Zantedeschia aethiopica  - Arum d'éthiopie, Lis du Nil
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Nom commun : Zantedeschie d'éthiopie, Arum d'éthiopie, Calla d'éthiopie, Lis du Nil, Arum des fleuristes nommé par les anglophones 'White Calla Lily, White Arum, Calla lily, Arum lily, African Lily, Egyptian lily, lily of the NileRichardia, Trumpet lily', en espagnol 'Calla, Arum, Alcatraces (c'est également le nom donné au fou de Bassan).
    Nom latin : Zantedeschia aethiopica Spreng.*, synonymes retenus après révision, Richardia aethiopica (L.) Spreng., Richardia africana Kunth*, Arodes aethiopicum (L.) Kuntze*, Calla aethiopica L., Calla ambigua Salisb., Colocasia aethiopica (L.) Link, Otosma aethiopica (L.) Raf., Pseudohomalomena pastoensis A.D.Hawkes, est illégal Calla moschata Moench.
    famille : Araceae.
    catégorie : vivace herbacée, aquatique à rhizomes charnus.
    port : touffe compacte, évasée.
    feuillage : persistant hors gel.
    floraison : du printemps au début de l'été, parfois une seconde floraison à l'automne, courant mai-juin jusqu'en septembre.
    couleur : spathe blanc, de nombreux hybrides colorés (jaune, rouge, orange, violet, presque noir, bicolore vert et blanc et d'autres), spadice jaune crème à jaune poussin.
    fruits : sur un long spadice jaune de nombreuses baies.
    hauteur : 0.60-1 m.
    plantation : au printemps ou à l'automne selon climat, entre 15 à 20 cm de profondeur et suivant la hauteur du sujet, tous les 30 cm. Prévoir un bon paillage (écorce de pin) pour conserver le substrat frais. Rajeunir la touffe par division tous les 3 ou 4 ans.
    Pour les arums de couleur qui sont commercialisés dans les jardineries de février à mai, eux sont plantés au soleil après les gelées, ils sont particulièrement bien adaptés pour être cultivés dans des potées, où ils forment de belles touffes compactes.
    multiplication : par division des touffes, prélèvements de rejets ou rhizomes vers la mi-juillet, et par semis, dès maturité des graines, ou courant févier-mars par semis à l'étouffée à 25°C. Les graines sont à peine recouvertes, maintenir le substrat humide. Compter pour la levée de 1 à 3 mois, puis, patienter au moins 3 ans pour une floraison. Lors de la récolte des graines, prendre le temps de bien les nettoyer, toujours muni de gants.
    sol : riche, frais et humide, tête au soleil et le pied au frais.
    Il peut être planté dans l'eau à 30 cm de profondeur maximum, et il est adapté aux sols chargés en sel. Je l'ai vu cultivé à Tanger sur de petites parcelles au ras des flots à quelques mètres de l'Océan, au pied des falaises du Cap Spartel, proche des Grottes d'Hercule, l'une des 7 merveilles du Monde.
    emplacement : soleil, mi-ombre, une partie de la journée.
    origine : dans les zones marécageuses de l'Afrique du Sud. Introduit en Europe depuis l'Afrique du Sud en 1687.
    "C'est une plante du Cape et non originaire du Nil, bien qu'il ait été nommé 'Lily of The Nile', ilfaisait partie des plantes cultivées par Philip Miller* dans le vieux jardin botanique de Chelsea en 1731.
    Dans certaines régions du pays, par exemple en Cornouailles, il a été naturalisé, couvrant de vastes étendues d'eau peu profonde, s'étalant et fleurissant avec la même liberté que dans les fossés et les marais du Cap." ainsi relaté dans The Garden, le 24 novembre 1894.
    zone : 8/9-11, U-K Hardiness H4, USDA zones 8-11. Ailleurs, à cultiver dans des potées que l'on rentre l'hiver en serre froide; le rhizome tolère -23°C, le feuillage gèle bien avant, tolère les embruns.
    entretien : maintenir le substrat humide en effectuant des arrosages abondants et réguliers durant la période de croissance et effectuer un apport d'engrais organique pour plantes à fleurs ou pour les bulbes.
    Mettre des gants pour couper le feuillage jauni et les tiges florales fanées pour éviter la formation de graines, en allant chercher le bas de la tige puis en tirant d'un coup sec.
    Pour l'hiver, prévoir un bon paillage avec ses tiges feuillues repliées, de la paille ou un voilage de protection et un toit de tuiles pour le protéger de l'humidité.
    Par prévoyance, avant de pailler, prélever un petit bout de rhizome muni d'un oeil que à conserverer dans une potée à l'intérieur.
    culture en pot : effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs durant la période de croissance.
    hydroculture : ne pas oublier de changer régulièrement l'eau de la potée, d'y ajouter du chlore ou de l'eau de Javel pour limiter la prolifération du moustique tigre.
    fleurs coupées : c'est une excellente fleur coupée qui se conserve longtemps, mais qui est sensible aux bactéries. Il suffit de recouper de temps en temps le bout de la tige et de changer l'eau tous les 3 jours et d'en mettre peu dans un grand vase.
    Ou une autre technique, fendre le bas de la tige en deux, la plonger rapidement dans de l’eau bouillante et la placer ensuite dans 2 cm d’eau fraîche.
    L'arum blanc est disponible chez les fleuristes courant juin-juillet, ceux qui sont plus petits et multicolores sont disponibles quasiment toute l'année.
    maladies et parasites : délaissé par les lapins et les cervidés, mais convoité par les limaces (slugs) et les escargots (snails), adoré par les cétoines grises (Oxythyrea funesta*) qui viennent dévorer ses pollens. Il peut subir les assauts des pucerons (aphids) et dans les serres, les attaques des thrips du tabac, Thrips debilis (onion thrips) qui provoquent, des lésions argentées sur le limbe des feuilles. Les parties affectées ont tendance à se chloroser et ces thrips sont vecteurs de plusieurs redoutables virus. Une atmosphère trop chaude et sèche favorise l'apparition des araignées rouges (red spiders).
    Cargador de Flores - 1935 par Diego Rivera
    NB : son nom Zantedeschia, lui a été donné par le botaniste allemand Sprengel* en l'honneur du médecin-botaniste italien Giovanni Zantedeschi (1773-1846) et son nom spécifique aethiopica pour nous préciser son origine éthiopienne.
    Pour résumer les problèmes liés aux noms, il existe donc les Zantedeschia que l'on nomme communément Arum ou Calla, puis les Arum, (nom latin) qu'on nomme Gouet et les Calla (nom latin) que l'on nomme Arum, ce sont les espèces originaires de l'hémisphère sud.
    Ce genre de l'est de l'Afrique comprenait 48 noms d'espèces connues après révision, il ne comprend plus que 8 espèces de vivaces tubéreuses caduques ou persistantes, toutes redoutant la sécheresse.
    L'Arum blanc est disponible chez les fleuristes courant juin-juillet, ceux qui sont plus petits et multicolores sont disponibles quasiment toute l'année. Dans le langage des fleurs, il symbolise l'amour charnel. Sa longue floraison l'associe aux cérémonies du mariage et le nombre de fleurs dans un bouquet indique la mesure de ce désir.
    Il a sa place au jardin dans les bordures, les massifs de vivaces, les mixed-borders, dans un bassin ou au bord d'une pièce d'eau ou simplement dans des potées pour orner balcons, patios et terrasses.
    L'Arum a été mis à l'honneur dans les oeuvres du peintre réaliste mexicain Diego Rivera*, dans de nombreuses scènes de travail aux champs et de récoltes d'apparence naïve (peintures indigénistes), des portraits du peuple mexicain où abondent les fleurs, un thème important chez les Aztèques, comme Flower Festival 1925, le Porteur de Fleurs 1934, Cargador de Flores 1935, la fresque La vendedora de alcatraces 1938, La vendeuse de fleurs agenouillée (Girl With Lilies, 1941, El vendedor de alcatraces (The Flower Seller) 1942, vidéo La marchande d'arums 1943, Nu aux fleurs d'arum (Nude with Calla Lilies) 1944, Le porteur de fleurs (Man Loaded with Lilies) 1950. Thème repris par la suite par de nombreux artistes sud-américains.
    Propriétés toxiques :
    Les feuilles, les fruits et les rhizomes de toutes les espèces sont toxiques pour les hommes et tous les animaux, ils contiennent des cristaux d'oxalate de calcium qui provoquent des dermatites de contact et des alcaloïdes toxiques (aronine, aroine et arodine). L'ingestion provoque des brûlures bucco-pharyngées, une hypersalivation, des troubles digestives, des vomissements et des diarrhées pouvant être suivis de troubles cardiaques.
    Parmi les cultivars et les hybrides, citons :
    Il existe de nombreux hybrides néo-zélandais aux couleurs chatoyantes dans les tons de rose, rouge, orange violet et bronze, un feuillage uni ou maculé de crème, qui sont issus de croisements entre celui-ci, le Zantedeschia rehmanii et l'Arum jaune le Zantedeschia eliottiana, photo ci-dessous.
    - Zantedeschia 'Apple Court Babe', de plus ou moins 60 cm.
    - Zantedeschia 'Crowborough' à des fleurs plus grandes.
    - Zantedeschia 'Flamingo', fleurs d'un rose pâle veiné de rose plus soutenu et des boutons floraux plus foncés.
    - Zantedeschia 'Green Goddess' à fleurs blanches qui sont lavées de vert acide.
    - Zantedeschia 'Little Gem', découvert en Californie, une forme naine d'environ 30 cm, très florifère, à petits arums blancs.
    Autres espèces présentes dans l'Encyclopédie :
    - Zantedeschia albomaculata, consulter sa fiche.
    - Zantedeschia rehmanii Engl., Arum de Rehmann, Arum, Calla rose, consulter sa fiche.

    Les autres espèces du genre :
    - Zantedeschia elliottiana (W.Watson) Engl., après révision synonymes retenus Calla elliottiana (W.Watson) W.Watson,
    Calla elliottiana H. Knight, Richardia aurata Mottet, Richardia elliottiana W.Watson, Richardia rossii Chalwin, nommé ' Golden arum, Golden calla', ± 40 cm, en touffe compacte, Ø de 15 cm au feuillage maculé de stries, taches blanches et des fleurs au spathe jaune poussin en coeur presque noire, au spadice de la même couleur qui fleurissent de mai à octobre, la base est veinée d'un vert identique au feuillage, voir photo ci-dessous. La culture de ses gourmands est un peu plus difficile, éviter les sols trop acides.
    On peut trouver des cv comme 'Black Star', de 40 cm, au feuillage maculé de blanc, marginé d'un liseré violet, à fleur das u violet aubergine à marron violet veiné de purpurine.

    - Zantedeschia jucunda Letty, pas de synonyme. Une espèce menacée, en voie de disparition suite à des prélévements excessives à des fins horticoles, aire de répartition limitée aux montagnes de Sekhukhuneland, nommé 'Geel varkoor' en afrikaner (Oreille de cochon jaune), floraison jaune au cours de l'été (décembre à mars) très chaud, ponctués d'orages.
    - Zantedeschia odorata P.L.Perry, pas de synonyme retenu après révision en 2012, nommé par les anglophones 'Scented arum'localement en afrikaner 'soetvarkblom' (Doux arum), très rare, son aire de répartition est restreinte en Afrique du Sud, au nord de la province du Cap, dans le district de Namakwa, dans la région des chutes de Nieuwoudtville, 0.70 à 1m de haut avec une floraison hivernale, blanche.

    Zantedeschia elliottiana
    - Zantedeschia pentlandii (R.Whyte ex W.Watson) Wittm., synonymes retenus, Zantedeschia sprengeri (Comes) Burtt Davy,Calla pentlandii (R.Whyte ex W.Watson) auct., Richardia pentlandii R.Whyte ex W.Watson, Richardia sprengeri Comes., nommé 'Mapoch lily', en afrikaner 'Geel varkoor' espèce menacée en voie de disparition suite à des prélévements excessives à des fins horticoles et l'implantation d'exploitations minières au nord du Transvald région du fleuve Limpopo, 60 cm de haut, une floraison à spathe jaune citron, en été, de décembre à mars.

    - Zantedeschia valida (Letty) Y.Singh, un seul synonyme retenu Zantedeschia albomaculata subsp. valida Letty, nommé 'Yellow Arum', en afrikaner 'Geel varkoor' (Oreille de cochon jaune). Son aire de répartition est restreinte au nord-est de l'Afrique du Sud, à l'est de l'ancien Transvaal (Mpumalanga), dans les montagnes de Sekhukhuneland, 50 cm de haut, des feuilles étroites en forme de fer de lance, vert foncé avec des stries blanches de part et d'autre de la nervure médiane, qui est d'un vert uni, floraison en été (décembre-mars) dans un beau jaune.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces bulbeuses et rhizomateuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Kunth., abréviation botanique pour le botaniste prussien Karl Sigismund Kunth (1788-1850) qui à Berlin va gérer les collections récoltées par Alexandre de Humboldt au cours de ses séjours en Amérique et oeuvrer pour la parution de 'Plantes équinoxiales' paru en 7 volumes.
    Il rédige une monographie 'Notice sur Louis-Claude-Marie Richard,... ", où il écrit "Richard est certainement l'un des hommes de son siècle qui ont le plus contribué aux progrès de la botanique ; l'influence qu'il a exercé se fera sentir surtout par les travaux de ceux qui se sont pénétrés de ses principes, et qui marchent sur ses traces. Personne n'a poussé plus loin l'art d'observer la nature jusque dans les moindres détails .." il y précise qu'il est l'auteur anonyme de 'Flora Borealis-Américana' de Michaux, en 2 volumes publiée en 1803, consultable en ligne à la Bnf.
    *Kuntze, abréviation botanique pour le botaniste allemand Carl Ernst Otto Kuntze (1843-1907) qui voyage à travers le monde, collectant des milliers d'espèces. Il est le grand réformateur de la nomenclature botanique 'Nomenclaturae botanicae codex brevis maturus, sensu codicis emendati aux Lois de la nomenclature botanique de Paris de 1867; linguis internationalibus: anglica, gallica, germanica quoad nomina latina, édité en 1903.
    *Oxythyrea funesta les larves de cette cétoine grise se nourrissent des racines des plantes, tandis qu'elles dévorent surtout sur les fleurs blanches ou jaunes, les pollens et les cellules reproductrices des fleurs.
    *Miller, le jardinier, botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), nommé surintendant en chef du jardin botanique de Chelsea (Apothecaries’ Garden, 1673), l'un des plus anciens jardins botaniques, aujourd'hui connu, sous le nom de Chelsea Physic Garden de Londres.
    On lui doit la référence pour les jardiniers du 18e siècle : 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres de 1755 à 1760, illustré de nombreuses gravures d'Ehret, de Lancake et de John Miller.
    Dans ce vieux jardin botanique, il y cultive, en 1757, de nouvelles espèces, telles que l'Arum d'Éthiopie et la Pervenche de Madagascar, adressées, depuis le jardin du Roy de Paris. Abréviation botanique : Mill.
    *Rivera, Diego Rivera (1886 - 1957), après un séjour en Union soviétique de 1927 à 1928. L'année suivante, au cours d'un débat politique, il rencontre une artiste peintre mexicaine Frida Kahlo qu'il épouse, le 29 août 1929. Pendant son séjour en Europe et à Paris ( 1909), il a vécu la Révolution mexicaine (1910-1920) et la Révolution russe (1917), deux mouvements qui l'ont inspiré à peindre de grandes peintures murales sur des thèmes socialistes.
    Il devient à partir de 1931, un peintre haut en couleur aussi célèbre de Matisse pour ses oeuvres dédiées à la classe ouvrière, à la révolution russe et au communisme bolchevik, et à partir des années 1930, il réalise des fresques monumentales en hommage à l'industrie automobile de Détroit, des pièces maîtresses du DIA (Detroit Institute of Arts), également à à San Francisco et à New York où il réalise la peinture murale 'l'homme à la croisée des chemins' au Rockefeller Center, qui sera controversée, cachée par un drap blanc et qui, finalement, a été détruite parce que Rivera avait refusé de retirer de cette fresque Lénine, Trotski et Marx, les icônes du communisme. Photographiée par un de ses assistants, il peut reproduire l'oeuvre au musée des Beaux-Arts de Mexico, intitulée l'Homme , Contrôleur de l'Univers - 1934, dimension 4,85 x 11,45 m.
    Pour découvrir leur oeuvre respective rentrer dans un moteur de recherche dansla section images leur nom respectif suivi de obras de arte ou pinturas et pour Frida Kahlo (1907 -1954) chercher également avec Caza azul, où elle vécut avec Diego. Aujourd'hui, c'est son musée, dans le quartier de Coyoacán à Mexico.
    Spreng., abréviation botanique pour le médecin botaniste allemand Kurt Polycarp Joachim Sprengel (1766-1833). Il enseigne la médecine, en 1789, spécialiste de l'histoire de la médecine, auteur de nombreux ouvrages, sur cette histoire, il s'intéresse à la classification linnéenne. Il est élu membre de l'Académie royale des sciences de Suède en 1810. Il échange de septembre 1818 à mai 1819, une correspondance sur des graines et des fougères plantées à Liverpool avec l'éditeur, botaniste anglais William Pamplin (1806-1939) également pépiniériste à Chelsea.
    natacha mauric© 02/01/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie

Jardin! L'Encyclopédie

Zantedeschia et cétoines grises





compteur de visites html