Caesalpinia pulcherrima - Césalpine, Orgueil de Chine
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    Forest & Kim Starr © Hawaï
    Nom commun : Césalpine la plus belle, Petit Flamboyant*, Fierté de la Barbade, Fleu de Paon, Orgueil de Chine, Poincillade*, Aigrette, en créole guadeloupéen 'Ti flanbwayan', en Guyane 'Araguette, Baraguette, Baragèt, Macata', en Haiti 'Francillade', au Mexique 'Maravilla', nommé par les anglophones 'Barbados pride, Barbados Flower-fence, Pride of Barbados, Red bird of paradise, Mexican Bird of Paradise, Peacock flower, Dwarf Poinciana, Flower fence, Flower Fench, Brazilwood, Spanish carnation', en espagnol 'Orgullo de Barbados, Flor de Pavo Real, Ave del Paraíso, Pájaro rojo del paraíso, Enano Poinciana, Pequeño Flamboyán', à Cuba 'Guacamaya* amarilla', Bolivie 'Pajarillo' Carzazo, à Puerto-Rico 'Clavellina', Doddle-Do, Dul-Dul, Maravilla, Tabachin, à Hawaï 'Ohai alii', en hindi 'Krishna-charan', en marhati 'Ratnagundhi, en indochinois 'Kim phur'o'ng', en portugais 'Flamboianzinho, Flamboià-mirim', en Macaronésie 'Caballeros', au Vietnam 'Diêp ta', en Birmanie 'Daung-sok, Alai-apaw, Seinban-gale', aux Philippines 'Caballeros, Maravilla.
    Nom latin : Caesalpinia pulcherrima (L.) Sw.*, synonymes retenus, après la révision en 2012, Caesalpinia pulcherrima var. flava Bailey & Rehd.*, Poinciana bijuga Lour.*, Poinciana bijuga Burm. f.*, Poinciana pulcherrima L.*
    famille : Leguminosae selon flores Caesalpiniaceae.
    catégorie : arbuste inerme ou peu épineux, aux tiges vertes souples puis, ligneuses, pourvues d'éparses épines acérées.
    port : dressé puis étalé, arrondi.
    feuillage : persistant selon climat semi-persistant, vert vif à vert foncé. De longues feuilles, alternes, paripennées et épineuses sur le revers, de 15 à 20 cm. Composées de 6 à 12 paires de folioles oblongues à elliptiques de 10-20 mm x 6-10 mm, pourvues d'un pédicelle.
    floraison : sous nos climats en été courant juillet-août, ailleurs tout au long de l'année, parfumée et nectarifère, visitée par les abeilles, les colibris et les papillons.
    Inflorescences en grappes axillaires, terminales de 20 à 40 cm munies de bractées, fleurs comestibles, hermaphrodites, à 5 pétales chiffonnées à marge ondulée, dont l'un d'entre eux est plus long et 10 étamines de 5 à 6 cm delong et qui sont velues, vers la base, cernant un long style.
    couleur : un panaché de rouge-orange et jaune, étamines rouges, aux étamines orange plus corail vers la base et aux anthères jaune.
    fruits : des gousses plates oblongues comprimées brunâtres à deux valves coriaces indéhiscentes de 7 à 12cm x 2cm, contenant une seule rangée de 8 à 10 graines légèrement aplaties d'un brun brillant; elles sont souvent considérées comme toxiques, mais dans certaines pharmacopées, elles sont réputées soigner la toux, les douleurs thoraciques et les troubles respiratoires.
    croissance : moyennement rapide.
    hauteur : 3 à 4 m et plus.
    plantation : à l'automne ou au printemps selon localisation et climat.
    multiplication : principalement par semis à chaud entre 22°C et 23°C (75 °F) vers la fin du printemps, en prenant soin de scarifier ou abraser la graine avant de la faire tremper dans de l'eau chaude durant 48 h et par boutures à talon.
    sol : riche, acide ou neutre ou alcalin, frais, humide et bien drainé.
    emplacement : soleil ou mi-ombre légère.
    zone : 9-11, U-K hardiness H3, USDA zones 9a à 11, tolère aisément -10°C.
    origine : les Antilles, l'île de la Barbade, la Jamaïque, l'archipel des Mariannes, en Amérique centrale, au Panama, Nicaragua, Salvador, Honduras, Mexique et présent jusqu'en Floride, consulter la carte.
    Introduite et abondamment cultivée, dans presque tous les pays, au climat tropical où elle a été largement utilisée, dans les aménagements paysagers et comme petit arbuste d'alignement urbain.
    entretien : après la pantatin, ne pas oublier de l'arroser, les premières années. Si vraiment nécessaire, la taille s'effectue après la floraison.
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    maladies et ravageurs : aucune maladie signalée pour l'instant, à l'intérieur, il peut être sujet aux araignées rouges (red spiders), aux aleurodes (glasshouse whitefly) ainsi qu'aux cochenilles (mealibugs).
    NB : son nom Caesalpinia est dédié au médecin, botaniste et philosophe italien, Andrea Caesalpino (1519-1603), le médecin du pape Clément VIII, qui enseigne la médecin à Pise, puis, à Rome :
    "Il eut un rôle essentiel dans le renouveau de la botanique au XVIe siècle. Il s’insère dans le nouveau mouvement d’étude des plantes médicinales, fondé sur l’observation directe".
    Son livre, De Plantis publié en 1583, et son herbier, en 1563, montrent, que Cesalpino précède Tournefort* et Linné*, dans la fondation de la botanique systématique, puisqu’il établit un mode de classification des plantes, en fonction de leurs caractères morphologiques (surtout des organes de reproduction), et non pas de leurs utilisations. Son œuvre marqua certes Linné, mais elle n’eut pas la reconnaissance méritée, car Cesalpino ne sut pas créer une nomenclature adaptée, donc un système de référence", le résumé de 'La conoscenza del mondo vegetale prima e dopo Andrea Cesalpino' par Guido Moggi, consulter l'extrait p. 123-140 , en italien, publié aux Presses universitaires de Vincennes en 1993.
    Son nom spécifique pulcherrima ou 'pulcherrimus' est le superlatif de 'pulcher', qui signifie beau, donc la plus belle, faisant référence, à ses fleurs.
    Ce genre sur 381 noms d'espèces référencées après la révision en 2012, comprend 163 noms retenus ayant 159 autres noms conservés, juste comme étant des synonymes.
    Des espèces arbustives ou de lianes épineuses, originaires des zones tropicales ou subtropicales de l'Asie et de l'Amérique du Sud.
    C'est un arbuste qui peut être cultivé en pot, où il sera de plus petite taille, avoisinant les 2 m, mais qui donnera, la plénitude de sa floraison, en atmosphère favorable, c'est-à-dire, chaude et légèrement humide.
    Dans l'île de la Barbade, c'est la fleur nationale, où elle est connue sous le nom de Barbados Flower-fence (Clôture fleurie de la Barbade), où elle sert à confectionner des haies fleuries toute l'année. Elle est présente, dans de nombreux jardins méditerranéens, en sujet isolé, ou comme sous les Tropiques, elle entre dans la composition de haies défensives, et également, dans la composition de massifs arbustifs, ou à l'arrière-plan des mixed borders ou simplement dans de grandes potées pour fleurir vaporeusement balcons, patios et terrasses.
    Propriétés et utilisations :
    Dans les pharmacopées traditionnelles, l'écorce séchée, est prescrite pour traiter les diarrhées, et les racines séchées et pilées, prescrites pour traiter les convulsions. Fleurs et feuilles, sont employées pour lutter contre les fièvres. Ce feuillage, est aussi réputé, pour ses propriétés purgative et abortive. En Inde, le suc des fleurs est utilisé pour soigner les courbatures.
    Au Pakistan, il est prescrit comme expectorant pour traiter l'asthme, les bronchites, les fièvres et la malaria.
    Attention, les graines qui sont riches en tanins, peuvent être toxiques, l'ingestion de 2 à 3 graines peut provoquer des vomissements suivis de troubles gastro-intestinaux.
    Des recherches ont été menées sur certaines espèces du genre, pour leurs propriétés médicinales, notamment, antiparasitaires (vermifuge) et antitumorales, pour les graines de quelques unes d'entre elles.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Caesalpinia pulcherrima 'Aurea', aux fleurs d'un jaune abricot, vous pouvez en découvrir un spécimen, dans l'île de de Grande Canarie, au jardin botanico Viera y Clavijo, dans la province de Las Palmas, et aussi, dès le moi de mars à Cuba, dans la province de Cienfuegos, dans le parque central de Palmira.
    - Caesalpinia pulcherrima cv. 'Compton', aux fleurs d'un rose fuchsia, s'éclaircissant vers la marge, qui est blanche, avec un pétale médian, plus petit, tout chiffonné et jaune, aux étamines rouges, dans un calice d'un rose soutenu, photo 3, cliquer dessus.
    Ce cultivar est dédié au botaniste et théologien protestant, Henry Compton, (1632-1713), nommé évêque d'Oxford, en 1674, puis, celui de Londres de 1675 à 1713.
    Un passionné de botanique, qui chargeait ses missionnaires, de lui rapporter des Amériques, de nouvelles plantes. Grâce au missionnaire, John Bannister (1650-1692), botaniste, entomologiste, son collecteur personnel, qui effectue trois séjours en Amérique du Nord, entre 1637 et 1654 et qui rapporte, le Cyprès chauve (Taxodium distichum), qui s'y est éteint en 1898, ainsi que le Tulipier de Virginie Liriodendron tulipifera et le Platane occidentale Platanus occidentalis. En 1688, il introduit, dans le jardin de l'évêché, le premier Magnolia virginiana avec d'autres spécimens.
    Forest & Kim Starr © Hawaï
    - Caesalpinia pulcherrima var. flava Bailey & Rehder, aux fleurs d'un éclatant jaune impérial, aux étamines et anthères jaunes aussi. Il est moins foncé que Caesalpinia lutea, présent à Pukalani, Maui, Hawaï, photo ci-contre, cliquer dessus pour en découvrir d'autres.
    - Caesalpinia pulcherrima. rosea, commercialisé également sous le nom de Caesalpinia pulcherrima Rosea Pink, se distingue par des fleurs d'un rose soutenu, entre le rose magenta et le rose fuchsia , avec des veinules plus foncées et irrégulièrement marginées de jaune.
    illustration : planche 3, de l'illustrateur botanique britannique, Frederick William Smith (1797-1835), publiée dans "Magazine of botany and register of flowering plants" de Joseph Paxton*, vol. 3, 1839, contributed by Pennsylvania Horticultural Society, U.S.A.

    Dans l'abécédaire consulter la liste des autres espèces de Caesalpinia présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Burm.f, abréviation botanique pour le botaniste néerlandais Nicolaas Laurens Burman (Nicolaus Laurent) (1734-1793), fils du botaniste allemand Johannes Burman (1707–1780). Durant ses études de médecine à l'Université de Leiden, il effectue, en 1760, un voyage au Danemark et en Suède où il rencontre et suis l'enseignement de Carles Linné à Uppsala. L'année suivante, il devient l'assistant de son père à l'Amsterdam Arhenaeum, où ,il prend la succession de son père, à la chaire de botanique en 1777.
    De 1769 à 1793, il dirige le jardin botanique de la ville d'Amsterdam.
    Il fut l'un des premiers à utiliser la nomenclature binaire de Linné et tous les deux réunissent dans leur herbier, les spécimens du monde entier adressés par les collecteurs.
    Parmi les travaux publiés par Nicolaas Burman figurent Specimen Botanicum de Geraniis (1759) et Flora Indica (1768) (complétée par Johan Gerhard Koenig) où il fait la description du citronnier en avril 1768.
    *Guacamayo, c'est le féminin de Guacamayo, le nom donné à l'Ara ararauna Guacamayo azulamarillo, l'Ara jaune, une espèce en péril, dont il ne restait que 427 représentants en liberté et une centaine en captivité en janvier 2019, une espèce protégée par la Convention de Washington, voir photo.
    *Linné, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, à partir de 1741, durant une année, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque ne contenait que 7000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm. Abréviation botanique officielle: L.
    *Lour., abréviation botanique pour le missionnaire jésuite Joao de Loureiro (1717-1791) qui passant 30 ans en Cochinchine (Vietnam), on lui doit la découverte du genre Enkianthus.
    *Paxton, jardinier-architecte anglais Joseph Paxton (1803-1865), qui démarre sa carrière comme jardinier en chef des jardins du Duc William Cavendish à Chatsworth. En 1832, il entreprend d'y réaliser Regia Victoria House, une serre avec bassin où il installe, le gigantesque nénuphar Victoria regia donné par la RHS de Kew en 1849, également une autre serre pour y conserver les régimes de bananes cavendish, des modèles pour entreprendre à Hyde Park, le célèbre Crystal Palace* de la grande exposition de 1851.
    En 1831, il publie le mensuel 'The Register horticulture' et 4 ans initie 'Paxton's Magazine of Botany 'en 5 volumes qui paraît de 1834 à 1838. En 1941, il fonde The Gardeners' Chronicle en collaboration avec d'autres botanistes comme Lindley. Abréviation botanique officielle Paxt.
    *Crystal Palace, ou la grande exposition de 1851, consulter le Victorian web.
    *Petit Flamboyant, c'est son nom, aux Antilles françaises, mais c'est aussi le nom donné au Bauhinia multinervia (Kunth) DC., idem pour le nom en créole de Ti flanbwayan.
    *Poincillade, nom donné aux Poinciana, qui est dédié à l'officier de la Marine royale, Philippe de Longvilliers de Poincy (1584-1660), qui fut le gouverneur des Antilles et des possessions françaises aux Caraïbes de février 1645 jusqu'en avril 1660. Auparavant, à partir de 1939, il était à la tête de la Compagnie des îles d'Amérique, ce qui lui a permis d'être, à travers les siècles, le plus grand propriétaire de plantations de canne à sucre. Consulter l'Histoire générale des Antilles habitées par les François. T. 1 par le révérend père dominicain Jean-Baptiste Du Tertre (1610-1687) missionnaire aux Antilles, publiée à Paris de 1667 à 1671, consultable à la Bnf.
    Frederick William Smith
    *Rehd., abréviation botanique pour Alfred Rehder (1863 - 1949), botaniste horticulteur américain d’origine allemande qui se rend aux États-Unis en 1898, pour étudier la dendrologie, et découvrir l'arboriculture et la viticulture américaine pour le compte d'une revue allemande Deutsche Gärtner-Zeitung de Ludwig Möller et le gouvernement de son pays, en même temps il travaille comme ouvrier agricole pour Charles Sprague à l'Arboretum d'Arnold, ce dernier rapidement le fait participer à la Bibliographie Bradley sur les ligneuses, il collabore à la rédaction de Plantae Wilsoniae d'Ernest Wilson sur les collections chinoises avant de devenir le conservateur de l'Herbier de l'Arboretum.
    Il passe une grande partie de sa retraite à achever son immense ouvrage publié en 1949 Bibliography of Cultivated Trees and Shrubs Hardy in the Cooler Temperate Regions of the Northern Hemisphere. Un genre Rehderodendron (Styracaceae) lui est dédié.
    *Sweet., abréviation botanique pour le jardinier botaniste-ornithologue britannique Robert Sweet (1783–1835), qui travaille dans plusieurs célèbres pépinières britanniques, auteur d'ouvrages horticoles comme 'Geraniaceae: The Natural Order of Gerania, sur les géraniums cultivés en Grande Bretagne entre 1820 et 1822, à partir de 1821 il publie en 7 volumes 'The British flower garden' et son toujours célèbre 'Sweet's Hortus Britannicus: Or a Catalogue of Plants Cultivated in the Great Britain' - Londres 1827, ils sont tous consultables en ligne.
    *Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) médecin, botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine, il fixe définitivement le genre Aphyllanthes monspeliensis, l'initiateur du premier système de classification des fleurs sur leurs caractères constants, repris par Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683 il est nommé professeur de botanique au jardin du Roy (aujourd'hui le Jardin des plantes), en 1691 académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696 docteur de la faculté de médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV il entreprend un voyage de deux ans aux pays du Levant qu'il relate en deux volumes publiés en 1717 sous le titre 'Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy' (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure) au cours de ce séjour il s'intéresse aux drogues, préparations médicinales et plantes d'où on les tire : 'Histoire abrégée des drogues simples. On lui doit l'acclimatation des térébinthacées afin de ne plus dépendre de l'Orient.
    natacha mauric© 07/04/2001 ® Jardin! L'Encyclopédie
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