Nom commun : Cyprès du Cachemire, Cyprès du Bhoutan, Cyprès pleureur du Bhoutan, nommé par les anglophones 'Kashmir cypress, Weeping cypress of Bhutan', en italien 'Cipresso del Cashmire'.
Nom latin : Cupressus cashmeriana Royle* ex Carrière.* (1867), synonymes retenus après la révision de mars 2012, Cupressus assamica Silba* (1994), Cupressus darjeelingensis (Silba) Silba, I>Cupressus himalaica Silba, Cupressus pseudohimalaica Silba*, Cupressus tortulosa Griff., Cupressus torulosa var. cashmeriana (Royle ex Carrière) A.H.Kent (1900), Cupressus cashmeriana subsp. himalaica (Silba) Silba, Cupressus tortulosa subsp. himalaica (Silba) Silba, est illégitime Cupressus pendula Griff.*
famille : Cupressaceae.
catégorie : arbre à l'écorce brun-rouge se desquamant en lanières.
port : pyramidal, étroit à l'aspect pleureur, aux branches grêles, étalées, ascendantes, puis déclinées, aux longs rameaux retombants.
feuillage : persistant, aromatique, vert pâle glauque à vert bleuté. De très longues ramules plates et pendantes.
Des petites feuilles opposées, squamiformes-aciculaires, imbriquées de 3 à 8 mm, de plusieurs forme selon le positionement les inférieures sont fines et réduites, les latérales plus grandes et plus aiguës.
floraison : en hiver, minuscule inflorescence en groupes séparés, les mâles solitaires en partie terminale de moins de 5 mm et les femelles de forme ovoïde de 2 à 3 cm, groupées ou solitaires.
couleur : des cônes d'un vert bleuté, comme le feuillage, virant au jaune puis au brun à maturité.
fruits : deux ans après la pollinisation, des petits cônes globuleux, de 1 à 1,5 cm, pourvus d'une dizaine d'écailles à pointe recourbée.
croissance : moyennement lente, les premières années assez rapide, puis vraiment très lente.
hauteur : 15 à 20 m.
plantation : au printemps ou à l'automne, selon climat avec une préfrence pour l'automne pour lui permettre de bien établir son système racinaire avant la période estivale. Bien choisir son emplacement, car comme tous les Cupressus, il possède une racine principale pivotante.
multiplication : par semis à ± 3 cm, après scarification, puis trempage des graines dans de l'eau durant 24h, suivi d'une stratification à froid pendant un mois, également par boutures à talon de tiges semi-ligneuses.
sol : profond, riche, frais, mais bien drainé.
emplacement : soleil ou mi-ombre.
zone : 9-11, U-K hardiness H3, USDA zones 9-10, il lui faut de la chaleur et de l'humidité, mais une fois installé, il tolère de longues périodes de sécheresse, mais il est sensible aux gelées.
origine : dans les forêts de chênes et de Lauracées, dans les vallées sur les versants sud, à l’est de l'Himalaya, au royaume du Bhoutan, dans l'état de l'Assam et la partie limitrophe de l'Arunachal Pradesh, située au nord-est de l'Inde, entre 13 00 et 2 700 m d'altitude, dans des régions escarpées, aux moussons d'été, avec des précipitations annuelles entre 800 et 2 000 mm. Introduit de longue date en zone frontalière au Sikkim, à l'est du Népal et dans la région autonome du Tibet (Xizang), plantés aux abords des temples et des monastères.
Dans son habitat, en 2010, c'est une espèce qui a été répertoriée, espèce quasi menacée et qui, depuis 2013, figure sur la liste rouge des espèces menacées de l 'UICN. Sa vulnérabilité est dû au faite que son bois était utilisé pour la construction des édifices religieux bouddhistes et des demeures traditionnelles, il est d'ailleurs avec le Cupressus torulosa l’arbre national du Bhoutan, c'est un arbre sacré.
Découvert au Cachemir par John Forbes Royle* en 1838, selon Élie-Abel Carrière*, jardinier en chef du Jardin des Plantes de Paris, il écrit à son sujet, en 1855 :
"Cette espèce, très-gracieuse et très distincte, ne peut être confondue avec aucune autre lorsqu'elle est jeune. Pourtant, en vieillissant, elle se rapproche du Cupressus tortulosa, dont elle est probablement une forme", dans son "Traité général des conifères, publié en 1867 ; les deux espèces à Paris, ont été introduites en 1862, en provenance de plants cultivés à Kew Garden.
entretien : veiller à arroser régulièrement, les jeunes sujets, la sécheresse nuit à leur développement.
maladies et ravageurs : peut subir les assauts des pucerons du Cyprès Cynara cupressi (Cypress aphids), qui occasionnent eux aussi, des dessèchements foliaires ; sensible au Phytophthora (phytophthora root rot) qui provoque aussi, le pourrissement racinaire et au pied peut se développer l'Armillaire couleur de miel (honey fungus).
Le chancre cortical du cyprès, peut signaler sa présence par un brunissement, puis le dessèchement de rameaux, il est dû, à un champignon Seiridium cardinale qui fini par le faire dépérir, dans son intégralité et par se propager aux autres cyprès.
NB : son nom Cupressus vient du latin où il désigne le genre, venant du grec 'kuparissos' qui désigne l'espèce, un mot qui pourrait avoir une origine sémitique, certains auteurs pensent que cela viendrait plus tôt de Cyprus qui indique l'origine chypriote du cyprès toujours vert Cupressus sempervirens et cashmeriana pour préciser son origine la région montagneuse du Cachemire, située au sud de la chaîne montagneuse de l'Himalaya, au nord de l'Inde, s'était sous l'Empire britannique, un état positionné entre, au sud, l'Inde, au nord, le Pakistan et la Chine, un territoire administré par l'un et revendiqué par l'autre, une zone stratégique qui oppose depuis 1947, l'Inde au Pakistan, qui revendique la partie administrée par l'Inde et l'Inde à la Chine, pour la partie qu'elle administre et qui permet de relier, le Tibet et le Xinjiang. L'État du Cachemire et Jammu, est sous administration de l'Union indienne, consulter la carte © Encyclopædia Britannica, Inc.
Ce genre est la seule famille de conifères ayant une distribution mondiale, comprenait 190 noms d'espèces référencés, après la révision de mars 2012, il n'en comprend plus que 19 espèces (selon certains botanistes seulement 17) ayant 153 autres noms comme synonymes et 18 autres noms sont toujours non résolus ; dans ces 19 espèces, 2 d'entre elles sont originaires de l'Europe méridionale, de l'Afrique du Nord, du sud-ouest de l'Amérique Centrale et de l'ouest des États-Unis, et les autres sont originaires de l'Asie, du sud-ouest de la Chine et de l'est de la chaîne de l'Himalaya, certaines d'entre elles sont adaptées au climat de mousson, mais la plupart sont xérophiles, originaires de régions saisonnièrement sèches avec des étés chauds, pour certaines des populations reliques, dont il ne reste que quelques représentants dans leur milieu d'origine aride, pour d'autres trop dispersées, leur milieu d'origine n'a pas pu être établi.
La liste est consultable sur The Plant list.
La population qui pousse à l'état sauvage au Bhoutan, est fragmentée en 19 emplacements qui sont répartis sur une zone de 500 km², ont un feuillage plus vert et moins pendant que ceux plantés en Europe, qui sont considérés comme des cultivars issus de deux provenances différentes, Kew et les collections de Griffith qui serait C. tortulosa Griff., dont ceci-dit des spécimens remarquables sont visibles au Jardin botanique des Montagnes noires en Bretagne, à l'Arboretum de Villardebelle et au Jardin botanique de Val Rahmeh à Menton et en Italie sur le Lac Majeur sur la plus grande l'île d'Isola Madre, où se trouve le plus grand du genre en Europe.
Le 26 juin 2006, s'est abattue une tornade, un violent tourbillon a mis à terre devant la loggia du palais Renaissance, le Cupressus cashmeriana glauca, un bicentenaire de 27 m h. x 7.50 m de circonférence, l'emblème des lieux, qui a été planté en 1862, à l'entrée du Palazzo Borromeo et de rares exemples de magnolias uniques au monde, ont subit des dommages considérables, il a fallu 6 mois pour remettre le parc en état.
Sous la direction de Gianfranco Giustina*, conservateur des jardins des îles Borromées, les jardiniers et la famille Borroméo, propriétaire de l'île ont oeuvré le 5 juillet, avec le concours d'un hélicoptère et l'utilisation de deux treuilles, qui ont pu redresser et repositionner, ce majestueux cyprès, qui entre temps, a été arrosé par les jardiniers pour l'hydrater et son système racinaire a été bâché de toiles sans cesse humidifiées. Découvrir la fiche.
- Cupressus dupreziana A. Camus., synonyme Cupressus lereddii H. Gaussen, Cyprès du Tassili, consulter sa fiche.
- Cupressus glabra Sudworth, donné par certains auteurs comme synonyme de Cupressus arizonica var. glabra (Sudw.) Little ou Cyprès glabre, consulter sa fiche.
- Cupressus leylandii A. B. Jackson & Dallimore, Cyprès de Leyland, c'est à l'origine un croisement naturel, remarqué en 1888, par C. J. Leyland, au parc de Leighton Hall (Galles - Grande Bretagne) entre Cupressus lambertianaa et Chamaecyparis nootkaensisa, à partir de là, il fut créé vers 1911, des hybrides Cupressocyparis x, consulter sa fiche.
- Cupressus macrocarpa Hartweg ex Gordon, synonyme Cupressus lambertianaCarr., Cyprès de Lambert, Cyprès de Monterey. Consulter sa fiche.
- Cupressus sempervirens L., le Cyprès d'Italie, Cyprès de Provence, consulter sa fiche.
Quelques autres espèces :
- Cupressus atlantica Gaussen, Cyprès de l'Atlas, originaire de l'Afrique du Nord, dans la chaîne de l'Atlas, feuillage vert foncé, des cônes bruns à pointe, brillants, zones 7-10.
- Cupressus bakeri Jeps., synonyme Cupressus macnabiana var. bakeri (Jeps.) Jeps. ou Cyprès de Baker, originaire des États- Unis, au nord-ouest de la Californie en altitude, 10 - 15 m, feuillage vert de gris, petits cônes, zones 7-10.
- Cupressus duclouxiana Hickel, le Cyprès de Ducloux, originaire de Chine, dans la province du Yunnan ainsi qu'au Séchouan, 20 à 25 m, feuillage d'un vert bleuté, des cône pruineux puis d'un marron brillant à maturité, en zones 9-10.
- Cupressus forbesii Jeps. , Forbes' cypress, Cyprès de Forbes*, donné comme étant synonyme de Cupressus guadalupensis var. forbesii (Jeps.) Little, le Cyprès de Forbes, du Tecate, nommé Tecate Cypress, sud de la Californie, comté de San Diego, endémique à la région du pic Tecate, trapu de forme évasé, arrondi, feuillage vert foncé, des cônes marron, zones 9-10, voir Calphoto © Berkeley.
- Cupressus funebris Endl., synonymes Chamaecyparis funebris (Endl.) Franco, Juniperus quaternata Miq., le Cyprès de Chine, originaire de Chine centrale, en altitude, de 20 à 25 m, port étalé, pleureur, feuillage gris vert, petits cônes ovoïdes, zones 8-10, tolère jusqu'à -10 °C. Introduit en 1808 en Europe
- Cupressus gigantea W. C. Cheng & L. K. Fu in W. C. Cheng, Cyprès de Tsangpo, originaire du Tibet, en altitude, à partir de 3 000 m, environ 45 m, une espèce rare, en voie de disparition, dans son habitat, zones 9-10.
- Cupressus goveniana Gord., synonyme Cupressus californica Carr., Cyprès de Californie, Cyprès de Gowen, originaire de Californie dans la région de Monterrey, 10 - 15 m, feuillage vert pâle, petits cônes sphériques d'un brun foncé brillant, zones 7-10.
- Cupressus guadalupensis S. Watson, synonyme Cupressus macrocarpa var. guadalupensis Mast., Cyprès de Guadalupe, endémique à l'île de Guadalupe (sur le Mont Augusta, île au large de la Basse Californie, un port conique, feuillage vert bleuté. Serait en voie de disparition à l'état naturel.
- Cupressus lusitanica Miller, Cyprès de Lusitanie (Portugal), Cyprès de Goa, Cyprès du Mexique, originaire d'Amérique centrale, du Mexique au Guatemala, et à la Costa Rica, environ 20- 30m, port pyramidale, feuillage vert glauque, zones 8-11.
- Cupressus macnabiana Andr.Murr., Cyprès de Mc Nab, originaires des États- Unis, de la Californi das la Sierra Nevada et au nord des Coast Ranges, de 8 à 12 m, feuillage vert pâle, cônes oblongs et pruineux brun-rougeâtre, zones 7-10.
- Cupressus torulosa D. Don, Cyprès de l'Himalaya, Cyprès du Bhoutan, originaire du nord de l'Inde dans l'Himalaya, au nord-est du Népal, vers 3 500 m, dans la région de Mustang, 20 m, port retombant, feuillage vert foncé, petits cônes ovoïdes à pointe, zones 8-10. En France, un spécimen se trouve à l'Arboretum de Chèvreloup, 78150 - Le Chesnay-Rocquencourt.
En mai 2023, il a été signalé par des chercheurs de l'Université de Pékin, la découverte de l'arbre le plus haut d'Asie, un spécimen, d'une hauteur de 102 m avec la particularité d'avoir des racines de soutien qui ne sont pas complètement enterrées, dans la région autonome du Tibet, au fin fond d'une gorge, de la réserve naturelle du Grand canyon de Yarlung Zangbo. Pour certains botanistes, ce serait un Cupressus gigantea. Lire l'article publié par Redbran, dans techno-science.net le le 23/06/2023 suite à publication de l'Université de Pékin.
Il arrive en seconde position, après le Séquoia à feuilles d'If, Sequoia sempervirens, d'une hauteur de 116 m, découvert en août 2006, dans le parc national de Redwood, situé dans le nord de la Californie.
- Cupressus stephensonii C.B.Wolf (1948), synonyme de Cupressus arizonica var. stephensonii (C.B.Wolf) Little , Arizona Cypress, endémique à l'Arizona et sud de la Californie, dans le comté de San Diego, notamment sur le versant du pic Cuyamaca, un spécimen à Rancho Santa Ana Botanic Garden, Claremont CA.

Annotations :
Carrière, abréviation botanique pour l'horticulteur, botaniste français Élie-Abel Carrière (1818-1896), jardinier en chef des pépinières du Musée Nationale d'Histoire Naturelle de Paris, qui s'intéresse surtout aux arbres fruitiers, également rédacteur de la Revue horticole, on lui doit de nombreux ouvrages d'horticulture et d'arboriculture dont 'Description et classification des variétés de pêchers et de brugnoniers (1867), une Encyclopédie horticole et des ouvrages sur les conifères.
*Forbes, c'est le botaniste californien Willis Linn Jepson (1867-1946), qui le dédie en 1922, à son ancien élève, le botaniste américain Charles Noyes Forbes (1883-1920), consulter sa biographie.
*Gianfranco Giustina, en 2014, la RHS* lui décerne la 'Veitch Memorial Medal', qui est l'équivalent d'un prix Nobel.
*Griffith, chirurgien, botaniste écossais William Griffith (1810-1845), qui, travaille à Madras, pour le compte de l l'East India Company, avant de se rendre au Birmanie ; il fut entre autre le surintendant du jardin botanique de Calcutta, des espèces lui ont été dédiées sous la forme griffithii, abréviation botanique officielle Griff.
*Pentland, botaniste explorateur écossais William B. Pentland. C'est grâce à ses envois de graines tout au long de ses voyages que s'enrichit le jardin d'acclimatation de l'Isola Madre avec des arbres qui sont devenus remarquables. Au total, cinq mille graines et petits plans adressés aussi par d'autres correspondants en provenance des quatre coins du monde. Lire à ce sujet l'article publié le 30 juin 2017 par Marianne Niermans, dans pointdevue.
*RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
*Royle, abréviation botanique pour le chirurgien britannique John Forbes Royle (1798-1858) qui a travaillé pour le compte de la Compagnie britannique des Indes orientales passionné de botanique, géologie et d'histoire naturelle. En 1823, il est nommé conservateur du jardin botanique de Saharunpur, dans l'Uttar Pradesh.
En 1831 il rapporte en Angleterre d'importantes collections de plantes médicinales indiennes et un musée des produits végétaux est créé à East India House. Grand spécialiste ce ces plantes médicinales, il est nommé professeur de matière médicale au King's College de 1837 à 1856, la même année, il devient membre de la Royal Society (1837) et secrétaire (1837-1858) de la Société d'horticulture de Londres et pour la Grande exposition de 1851, il est le surintendant du département indien.
En 1830, on lui dédie un nouveau genre de l'Himalaya Roylea de la famille des Lamiacées et de nombreuses espèces himalayennes dédiées sous la forme roylei, royleana, royleanus.
*Silba, abréviation botanique pour le botaniste américain John Silba (1961-2015), spécialiste des Cupressus et Pinaceae, il avait effectué en 1984, le recensement international des Conifères et il avait prévu d'en publier en 2016, la révision.
natacha mauric© 05/12/2003 ® Jardin! L'Encyclopédie
® Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.