Elettaria cardomum - Cardamome de Malabar
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    Nom commun : Cardamome, Cardamome de Malabar, Amome de Malabar, Cardamome verte, à la Réunion Élettari cardamone, Petit cardamome, Coeur d'amant, nommée par les anglophones 'Cardamom, Queen of Spices, Hil of the Persians, Ailum chedy of The Malabar, Siamese cardamums, Ceylon Cardamums', en allemand 'Kardamom, Grüne Kardamom', en arabe 'alhal, hal, Kakulah', en espagnol et en italien 'Cardamomo', en tamil 'Petita yelam', en hindi et urdu 'Bara Elaichi', en sanskrit 'Brihadaela', bengali 'Elachi, Elaichen vietnamien 'Thào quà, Da khâu Cây Tiêu d'âu khäu' qui signifie petite muscade.
    Nom latin : Elettaria cardomum (L.) Maton*, synonymes Alpinia cardamomum (L.) Roxb.*, Amomum cardamomum L., Amomum ensal Raeusch., Amomum racemosum Lam., Amomum repens Sonn., Amomum uncinatum Stokes, Cardamomum malabaricum Pritz., Cardamomum malabaricum Pritz., Cardamomum minus (Gaertn.) Kuntze, Cardamomum officinale Salisb., Elettaria cardamomum var. minuscula Burkill, Matonia cardamomum (L.) Stephenson & J.M.Churchill, Zingiber minus Gaertn., et invalide Cardamomum elletari Garsault
    illustration : planche 166, dans 'Atlas der officinellen Pflanzen de O.C. Berg, C.F.Schmidt, volume 4 (1896-1899).
    famille : Zingiberaceae.
    catégorie : vivace, herbacée rhizomateuse, d'une durée de vie de 40 ans au minimum.
    port : touffe élancée, évasée.
    feuillage : persistant, vert moyen à vert foncé brillant, nervure médiane plus claire. Sur de longues tiges, feuilles lancéolées d'environ 50 à 55 cm de long x 5 à 6 cm de large, aux nervures marquées, duveteuses sur le revers, légèrement incurvées en forme de gouge, à court pétiole nervuré de rouge.
    floraison : hampe florale de 40 cm de long. Inflorescence en grappe pourvues de bractées en forme de spathes sur 3 à 5 rameaux secondaires, 3 à fleurs tubulaires hermaphrodites à 1 étamine et un ovaire infère triloculaire.
    couleur : le labelle est blanc à blanc jaunâtre, strié, lavé de pourpre, au bord largement et irrégulièrement marginé de plusieurs tons de rose.
    fruits : en forme d'urne, capsules oblongues déhiscentes de 1 à 2 cm à 3 valves renflées d'un vert-jaune puis jaune paille, contenant de 15 à 20 petites graines fripées, ridées marron clair ou noirâtre de 6 à 7 mm, aromatiques, épicées légèrement piquantes.
    Elles se récoltent d'août en avril et le séchage est rapide, juste 1 ou 2 jours pour limiter l'ouverture des capsules, lors d'un trop long séchage. Au séchage la capsule verte laisse apparaître des stries qui devient légèrement bosselée.
    croissance : rapide.
    hauteur : 1.60 à 3/4 m.
    multiplication : par division des rhizomes et par semis à chaud, mais c'est plus aléatoire.
    sol : riche et humide, acide ou neutre.
    emplacement : mi-ombre.
    zone : 10-11, U-K hardiness H1B, USDA zones 10a-13b.
    origine : dans les sous-bois des forêts tropicales entre 700 et 1 600 m d'altitude sur les versants humides des Indes orientales et au centre du Sri Lanka* en altitude, dans la région de Kandy*, largement cultivé à des fins commerciales, dans les États du sud, majoritairement au sud-est de l'État du Kerala, dans la région de La région de Cardamom Hills, au Karnataka et Tamil Nadu, consulter la carte de Inde.
    Le collecteur Nathaniel Wallich le découvre, dans les parties montagneuses de la côte de Malabar, décrit en "Flora indica, or, Descriptions of Indian plants" par William Roxburgh, page 68 à 71, volume 1, 1820, consulter BHLibrary.
    Cardamome de Malabar
    Carl Friedrich Schmidt (1811-1890)
    Introduit sur l'île de Java et l'île d'Amboine en 1670, également cultivé et exploité à l'ouest de l'Inde, certaines parties du Laos, Cambodge et au nord-ouest du Vietnam, dans les massifs montagneux de la province de Cao Bang et au nord, dans la province de Lào Cai et dans la province de Lang Son, ainsi qu'en Afrique.
    maladies et ravageurs : dans les jardins de Singapour, il a été remarqué que les écureuils consomment les fleurs.
    Présent à la Réunion vers Saint Philippe et le Bois Blanc.
    NB : décrite en 1811 par Maton, son nom Elettaria vient d'un mot malayalam 'Elathari' qui signifie littéralement les graines d'Ela, son nom spécifique cardomum vient du latin 'Amomum' mot qui dérive de l'arabe 'Hamama' issu de Hamma, qui signifie, réchauffer, chauffer faisant allusion à la saveur des graines.
    Vous pouvez en découvrir des spécimens, dans les serres du jardin botanique d'Édimbourg et celui d'Oslo.
    Ce genre comprenait 47 noms d'espèces référencées, après révision, seulement 11 noms ont été acceptés et 34 autres noms d' espèces comme synonymes. Des espèces persistants ou caducs, originaires des zones tropicales.
    Propriétés et utilisations :
    Dans les années 1900, c'est la Cardamome de Ceylan qui était réputée et d'une belle couleur jaune paille.
    C'est une des épices les plus chères avec la vanille et le safran, cultivée aussi au Guatemala, en Tanzanie, en Thaïlande, dans les zones tropicales. Elle est vendue le plus souvent sous le nom de cardamome verte, on peut la trouver blanchie au lait de chaux.
    Sous la Rome Antique, elle avait sa place dans l'oxygarum, mélange à base de cumin, menthe, poivre, vinaigre et miel.
    Au Moyen Age, elle fut interdite par décret royal aux ecclésiastiques, pendant les offices, son parfum étant jugé trop sensuel.
    Cette cardamome contient des glucides, des fibres alimentaires, du calcium, du potassium, du magnésium, du fer et du phosphore.
    L'enveloppe à une saveur légèrement sucrée, camphrée, citronnée et les graines sont piquantes et poivrées ; croquées, elles rafraîchissent l'haleine tout en étant digestives.
    En Inde, elle est considérée comme bénéfique pour la santé, tout en apportant, dans de nombreux types de mets, son arôme. Elle s'utilise entière pour parfumer, les plats ou seulement les graines moulues.
    Elle entre dans la composition du garam masala indien (cardamome, cannelle, girofle, cumin, coriandre, noix muscade, poivre) et d'autres mélanges d'épices accompagnant currys et desserts.
    Au Moyen-Orient, elle est très utilisée en mélange pour accompagner les viandes et torréfiée, elle est ajoutée au café en Égypte, en Turquie et au Proche-Orient, c'est le symbole de l'hospitalité.
    Sous les tropiques, ils l'utilisent pour conserver les aliments et les pays nordiques, slaves et anglo-saxons, la rajoutent dans la viennoiserie, les marinades et les desserts.
    Elle entre aussi dans la fabrication de l'encens, de confiseries, pâtisseries et celle des chocolats.
    L'huile essentielle d'un jaune très pâle entre dans la composition d'alcool (Aquavit), de liqueurs et dans celle de certains parfums.
    Propriétés médicinales :
    On en extrait une huile essentielle (contient du cinéol, limonème, terpinéol, linalol), qui est préconisée en phytothérapie et aromathérapie pour ses propriétés antiseptiques, carminatives et antispasmodiques, et comme stimulant digestif, prescrite comme laxatif et pour traiter les troubles digestifs, les ballonnements, les flatulences, les coliques, la dyspepsie et les vomissements, il en va de même pour les graines. En Europe, cette huile essentielle est utilisée en phytothérapie.
    .Les pharmacopées au Vietnam, 'utilisent le fruit, dans diverses préparations médicinales pour traiter le foie et en préparation à usage externe pour soigner le prolapsus utérin.
    La cardamome est déconseillée aux personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires surtout ceux ayant des troubles du rythme cardiaque (myocardite), car elle augmente le taux de CPK dans le sang, c'est à dire la créatine kinase, nommée autrefois, créatine phosphokinase; elle est déconseillé aux femmes enceintes, aux femmes allaitantes ainsi qu'aux enfants de moins de 7 ans, et il est recommandé d'éviter tout contact avec les muqueuses et les yeux.
    Les graines contiennent des huiles essentielles entre 4 et 5%) principalement composées de cinéol, terpinéol, terpinène, limonène, sabinène et terpinéol sous forme d'acides formique et acétique et 10% de graisses.
    Le rhizome est un anti fébrifuge et un excellent tonique.

    Annotations :
    *Kandy, c'est le nom d'une ville du centre du Sri Lanka située sur un plateau, dans une région montagneuse couverte de forêts tropicales où s'abritent de grandes plantations de thé.
    Maton abréviation botanique pour le médecin et un naturaliste britannique William George Maton (1774-1835), qui a occupé plusieurs fonctions au Royal College of Physicians de Londres, tout en s'intéressant à la botanique. En mars 1794, il est élu membre de la Linnean Society, il rédige des articles d'histoire naturelle, un article sur l'écorce du quinquina et des ouvrages sur les coquillages dont An Historical Account of Testaceological Writers en collaboration avec Thomas Rackett, édité en 1803.
    Lui ont été dédié un genre de fougère Matoniaceae, un coquillage Ostrea matonif Maton's Scallop Shell, et un perroquet Maton's Parakeet Posterazzi psittacidae.
    Il est introduit auprès de la famille royale par l'intermédiaire de la reine Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (1761-1818), qui le contacte pour obtenir le nom d'une graminée, à partir de 1816 il est le médecin extraordinaire de la reine Charlotte et par la suite celui de la duchesse de Kent et de la princesse Victoria.
    Un ouvrage retrace sa vie A biographical sketch of the late William George Maton. M.D. par John Ayrton Paris, Cambridge Library Collection, édité en novembre 2011. Lire Geology and landscape in SW England in the eighteenth century, as recorded in the travel journals of William George Maton, page 171 à 180 rédigé par John D.Mather dans Appreciating Physical Landscapes: Three Hundred Years of Geotourism special publication 417 de la Geogolical Society, édité par T.A.Hose.
    *Roxb., abréviation de William Roxburgh (1751-1815) chirurgien, botaniste écossais surnommé le père de la botanique des Indes, qui oeuvre pour le compte de la Compagnie des Indes avant de s'installer vers 1776 à Madras (depuis 1996, nommée Chennai, état Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde), par la suite, il devient le responsable des Jardins botaniques de Calcutta.
    *Sri Lanka, le problème est qu'en 2019 dans les montagnes, ils défrichent, dans les forêts pluviales, détruisant les espèces florales et la faunique endémique.
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