Helichrysum italicum - Hélichryse, Immortelle d'Italie
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    Helichrysum italicum Nom commun : Immortelle d'Italie, Hélichryse d'Italie, Fleur de Saint-Jean, Cari, Plante au curry, en Corse elle est nommée Murza qui signifie soleil d'or, muredda, murella, maredda, marella, par les anglophones 'Curry plant, Italian Everlasting', en allemand 'Italienische Strohblume', en espagnol 'Helicriso, Sol de Oro', en italien 'Elicriso italico, Elicriso Italiano, Elicriso marino, Immortale d'Italia, Peretuini d'Italia', en portugais 'Erva-do-caril, Erva-caril, Caril-das-areias , Erva-espanta-diabos, Sol de Oro'.
    Nom latin : Helichrysum italicum (Roth) G. Don*, synonymes Gnaphalium italicum  Roth*, Gnaphalium glutinosum Dix., Gnaphalium glutinosum var. glutinosum,, Pyrethrum Narrow ssp. numidicum (Pomel) Maire, Pyrethrum vulgare ssp. maculatum, Pyrethrum vulgare ssp. maculatum, Helichrysum italicum var. numidicum (Pomel) Quézel & Père Noël, Helichrysum italicum var. sérotine (Boiss.) O.Bolòs & Vigo, Helichrysum numidicum Pomel, Helichrysum rupestre subsp. glutinosum (Ten.) Nyman, Helichrysum serotinum (DC.) Boiss., Helichrysum stoechas subsp. numidicum (Pomel) Batt.
    famille : Asteraceae , selon les flores Compositae : Gnaphalieae.
    catégorie : sous-arbrisseau thermophile à souche ligneuse, aux rameaux velus.
    feuillage : aromatique, persistant, gris argenté, aromatique, dégageant une odeur qui rappelle celle du curry, associé à du réglisse, pour certains nez au romarin.
    Des petites feuilles alternes, acuminées, étroites, linéaires, réunies en bouquets. Elles se consomment séchées, car fraîches, elles ont un goût amer.
    port : petit buisson évasé.
    floraison : du printemps à la fin de l'été, de mai jusqu'en août-septembre, selon climat jusqu'en septembre, nectarifère et pollinifère abondamment visitée par les abeilles, les colibris et certaines espèces de papillons et bien d'autres insectes.
    Des corymbes de petits capitules oblongs à petits fleurons tubuleux, hermaphrodites, cernées de bractées membraneuses, linéaires, oblongues et glanduleuses sur le revers. Elles se dessèchent en conservant durant des mois un bel aspect.
    couleur : jaune vif à jaune d'or même fanée, bractées jaune pâle.
    fruits : de minuscules akènes glanduleux, aromatiques couronnés par une aigrette à soies.
    croissance : lente.
    hauteur : 0.25 à 0.60 m.
    plantation : au début du printemps à l'automne dès la fin février jusqu'aux premièresgelées, soit en plantant 2 à 3 plants au m² pour une plantation en quinconce soit tous les 60 cm pour une plantation en ligne.
    multiplication : au printemps courant mars par semis en poquet, à chaud entre 18 et 20 °C , dans un mélange calcaire, compter pour la levée entre 3 et 5 semaines, et par boutures en été de tiges semi-ligneuses ou de bouquets de feuilles avec talon ; également en prélevant sur une vieille souche, les jeunes rejets qui sont émis, ils donneront une floraison la deuxième année après la plantation.
    sol : plutôt pauvre, bien drainé, une préférence pour le calcaire.
    emplacement : plein soleil.
    zone : 9a - 12a, U-K hardiness H=4, USDA zone 8a-11, tolère aisément -15 °C, une fois installée, elle a une excellente résistance à la sécheresse, aux vents et aux embruns.
    origine : endémique au pourtour méditerranéen en zone aride, dans le maquis et en garrigues, le long du littoral dans les dunes et sur les falaises, présente en Corse et dans le sud de la France, au Languedoc-Roussillon, Vaucluse, Alpes-Maritimes, Pyrénées-Atlantiques et sud de la Charente-Maritime ; il existe une sous-espèce endémique au territoire corse. Sur l'ensemble du territoire français, c'est une espèce protégée, sa cueillette est strictement interdite.
    Avec depuis janvier 2016, un nouveau taxon H. italicum subsp. tyrrhenicum dont on trouve des populations en Corse, Sardaigne, aux Îles Baléares le long du littoral à Majorque et plus au sud-ouest sur l'île de Dragonera, avec un autre taxon H. italicum subsp. microphyllum endémique à l'île de Crète.
    entretien : ne pas oublier de l'arroser occasionnellement après la plantation, puis la laisser vivre, taille de nettoyage éventuelle au printemps courant mars, puis à la fin de l'été, si l'on récolte les sommités fleuries.
    culture en pot: arroser sans excès (pourrissement des racines) mais régulièrement durant la période de croissance pour éviter le dessèchement total du substrat et du système racinaire, et en hiver seulement une fois par semaine pour l'empêcher de mourir.
    maladies et ravageurs : exempt pour l'instant, mais peut-être sujet à l'oïdium (powdery mildews) lorsqu'il y a une humidité excessive.
    Helichrysum italicum NB : son nom Helichrysum vient du grec 'hêlios' qui désigne le soleil, et 'chrysos' qui signifie doré et sacré, son nom spécifique italicum désigne en latin l'Italie, pour nous préciser son origine italienne Son nom commun d'Immortelle lui a été donné parce qu'elle a la capacité lorsqu'elle est sèchée avec soin, de conserver longtemps son aspect et la couleur de ses capitules, dans le langage des fleurs, c'est le symbole de l'amour, de la constance de l'amour, mais aussi les regrets éternels, une douleur qui persiste, qui ne s'éteint pas, surtout attribué aux immortelles à bractées, qui sont de toutes les couleurs l'Helichrysum bracteatum.
    Ce genre comprend environ 500 espèces d'annuelles, de vivaces, de sous-arbrisseaux et d'arbustes, originaires majoritairement d'Afrique australe, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et quelques espèces du pourtour méditerranéen, de l'ouest et du centre de l'Asie.
    Propriétés et utilisations :
    L'hélichryse est riche en huiles essentielles, tanins, coumarines et polyphénols, comme les flavonoïdes aux propriétés antioxydantes. Présente comme plante médicinale, depuis le 2e et 3e siècle A.J.C., Theophrastus* d'Eresus dans Historia Plantarum écrivait qu'en association avec du miel elle traitait les brûlures, les piqures d'insectes vénéneux et les morsures de serpents, repris par la suite, par Dioscoride* dans Materia Medica et par Pline* l'Ancien.
    Autrefois, dans le sud de la France, notamment en Provence, les fleurs entraient dans la composition du bouquet des mariées, car puisque dans le langage des fleurs, elle est le symbole de l'amour, et les tiges grises et jaunes servaient à tresser des guirlandes pour les fêtes, réaliser des diadèmes et des couronnes tressées, pour les mariées et des couronnes funéraires et pour composer des bouquets secs, aromatiques pour éloigner les mites et d'autres insectes, loin des armoires et tiroirs des demeures; des bouquets perpétuels.
    Les feuilles séchées de cette herbe à curry sont utilisées en cuisine en lieu et place du curry pour aromatiser salades et plats cuisinés à base de viande, poisson, riz et volaille juste avant d'être servi, et pour confectionner des liqueurs digestives.
    Des sommités fleuries, est extraite, une huile essentielle qui est réputée, depuis des siècles, pour ses propriétés antibactérienne, analgésique, astringente et cicatrisante, antihématome, anti-inflammatoire, antispasmodique et antioxydante bénéfique pour la circulation sanguine (antiphlébitique).
    Sur la côte ouest de la Corse, vers le Golfe de Lava, dans la plaine orientale, il existe des plantations de cette hélichryse italienne. La récolte des sommités à la serpe, s'effectue en quelques jours, à la mi-juin dès 5 h du matin, puis, elles sont traitées dans une distillerie au sud d'Ajaccio par hydrodistillation, il faut 1 tonne de fleurs pour obtenir 1 à 2 litres d'huile essentielle.
    Dans les pharmacopées traditionnelles depuis toujours l'hélichryse est réputée antitussive, expectorante, antiseptique et diurétique, prescrite sous forme de tisane ou décoction pour traiter les troubles digestifs et les ballonnements, les affections respiratoires (grippe, toux, rhinite, rhume et sinusite), une décoction pour un usage externe en cataplasme, pour traiter les problèmes de peau et de muqueuses (eczéma et mycoses dermiques) et quelques gouttes de son huile pour calmer et soigner rapidement les coups, les ecchymoses, cicatriser les crevasses, les plaies et la couperose. Son utilisation en usage externe comme toutes les autres huiles essentielles est déconseillée pour les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes ou allaitantes.
    Elle entre dans la confection et composition de crèmes, lotions apaisantes et hydratantes, notamment pour soulager rougeurs, coups de soleil et peaux congestionnées, également dans des huiles, onguents apaisants et savons dermiques.
    Autres espèces présentes dans l'Encyclopédie :
    - Helichrysum bracteatum (Vent.) Andrews, Immortelle à bractées, consulter sa fiche.
    - Helichrysum petiolare Hilliard & Burtt, consulter sa fiche.
    - Helichrysum stoechas (L.) Moench. appelé Immortelle à toupet, consulter sa fiche.
    Autre espèce à cultiver au jardin :
    - Helichrysum orientale (L.) Vaill., synonymes Helichrysum pichleri Barbey, Gnaphalium orientale L., Immortelle d'Orient, l'Immortelle à bouquets, originaire de l'Archipel grec, de Crète et de l'Asie Mineure, forme des coussins de feuilles plus larges d'un vert-de-gris argenté, et des capitules d'un jaune très pâle, photo ci-contre.
    Helichrysum orientalis Elle a été introduite et cultivée en 1815, par les horticulteurs de Provence, pour la confection de bouquets perpétuels et des couronnes mortuaires. De ses cultures, elle s'en est échappée et répandue aux alentours,dans les lieux ensoleillés, secs et caillouteux, puis dans le reste du Midi de la France, fleurissant de juin jusqu'en août. Les tiges florales étaient cueillies avant le développement complet des capitules, pour les faire sécher à l'ombre, la tête en bas, dans un lieu abrité et bien ventilé, pour être ensuite expédiées aux fleuristes parisiens. Un pied permettait de récolter durant 8 à 10 ans, de 150 à 200 tiges florales.

    Annotations
    *Dioscoride, Dioscoride d'Anazarbe le persan, médecin d'origine grec (Ier siècle avant J.-C.), qui fut le plus grand pharmacologue de l'Antiquité qui influença avec ses écrits, la pharmacopée durant plusieurs siècles.
    Dans 'De materia medica', écrit vers l'an 64, il y décrit des centaines de plantes en indiquant leurs propriétés pharmacologiques, ouvrage consultable en ligne à la bibliothèque numérique Mondiale wdl.org.
    Le médecin botaniste siennois Pietro Andrea Matthioli (1501-1577), est resté célèbre pour ses Commentaires sur l'oeuvre de Dioscoride, oeuvre qui durant 15 siècles fut une des principales références médicinales, des commentaires sur leurs propriétés et vertus médicinales des plantes, illustrés de 500 gravures sur bois - 'Commentarii in sex libros Pedacii Dioscoridis de Materia medica', éd - 1544 et 1560 rééditées, traduites et enrichies au cours de ces années de plus de 1200 plantes, exemplaire en allemand. Durant la moitié du 16ème siècle, ce fut l'ouvrage de référence pour l'Europe.
    *G.Don, abréviation botanique pour le botaniste écossais George Don (1798-1856).
    *Pline l'Ancien, naturaliste et écrivain Pline l'Ancien, en latin Gaius Plinius Secundus (23-79 après J.C), auteur de l'Histoire naturelle, les livres XII à XIX sont dédiés à la botanique, et les livres XX à XXXII à la médecine de précieux recueils sur les sciences en général et de l'art de guérir à partir des ouvrages de différents écrivains et médecins qu'il a lus et compilés.
    L'ouvrage de référence qui durant des siècles a été considéré comme le symbole du savoir humain. Il est également connu sous le nom de Pline le Naturaliste.
    *Roth., abréviation botanique pour le médecin, botaniste Albrecht Wilhelm Roth (1757-1834), on lui doit des ouvrages sur la flore germanique.
    *Theophrastus, philosophe, botaniste et naturaliste grec Théophraste d'Érèse (île de Lesbos), Theophrastus d'Eresus (371 -288 av. J.-C.), élève de Platon, condisciple du philosophe Aristote, il voyage avec celui-ci en Asie Mineure et en Macédoine. Lorsque Aristote enseigne au Lycée, il en devient le disciple et le collaborateur du penseur Aristote (384-322 av. J.-C. ), avant de mourir, il le choisit comme successeur à la tête du Lycée, qu'il dirige durant 35 ans ; connu par ses traités de botanique et les Caractères, le reste de son oeuvre a totalement disparu, elle est juste rapportée par d'autres.
    Lire Théophraste et la théorie aristotélicienne de l'intellect, lire l'article chez Persée par le philosophe français Victor Goldschmidt (1914-1981), publié dans la Revue des Études Grecques en 1956, 69-324-325 pp. 195-198.
    natacha mauric © 15.11.2000 ®Jardin! L'Encyclopédie
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