Lonicera maackii - Chèvrefeuille de Maack
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    Nick Kurzenko © Berkeley
    Nom commun : Chèvrefeuille de Maack, Chèvrefeuille du fleuve Amour, nommé en russe 'Zhimolost Maaka, Zhimolost amurskaya', en chinois 'Yin ren dong' et par les anglophones 'Amur honeysuckle', cliquer sur les photos pour un plus grand format.
    Nom latin : Lonicera maackii (Rupr.) Maxim.* (1859), synonymes retenus, Lonicera maackii f. podocarpa Franch.* ex Rehder*, Lonicera maackii var. erubescens (Rehder) QE Yang, Landrein, Borosova et J. Osborne, Lonicera maackii var. maackii, Xylosteon maackii Rupr
    famille : Caprifoliaceae.
    catégorie : arbuste à l'écorce crevassée longitudinalement, au tronc grêle ne dépassant pas 10 cm de diamètre, aux branches creuses, les plus jeunes contiennent une moelle brunâtre.
    port : dressé, évasée, arrondie.
    feuillage : caduc, vert foncé, au revers plus clair, jaune à l'automne, les jeunes feuilles peuvent être violacées.
    Feuilles acuminées de 2,5 à 8 cm x 2 à 4 cm, opposées, obovales-elliptiques, légèrement poilues sur les deux faces, surtout, sur le revers, le long des nervures.
    Les bourgeons foliaires sont ovoïdes, extérieurement, couverts d'écailles triangulaires.
    floraison : parfumée à la fin du printemps, courant mai-juin, nectarifère, visitée par les abeilles.
    En cime, sur un pédoncule axillaire, deux fleurs sessiles à corolle bilabiée, pourvues de bractées et bractéoles, sur un court calice campanulé à 5 lobes.
    couleur : blanc pur à blanc légèrement violacé, puis, virant au jaune.
    fruits : du mois d'août jusqu'à l'automne, des baies orbiculaires de 5 à 6 mm, d'un rouge foncé brillant, consommées par la faune et les oiseaux, qui assurent la dissémination des graines, sur de longue distance, mais qui sont toxiques.
    croissance : rapide.
    hauteur : 2 à 3 m pour un étalement avoisinant les 5 m.
    plantation : en hiver en prenant soin de lui laisser assez de place pour son futur développement.
    multiplication : par semis, par bouturage de tiges aoûtées ou par marcottage.
    sol : tout type, indifférent, mais, bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre.
    zone : 2-9, U-K Hardiness H7, USDA zones 3a-8b.
    origine : Extrême-Orient russe, en Sibérie, en Chine, Corée et au Japon. Introduit à la fin des années 1889, à l'Arboretum du Dominion, au sud d'Ottawa et en 1891, dans le Bronx, au jardin botanique de New York et de là, diffusé dans d'autres jardins et parcs, comme plante ornementale et en développant des cultivars, puis, largement utilisé vers les années 1920, pour fixer les sols et abriter la faune autochtone, dans les zones perturbées.
    Dans les années 1960, il a été constaté, qu'il s'était abondamment naturalisé en lisière de forêts, dans les plaines et les pâturages inondables, les terres abandonnées et le long des voies de circulation du nord-est des États-Unis, dans les États du Kansas, Nebraska, Iowa, Missouri, Indiana, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Vermont ainsi qu'au Canada, à l'est et au centre de la province de l'Ontario, où il est aujourd'hui considéré comme une des espèces invasives* qui supplante les espèces végétales indigènes et perturbe l'écosystème.
    entretien : juste supprimer les branches desséchées et celles qui s'entrecroisent, en cas de besoin, la taille s'effectue après la floraison avec un sécateur propre.
    maladies et ravageurs : sensible à l'oïdium (powdery mildews), aux taches foliaires (leaf spot fungal) et peut-être parasité par un champignon sur le bois, la stérée pourpre, le plomb parasitaire Chondrostereum purpureum (silver leaf), qui provoque une pourriture blanche, responsable de la maladie de plomb, qui s'attaque aux fruitiers, qui pénètre dans les arbres à la faveur des plaies de taille, consulter la fiche technique d'ephytia Inra.
    Il est sujet aux pucerons (aphids), aux thrips (thunder flies) et à l'aleurode (glasshouse whitefly).
    NB : son nom Lonicera lui a été donné par Linné en souvenir du médecin-botaniste allemand Adam Lonitzer (1528-1586), qui publie divers ouvrages, sur les plantes. Les sages-femmes de son époque, lui doivent, la première utilisation de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea) à des fins médicinales, et son nom spécifique maackii de Maack, est dédié à l'anthropologue, géographe et naturaliste russe Richard Karlovic Maack (1825-1886), qui entreprend des explorations, le long du fleuve Amour et en Sibérie, assurant ainsi, les premières descriptions de cette région.
    Son ancien nom, Xylosteon, mot venant du grec ancien 'xùlon' qui désigne le bois, qui sert de préfixe pour de nombreux mots et du grec 'steon', qui désigne l'os, donc, un bois osseux, parce que l'on trouvait que son bois avait quelques ressemblances avec un os, par sa dureté et sa blancheur.
    Il était donné à plusieurs chèvrefeuilles des Alpes et des bois, par le botaniste flamand Rembert Dodoens (1517-1585), repris par l'allemand Joachim Camerarius (1500-1574),et plus tard, par les botanistes français, Joseph Pitton de Tournefort* et Bernard de Jussieu*.
    Le nom de chèvrefeuille vient du vieux français 'chevrefoil', cité dans une oeuvre médiéval 'Les Lais de Marie-France' (1104), qui relate, la romance de Tristan et Iseult.
    Ce genre comprend 183 espèces de grimpantes ou d'arbustes caducs, persistants ou semi-persistants, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, en Asie : Corée, Japon, Inde, en Chine, 57 espèces dont 23 y sont endémiques, en Russie, 52 en l'Amérique du Nord, Afrique du Nord et d'Europe, dont 9 espèces présentes en France. The plantlist, après la révision de mars 2012, n'en retient que 103 avec 287 synonymes, consultable en ligne.
    Ce chèvrefeuille de Maack est idéal pour être utilisé en sujet isolé, dans les massifs arbustifs, notamment en sous-bois ou dans la composition de haies libres avec ses nombreuses baies, il peut devenir envahissant, mais, quelle belle floraison et éclatante fructification.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de Chèvrefeuille, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    Lonicera maackii juin 2002, Kiparisovo village near Vladivostok, Primorsky Territory (Russian Federation)
    Images © 2014 Nick Kurzenko
    de Jussieu, botaniste français Adrien Henri Laurent de Jussieu (1797-1853), en 1826 après son père, il occupe la chaire de botanique du Jardin des Plantes, élu en 1831 membre de l'Académie des Sciences, en 1845 à la Sorbonne, il est nommé professeur d'organographie végétale.
    Auteur de nombreux ouvrages dont son célèbre Cours élémentaire d'histoire naturelle et de botanique publié, en 1865 et toujours édité en 2017 par Forgotten Books, également une monographie des Malpighiacées, publiée en 1843. Abréviation botanique A.Juss.
    *espèces invasives, ce chèvrefeuille de Maack (Amur Honeysuckle) fait partie des chèvrefeuilles envahissants, avec le chèvrefeuille de Tartarie Lonicera tatarica (Tatarian Honeysuckle), le chèvrefeuille de Morrow Lonicera Morrowii (Morrow Honeysuckle) et Lonicera × bella (Bells Honeysuckle), consulter le programme de sensibilisation de l'Ontario, les répercussions de l'invasion de ces chèvrefeuilles et les conséquences sur cet écosystème perturbé et le guide pratique de gestion des chèvrefeuilles envahissants, les moyens pour les identifier, format pdf en anglais.
    *Franch., abréviation botanique pour le botaniste et taxonomiste français Adrien René Franchet (1834-1900), nommé en 1881, Directeur du laboratoire de phanérogamie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, qui rassemble plus de 3 797 nouvelles espèces en provenance de la Chine et du Japon adressées par les quatre missionnaires collecteurs, le Père Armand David, par le missionnaire jésuite Jean-Marie Delavay, dans la province du Yunnan, par Guillaume Farges et J.A. Soulié, qui donnèrent ces publications 'Plantae Davidianae ex Sinarum imperio', G. Masson, Paris, (1884-1888), Plantae delavayanae (1890) et 'Plantas Yunnanenses' (Bourloton - 1886).
    En résumé, les contributions apportées par Franchet à nos connaissances sur la flore asiatique sont importantes. On en jugera par ce seul fait : le nombre des espèces chinoises actuellement connues se rapproche de 7 000, si elles ne dépassent pas ce chiffre ; or plus de 1200 espèces nouvelles de la Chine ont été décrites par Franchet : on lui doit la connaissance de près du cinquième de la flore de Chine. Il a décrit neuf nouveaux genres : Souliea (Ranunculacées), Dipoma, (Crucifères), Delavaya (Sapindacées), Dactylea (Ombellifères), Nouelia (Composées), Omphalogramma (Primulacées), Schistocaryum (Boraginacées), Nomocharis (Liliacées) et Fargesia (Graminées).
    *Maxim., abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste, russe-allemand Carl Johann (Ivanovich) Maximowicz (1827-1891), un grand explorateur, collecteur, qui fut le spécialiste des flores du Japon et de Mongolie, de nombreuses espèces asiatiques lui ont été dédiées. Nommé en 1852, conservateur du jardin botanique de Saint-Pétersbourg*. L'année suivante, pour enrichir les collections, il entreprend un tour du monde qui débute par Rio de Janeiro et Valparaiso, ce voyage à bord de la frégate russe Diana, est interrompu par la guerre de Crimée (1854-56) qui le mène à explorer les rives du fleuve Amour et l'est sibérien jusqu'en 57, lui permettant ainsi de publier 'Amurensis Primitias Florac' (1859) avant de se rendre en Mandchourie, puis, durant les quatre années suivantes, il parcourt l'archipel du Japon (Yesso, aujourd'hui Hokkaido, Nippon = Honshu et Kyushu) avant de découvrir l'Angleterre.
    En 1864, il est nommé membre de l'Académie Impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. Il rédige de nombreuses publications, à partir de 1869, dans le Bulletin de l'Académie Impériale sur la flore d'Asie orientale et plusieurs monographies, notamment, celle des Viola et des Rhododendron 'Rhododendrae Asie Orientalis', éd. 1870.
    *Rehd., abréviation botanique pour le botaniste horticulteur américain Alfred Rehder (1863 - 1949), d’origine allemande, issu d'une famille d'horticulteurs, qui se rend aux États-Unis en 1898, pour étudier la dendrologie, et découvrir l'arboriculture, la culture fruitière et la viticulture américaine, pour le compte d'une revue allemande 'Deutsche Gärtner-Zeitung' de Ludwig Möller (revue dont il était le rédacteur depuis 1895) et pour le compte aussi du gouvernement de son pays. En même temps, il travaille comme ouvrier agricole pour Charles Sprague Sargent à l'Arboretum d'Arnold, la première mission qu'il lui confie, est d'éliminer, avec l'aide d'une houe, les mauvaises herbes, dans les nouvelles collections fraîchement plantées, ce dernier, impressionné par ses connaissances botaniques, le fait rapidement rejoindre l'équipe de l'Arboretum et participer à la Bibliographie Bradley sur les ligneuses. Il collabore à la rédaction de Plantae Wilsoniae d'Ernest Wilson, sur les collections chinoises, avant de devenir, le conservateur de l'Herbier de l'Arboretum.
    Il passe une grande partie de sa retraite à achever son immense ouvrage, publié en 1949 - 'Bibliography of Cultivated Trees and Shrubs Hardy in the Cooler Temperate Regions of the Northern Hemisphere'. Un genre Rehderodendron (Styracaceae) lui est dédié.
    *Tournefort, médecin, botaniste aixois Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine. Il fixe, définitivement le genre Aphyllanthes, et il est, l'initiateur du premier système de classification des fleurs, sur leurs caractères constants, qui a été repris par la suite par Carl Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au Jardin du Roy, c'est aujourd'hui le Jardin des plantes. En 1691, il devient académicien, pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696, docteur de la Faculté de Médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre "Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy" (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure), au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, aux préparations médicinales et les plantes d'où, on les tire, que l'on retrouve dans l'Histoire abrégée des drogues simples. Afin de ne plus dépendre, de l'Orient, on lui doit l'acclimatation des Térébinthacées.
    nmauric© 17/06/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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