreprend la descriptions des Echinocactus et des Melocactus à partir de 1827. On lui doit de nombreuses ouvrages dans différents domaines dont une Flore portugaise éditée à Berlin (1809-1840), longtemps un ouvrage de référence.
    *Mill., abréviation botanique pour le jardinier, botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), nommé en surintendant en chef du Jardin botanique de Chelsea (Apothecaries’ Garden - 1673), l'un des plus anciens jardins botaniques aujourd'hui connu sous Chelsea Physic Garden à Londres.
    On lui doit la référence pour les jardiniers du 18 ème siècle 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres 1755-1760, illustré de nombreuses gravures de Ehret, Lancake et John Miller. Dans ce vieux jardin botanique il y cultive de nouvelles espèces comme l'Arum d'Éthiopie.
    *Poir., abréviation botanique pour le botaniste explorateur français Jean Louis Marie Poiret (1755-1834), qui séjourne une année en Algérie, séjour qu'il relate dans 'Voyage en Barbarie : ou lettres écrites de l'ancienne Numidie pendant les années 1785 & 1786, sur la religion, les coutumes & les mœurs des Maures & des Arabes-Bédouins' avec un essai sur l'histoire naturelle de ce pays.
    Un petit genre d'Amérique centrale Poiretia de la famille des Fabaceae, lui a été dédié ainsi que plusieurs espèces d'origines maghrébines.
    natacha mauric © 04.10.2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
    nmauric©04.10.2000, 12/02/2009- - ® par la Société des Gens de Lettres - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.




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