Caryopteris incana - Caryoptéris grisonnant, Barbe-bleue
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    Caryopteris incana
    Sirö Kurita © fin septembre à Tokyo
    Nom commun : Caryoptéris grisonnant, Barbe-bleue, en chinois 'Làn xiäng cäo, Shän bohé' (Orchidée Vanille,Menthe des montagnes), nommé par les anglophones 'Bluebeard' et en japonais 'Dangiku, Hananoe no Sato'.
    Nom latin : Caryopteris incana ( Thunb. ex Houtt. ) Miq.* (1865), synonymes Caryopteris mastacanthus Schauer, Caryopteris sinensis (Lour.) Dippel, donné par certains auteurs comme synonyme de Caryopteris trichosphaera W. W. Smith*
    famille : Verbenaceae. (Labiatae).
    catégorie : vivace à souche ligneuse, aux jeunes pousses pubescentes et rougeâtres, puis grisâtres.
    port : en touffe ronde et dense.
    feuillage : caduc, vert pâle, fortement nervuré, à l'aspect gaufré, pubescent, argenté et grisâtre sur le revers, glanduleux, aromatique, dégageant une odeur balsamique.
    Des petites feuilles opposées, oblancéolées de 3 à 8 cm x 2 à 4 cm, à marge en dents de scie régulièrement espacées latéralement, la base des feuilles est lisse.
    floraison : sur le bois de l'année, de la fin de l'été à l'automne, courant août jusqu'en octobre et plus selon climat, nectarifère, visitée par les abeilles, les bourdons, les colibris et certaines espèces de papillons, comme le Machaon Papilio machaon (common yellow swallowtail), voir photos, source Démons & Merveilles.
    Son miel aurait une saveur proche du miel de lavande.
    En cime, à l'aisselle des feuilles, réunies en denses corymbes bombées, petites fleurs à corolle tubulaire, bilabiée, pubescente sur le revers, à 5 lobes et 4 étamines saillantes, 1 style au stigmate bilobé, dans un minuscule calice pubescent.
    couleur : bleu pour l'espèce type et premières introductions par la suite bleu violet à violet, il existe des cultivars, blanc ou rose.
    fruits : capsules indéhiscentes formées de 4 nucules.
    croissance : rapide.
    hauteur : pour l'espèce type entre 0.30 et 0.80 m, pour les cultivars de 0.50 à 1.20 m.
    plantation : au printemps en prenant soin de bien lui laisser de la place si nécessaire mettre au fond du trou un lit de gravier pour bien drainer le sol.
    multiplication : par semis à peine recouvert, mais c'est assez long ou par bouturage de tiges aoûtées.
    sol : peu d'exigence ordinaire, plutôt caillouteuse et calcaire, surtout très bien drainé, redoute l'humidité et les sols détrempés en hiver qui vont provoquer un pourrissement racinaire.
    emplacement : soleil.
    origine : en basse altitude, dans les anfractuosités sur les versants rocheux et ensoleillés, en lisière de forêts de feuillus et le long des routes de l'Asie du sud-est, présent au sud-est de la Chine, dans les provinces du Jiangsu, Anhui, Zhejiang, Jiangxi, Hunan, Hubei, Fujian, Guangdong, Guangxi, au sud de la péninsule coréenne, au Japon, à l'ouest et sud-ouest de l'île de Kyüshü, région de Nagasaki et Kagoshima, sur l'île de Tsushima et celle de Taïwan, jusqu'à une altitude de 800 m, voir vidéo, ou consulter la carte.
    > zone : 5-10, U-K hardiness H5, USDA zone 6b-10, tolère jusqu'à -18 °C, voir - 20 °C, pour l'espèce type, une fois installée, il supporte bien des périodes de sécheresse.
    entretien : rabattre les rameaux de moitié au sortir de l'hiver ou pour les sujets plus âgés, taille printanière au ras du sol pour avoir par la suite des touffes rondes, il ne produit pas de bourgeons sur le vieux bois.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie et ravageurs, dédaigné par les cervidés.
    NB : son nom Caryopteris vient du grec 'karuon' qui désigne la noix et 'pteron' qui signifie aile, faisant référence à sa fructification et incana vient du latin 'incanus' qui signifie grisonnant, faisant référence à son feuillage.
    Deux sous-espèces, dans la flore de Chine :
    - Caryopteris incana var.incana, a pour synonyme Caryopteris ovata Miquel, même distribution que l'espèce type, le long des routes et dans les escarpements rocheux, des petites feuilles opposées, ovales-oblongues de 2 à 9 cm x 2 à 4 cm, floraison de juin jusqu'en octobre.
    - Caryopteris incana (Thunb.) Miq. var. angustifolia S.L. Chen et R. L. Guoqui (1982), au sud-est de la Chine, endémique à la province du Jiangxi à basse altitude, dans les forêts de feuillus et les anfractuosités rocheuses, des feuilles plus oblongues et plus étroites à marge crénelée, de 3 à 5 cm x 1cm, floraison en septembre-octobre, mauve lilas, aux anthères bleues, voir photo © naturelib.net.
    Ce genre comprend 16 espèces d'arbrisseaux, de sous-arbrisseaux et de vivaces, toutes originaires de l'Asie du sud-est, 14 d'entre elles, dans les forêts du centre et de l'est de la Chine ainsi que sur les versants de l'Himalaya, 6 sont présentes au Népal et une seule sur l'île de Taïwan.
    Introduit au Royaume-Uni, vers 1844, depuis Canton par le botaniste-collecteur Rober Fortune* qu oeuvrait alors en Chine, pour le compte de la compagnie des Indes orientales et celui de la RHS*.
    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée chinoise, la plante entière est utilisée et elle est cultivée à cet effet, les racines récoltées à l'automne sont réputées pour traiter les rhumatismes, les menstruations irrégulières, la métrorragie et la leucorrhée.
    Feuilles et tiges des Caryopteris contiennent des flavonoïdes qui ont un effet inhibiteur sur le staphylocoque doré et le bacille diphtérique (bacille de Löffler-Klebs), prescrites en décoction, comme expectorant pour soulager la toux et la bronchite et soigner la coqueluche ; ainsi qu'en usage externe, sous forme de cataplasme, pour soigner les plaies, traiter l'eczéma, les ecchymoses, les hématomes et morsures de serpent.
    Dans la cuisine taïwanaise, le 'làn xiangcào, lán huäcào', est une épice et c'est aussi une plante médicinale pour soigner la toux et soulager les inflammatoires articulaires et la crise de goutte.
    Parmi les cultivars, citons :
    Selon la provenance, il peut y avoir des variations dans la taille et la forme des feuilles et celle des grappes de fleurs et dans les couleurs, le mieux est de l'acheter en fleurs pour être certain d'avoir la couleur souhaitée.
    - Caryopteris incana 'Blue Beard', au feuillage grisonnant, dense floraison tardive d'un bleu violet.
    - Caryopteris incana 'Blue Cascade', au feuillage étroit vert, floraison d'un bleu violet soutenu.
    - Caryopteris incana 'Jason', au port buissonnant, feuillage vert jaune, de la fin de l'été à l'automne, une profusion de fleurs bleues, donné pour zones 6-8.
    - Caryopteris incana Sunshine Blue®, 1 à 1.5 m au feuillage vert jaune, abondante floraison tardive vers la fin août jusqu'en octobre et plus, d'un bleu mauve améthyste.
    - Caryopteris incana f. candida, une forme qui existe à l'état sauvage dans son milieu naturel à floraison blanche.
    - Caryopteris incana f. superba, une forme qui existe à l'état sauvage dans son milieu naturel à floraison rose.
    Quelques autres espèces :
    - Caryopteris divaricata Maxim., synonyme Tripora divaricata (Maxim.) P.D. Cantino, originaire du Japon, où elle est nommée 'Gan kusa' (Oie sauvage), 60 à 90 cm de haut, port buissonnant, arrondi, voir photo d'une floraison en septembre. Il existe des cultivars :
    - Caryopteris divaricata 'Snow Fairy', 50 à 60 cm, au feuillage largement panaché de blanc crème, floraison bicolore en patrtie haute tirant sur le violet mauve, la partie basse d'un bleu soutenu.
    - Caryopteris divaricata 'Blue Butterflies', au feuillage vert et une floraison d'un bleu soutenu.
    - Caryopteris forrestii Diels, originaire de Chine, dans les provinces du Guizhou, Yunnan, Xinjiang et Séchouan, sous-arbrisseau de 60 à 75 cm au feuillage aromatique, linéaire-lancéolé, à marge lisse, floraison d'un blanc jaunâtre à jaune verdâtre.
    - Caryopteris glutinosa Rehder, de très petite taille, 0.5 à 0.15 cm pour le reste, il est assez proche du Caryopteris mongholica.
    - Caryopteris jinshajiangensis Y.K. Yang & X.D. Cong (1990), nommé 'Jin shä jiäng yöu', endémique à la vallée aride du fleuve Jinsha (Jinsha-jiang), au sud-ouest de la province du Yunnan, un sous-arbrisseau de 30 à 70 cm, petites feuilles glanduleuses, ovales-elliptiques, floraison en corymbes violacées.
    - Caryopteris mongholica Bunge, en chinois 'meng gu you', se rencontre dans les steppes arides de la Mongolie et en zones limitrophes, en Chine ; un sous-arbrisseau de 0.30 à 0.80 m de haut, au feuillage caduc, gris-vert, des fleurs d'un bleu assez foncé, ayant la lèvre inférieure frangée, parfaitement adapté au calcaire et à la sécheresse.
    C'est le botaniste russe Alexander Bunge* est à l'origine de son introduction en France, en 1833, mais les spécimens ont dépéri et c'est le père Armand* David, qui depuis le sud de la Mongolie, en rapporte d'autres en 1866 qui ont été cultivés sous serre au début.
    - Caryopteris siccanea W. W. Smith, synonyme Cardioteucris cordifolia C. Y. Wu., originaire de Chine, en altitude dans les provinces du Yunnan et du Séchouan, une vivace rhizomateuse à fleurs blanches.
    - Caryopteris tangutica Maximowicz, originaire de Chine, en altitude, arbuste 0.50 à 2 m de haut, feuillage vert gaufré, tomenteux, argenté à la floraison d'un bleu-violet.
    - Caryopteris terniflora Maximowicz, originaire de Chine, en altitude, sous-arbrisseau de 30 à 60 cm de haut, floraison printanière rose à rose pourpré.
    L'autre espèce présente dans l'Encyclopédie :
    - Caryopteris clandonensis Hort., Caryoptéris de Clandon, Barbe bleue de Clandon, consulter sa fiche.

    Annotations :
    *Armand, le missionnaire-naturaliste français, Jean-Pierre Armand David (1826-1900), est l'un des quatre missionnaires collecteurs avec Abbé Delavay*, G.Farges et J.A. Soulié, qui firent parvenir Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, au botaniste-taxonomiste Adrien Franchet* de nouvelles espèces asiatiques.Davidia qu'il découvrît à l'ouest du Séchouan, ou des espèces comme la Clématite armandii.
    En 2018, dans le 6e arrondissement de Paris a été réaménagé par la ville, un fort calme et caché jardin de 500 m² : le Jardin du Père-Armand-David au 90 Rue du Cherche-Midi qui appartient depuis 1817 à la Congrégation de la Mission des Lazaristes.
    Bunge, abréviation botanique pour le botaniste russe Alexander Andrejewitch von Bunge (Kiev 1803-1890) il enseigne en Estonie à l'université de Dorpat, il étudie la flore du désert de Gobi (Mongolie), celle de la Sibérie occidentale (Montagne de l'Altaï) la Flora altaica de 1932 et 1936, il vécut à Pékin vers 1930.
    *Fortune, botaniste collecteur écossais Robert Fortune (1812-1880), qui explore l'Asie, effectuant plusieurs longs séjours en Chine, pour le compte de la compagnie des Indes orientales à la recherche des thés et de tenter en même temps de découvrir les techniques de fabrication.
    Il est à l'origine de l'introduction en Europe de nombreuses espèces extrême-orientales, découvertes que l'on trouve citées dans ses récits de voyages notamment dans "La route du thé et des fleurs" publié en 1852. Il oeuvre également pour le compte de la Royal Horticultural Society (RHS*), afin de récolter de nouvelles essences, pour les expédier, par la suite, en Europe.
    *Franchet, botaniste et taxonomiste français Adrien René Franchet (1834-1900), nommé en 1881, Directeur du laboratoire de phanérogamie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, qui rassemble plus de 3 797 nouvelles espèces en provenance de la Chine et du Japon, adressées par quatre missionnaires collecteurs, le Père Armand David, le missionnaire jésuite Jean-Marie Delavay, depuis la province du Yunnan et par Guillaume Farges et J.A. Soulié, qui donnèrent les publications : 'Plantae Davidianae ex Sinarum imperio', G. Masson, Paris, (1884-1888), Plantae delavayanae (1890) et 'Plantas Yunnanenses' (Bourloton - 1886).
    *Miq., abréviation botanique pour le zoologiste-botaniste néerlandais (d'origine allemande) Friedrich Anton Wilhelm Miquel (1811-1871).
    Il occupe, partir de 1835 et durant 11 ans, la fonction de Directeur du jardin botanique de Rotterdam, 13 ans plus tard du jardin botanique d'Utrecht jusqu'en 1871, tout en dirigeant, à partir de 1862, le Rijksherbarium de Leyde.
    Les botanistes et les collecteurs lui adressent pour ses jardins de nouvelles plantes depuis l'Australie et des comptoirs et des possessions néerlandaises. Membre de l'Académie royale des sciences de Suède.
    On lui doit plusieurs monographies, notamment sur les Cactaceae, publiée en 1839, les Cycadaceae, en 1842, Les Palmiers de l'Archipel indien et 'Flora Indiae batavae' 1855-1859, éditée à Amsterdam.
    *Smith, abréviation botanique pour le botaniste écossais William Wright Smith (1875-1956), élu président de la Botanical Society of Edinburgh en 1922 puis en 35. Il séjourne de 1907 à 1910 dans le nord de l'Inde, collectant des spécimens au Bhoutan, Népal, Sikkim et au Tibet, pour le compte du Royal Botanic Garden Edinburgh, dont il sera le conservateur en chef.
    En 1932, il fut fait chevalier par le roi George V et en 1945, il est élu comme membre de la Royal Society.
    natacha mauric © 08.05. 2001 ® Jardin! L'Encyclopédie
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