Zantedeschia rehmanii - Arum de Rehmann, Calla rose
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    von Hermann Schultz ©
    Nom commun : Arum de Rehmann, Calla rose, nommé par les anglophones 'Pink calla,Pink Calla Lily', en espagnol 'Cala rosada'.
    Nom latin : Zantedeschia rehmanii  Engl.*, synonymes retenus après révision en 2012 Richardia rehmannii  (Engl.) N.E.Br. ex Krelage, Richardia rehmannii  (Engl.) N.E. Br. ex W. Harrow, Zantedeschia stehmannii  Sprenger*
    famille : Araceae.
    catégorie : vivace à rhizome charnu.
    port : touffe compacte, semi-érigée.
    feuillage : persistant hors gel pour l'espèce type, vert foncé. Grandes feuilles étroites lancéolées.
    floraison : longue de la fin du printemps à l'été (avril/août selon climat), dans l'hémisphère sud sa floraison est plus longue du printemps à l'hiver (avril/décembre).
    couleur : spathe rose, mauve, ou rose pourpre, spadice jaune pâle.
    hauteur : 0.40 à 0.50 m et plus pour certains cv, Ø au moins 0.30m.
    plantation : au printemps ou à l'automne selon climat entre 15 à 20cm de profondeur suivant la hauteur du sujet tous les 30 cm, prévoir un bon paillage (écorce de pin) pour conserver le substrat frais. Rajeunir les touffes tous les 3 ou 4 ans, séparer le rhizome en plusieurs morceaux, toujours munis au moins de 1 ou 2 bourgeons et surtout laisser sécher les éclats durant quelques jours pour qu'ils cicatrisent bien avant de les planter.
    Pour ceux qui ont les pieds dans l'eau prévoir une profondeur de 20 à 30 cm.
    multiplication : par division des touffes, prélèvements de rejets ou rhizomes vers la mi-juillet et par semis dès maturité des graines, ou courant févier-mars par semis à l'étouffée à 25°C, les graines sont à peine recouvertes, maintenir le substrat humide, compter pour la levée de 1 à 3 mois puis patienter au moins 3 ans pour la floraison. Lors de la récolte des graines prendre le temps de bien les nettoyer toujours avec des gants car la sève peut irriter la peau et éviter de vous toucher le visage, elle l'est également pour vos yeux.
    sol : très riche, frais mais bien drainé.
    emplacement : soleil léger ou mi-ombre (ombre partielle), à l'abri des vents qui peuvent casser les tiges.
    zone : 8 -11, USDA zones 9a-10, ailleurs dans des potées que l'on rentre l'hiver.
    origine : Afrique du Sud en zones humides marécageuses, qui s'assèchent en été, consulter carte de l'Afrique.
    entretien : mettre des gants pour supprimer les fleurs et les feuilles fanées, après la floraison le maintenir au sec, pour reproduire la sécheresse de son milieu naturel.
    culture en pot : n'oubliez pas de l'arroser régulièrement durant la période de croissance, jusqu'à la floraison effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs hors période de floraison.
    A l'automne avant les premières gelées les arums de couleurs sont arrachés, nettoyés et conservés au sec durant l'hiver.
    hydroculture : n'oubliez pas de changer régulièrement l'eau de la potée et surtout d'y ajouter du chlore ou de l'eau de Javel pour limiter la prolifération du moustique tigre.
    maladies et parasites : délaissé par les lapins et les cervidés mais convoité par les limaces et les escargots, adoré par les cétoines grises (Oxythyrea funesta*) qui viennent dévorer ses pollens; il peut subir les assauts des pucerons et dans les serres les attaques des thrips du tabac (Thrips debilis) qui provoquent des lésions argentées sur le limbe des feuilles, les parties affectées ont tendance à se chloroser et ces thrips sont vecteurs de plusieurs redoutables virus. Une atmosphère trop chaude et sèche favorise l'apparition des araignées rouges.
    fleurs coupées : l'arum est une excellente fleur coupée qui se conserve longtemps mais qui est sensible aux bactéries, il suffit de recouper de temps en temps le bout de la tige et de changer l'eau tous les 3 jours et d'en mettre peu dans un grand vase.
    Ou une autre technique fendre le bas de la tige en deux, la plonger rapidement dans de l’eau bouillante et la placer ensuite dans 2 cm d’eau fraîche.
    Il est disponible chez les fleuristes courant juin-juillet, ceux qui sont plus petits et multicolores sont disponibles quasiment toute l’année.
    NB : son nom Zantedeschia  lui a été donné par le botaniste allemand Sprengel en l'honneur du médecin-botaniste italien Giovanni Zantedeschi (1773 - 1846) et son nom spécifique rehmanii  de Rehmann, dédié au botaniste polonais Antoni Rehmann, qui collecte de 1875 à 1880 de nouvelles espèces en Afrique du Sud.
    L'Arum de Rehmann a sa place au jardin dans les bordures, les massifs de vivaces, les mixed-borders, au bord ou dans un bassin, une pièce d'eau où simplement dans des potées pour orner balcons, patios et terrasses.
    Pour résumer les problèmes liés aux noms, il existe donc les Zantedeschia que l'on nomme communément Arum ou Calla, puis les Arum (nom latin) qu'on nomme Gouet et les Calla (nom latin) que l'on nomme aussi arum.
    Il existe de nombreux hybrides néo-zélandais aux couleurs chatoyantes (rose, rouge, orange violet, bronze au feuillage uni ou maculé de crème), issus de croisements entre celui-ci Zantedeschia rehmanii  et l'arum jaune Zantedeschia eliottiana  au feuillage moucheté de crème, la culture de ses gourmands est un peu plus difficile, éviter les sols trop acides. Il est moins florifère que le Zantedeschia aethiopica , mais c'est aussi une excellente fleur coupée qui se conserve longtemps dans un grand vase avec pas trop d'eau, il suffit de recouper le bout de la tige et de changer l'eau tous les 3 à 4jours.
    Ce genre originaire de l'est de l'Afrique qui comprenait 48 noms d'espèces connues après révision ne comprend plus que 8 espèces de vivaces tubéreuses caduques ou persistantes, toutes redoutant la sécheresse.
    Propriétés toxiques :
    Les feuilles, les fruits et les rhizomes de toutes les espèces sont toxiques pour les hommes et tous les animaux, ils contiennent des cristaux d'oxalate de calcium qui provoquent des dermatites de contact et des alcaloïdes toxiques (aronine, aroine et arodine); l'ingestion provoque des brûlures bucco-pharyngées, une hypersalivation, suivie de troubles digestives, de vomissements et de diarrhées et des troubles cardiaques.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Zantedeschia aethiopica  ‘Grace’, obtention néerlandaise de 0.60 à 0.90 de haut, spathe blanc d'au moins 25 cm griffé de vert en pointe, en coeur jaune verdâtre recherché par les fleuristes car il se conserverait plus de six semaines.
    - Zantedeschia elliottiana 'Black Magic', commercialisé également sous Zantedeschia 'Black Magic', 0,50 à 1m, feuillage vert grenouille à plus foncé maculé de taches blanches, floraison d'un beau jaune impérial, lavé et veiné de vert à la base du spathe.
    -Zantedeschia elliottiana 'Picasso', 0.50m à 1m, feuillage vert grenouille maculé de blanc, floraison sur le revers blanc veiné de violet vers la base, à l'intérieur violet améthyste à zinzolin avec une large marge blanche.
    - Zantedeschia  'Brigadier' d'un rouge orangé lavé de jaune, feuilles légèrement tachetées.
    - Zantedeschia  'Cameo', 0.30 à 0.60 de haut d'un orange saumoné, au feuillage maculé de trait blanc crème.
    - Zantedeschia  'Mango' d'un rouge vermillon orangé, au feuillage moucheté de blanc, photo ci-contre.
    Autres espèces présentes dans l'Encyclopédie :
    - Zantedeschia albomaculata (Hook.) Baill., Arum maculé de blanc, Arum panaché, consulter sa fiche.
    - Zantedeschia aethiopica  Spreng., Zantedeschie, Arum, Calla d'Éthiopie, consulter sa fiche.

    Dans l'abécédaire consulter la liste des autres espèces bulbeuses et rhizomateuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Engl., abréviation botanique pour le réputé botaniste, taxonomiste, professeur de botanique systématique prussien Heinrich Gustav Adolf Engler (1844-1930), nommé membre de l'Académie allemande des naturalistes Leopoldina en 1876, fondateur et rédacteur en chef en 1880 de la revue 'Botanische Jahrbücher'. Créateur en 1889 du jardin botanique de Berlin à Dahlem, il en assurera la direction jusqu'en 1910.
    *Oxythyrea funesta les larves de cette cétoine grise se nourrissent des racines des plantes, tandis qu'elle dévore surtout sur les fleurs blanches ou jaunes les pollens et les cellules reproductrices des fleurs.
    *C.K.Spreng., abréviation botanique pour le théologien, pasteur luthérien, professeur de botanique allemand Christian Konrad Sprengel (1750-1816), dès 1787, il se consacre entièrement à l'étude de la morphologie et la sexualité des fleurs (plus de 500 espèces), sur le rôle des insectes et celui du vent sur la pollinisation.
    Il publie le résultat de ses observations dans 'Das Geheimnis der Natur entdeckte im Bau und in der Befruchtung der Blumen - 1793 (Le Mystère de la nature nouvellement révélée dans la structure et la fécondation des fleurs), un ouvrage révolutionnaire négligé par ses congénères botanistes, déçu par ce manque d'intérêt, il ne publiera pas la suite de ses travaux. Enfin, en 1841, le naturaliste Charles Darwin reconnait l'importance de ses travaux qui lui serviront de base.
    Lire 'La sexualité des plantes' par Alec Bristow (éd.1978), éd en français, Robert Laffont, 1980. 'Les plantes: amours et civilisations végétales par Jean-Marie Pelt, (nouvelle éd. 1980) Arthème Fayard.
    natacha mauric © 02/01/2000 ® par la Société des Gens de Lettres
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