Nom commun : Sauge d'Afghanistan, Sauge de Russie, Sauge russe, du Pamir, Peroskia à feuilles d'Atriplex, Peroskia du Pamir, nommée par les anglophones 'Russian sage'.
Nom latin : Perovskia atriplicifolia Benth.* (1848)., écrit parfois Perowskia, un seul synonyme retenu, Perovskia pamirica CYYang & B.Wang. (1987)
Depuis le 23 février 2017, renommée Salvia yangii B.T.Drew, mais ne figure pas dans la flore de Chine, ni dans The Plant List, seulement à l'IPNI, dans taxon ; Bulletin d'information officiel de la Société internationale de taxonomie végétale. Utrecht, Vol. 1+, 1951+.
avec un parent hybride cultivé en France Salvia × florifère Dolat. & Ziel., Dendrologia éd. 13 : 730 (2021).
Attention, il existe Salvia pamirica Gand. qui est un synonyme de Salvia sclarea L, la bisannuelle Sauge sclarée.
famille : Lamiaceae.
catégorie : arbrisseau (sous-arbrisseau), qui peut repartir durant quelques années de la souche ligneuse, aux tiges carrées, ligneuses, duveteuses ayant des reflets, d'un blanc argenté, elles sont souples, mais quand même cassantes. Système racinaire fort développé.
port : buissonnant, érigé, évasé en tous sens, arrondi.
feuillage : persistant à semi-persistant selon climat, d'un gris-argenté velouté. Aromatique, la plupart du temps, il est fait référence au parfum de la feuille de sauge ou celui d'une 'sauge épicée', je trouve qu'au froissage, il se rapproche beaucoup plus, de celui de la feuille du camphrier, j'ai pu tester les trois au jardin.
D'étroites et longues feuilles opposées, de ± 7 cm x 2,5 cm, ovales à lancéolées, bi-pennatiséquées, finement découpées.
floraison : longue, plus de 3 mois et abondante en été, courant juin jusqu'à la fin octobre, selon climat, nectarifère, visitée par les abeilles et les papillons.
De longs panicules de ± 40 cm, de petites fleurs comestibles, bisexuées, bilabiées de 1 à 1,3 cm, enchâssées dans un étroit court calice tubulaire et glanduleux de 5 à 6 mm.
couleur : bleu à bleu violet pour la fleur, calice mauve parme à violet.
croissance : rapide.
hauteur : 0.80 à 1.50 m et plus en tous sens.
plantation : au printemps, compter 3 plants au m², pour une bordure et une haie basse, espacer les plants de 40 à 50 cm, planter aussi en quinconce.
multiplication : des semis spontanés, au printemps, par boutures de portions de tiges dans un mélange sablonneux ou de tiges aoûtées, courant août-septembre, par prélèvement de rejets ou division de souche au printemps ou par semis de 4 à 5 graines par godet, dans un mélange de sable et de terreau et patienter.
sol : plutôt sec, bien drainé, caillouteux, sableux, acide ou neutre ou alcalin, apprécie le calcaire, les sols pauvres.
emplacement : plein soleil et bien dégagé, a tendance à s'incliner vers le soleil.
zone : 5a-9b, U-K hardiness H5, USDA zones 4b/5-10, parfaitement adaptée à la sécheresse, à la pollution atmosphérique et aux embruns. Déconseillée dans les zones aux hivers pluvieux, sauf peut-être sur un épais lit de gravier, à tester.
origine : Afghanistan. Introduite au Royaume-Uni en 1904, consulter la carte.
entretien : arrosage d'été vraiment occasionnel, en automne, rabattre les tiges malingres et dégarnies, début du printemps, rabattre à deux ou trois yeux. Elle redémarre de souche. Ses inflorescences s'utilisent pour la confection de bouquets.
maladies et ravageurs : l'excès d'humidité favorise l'apparition et le développement de l'oïdium (powdery mildew), qui signale sa présence, par des ponts jaunes sur le limbe. Dédaigné par les escargots (snails), les cervidés et les lapins.
NB : le nom de Perovskia lui a été donné en 1841, par le naturaliste-botaniste Gregor Silitsch Karelin (1801-1872), en la dédiant, au général Vasil Alexeevich Perovski (1795-1857), qui fut le gouverneur de l'oblast d'Orenbourg, une province stratégique aux portes de l'Asie, formant une longue frontière avec le Kazakhstan. Il dirigea en 1839, une expédition militaire, en Asie centrale, dans la région de Boukhara et Khiva ; son nom spécifique atriplicifolia vient du grec 'atriplicis' qui désigne en latin l'Atriplex, nom donné à l'Arroche et 'folia' qui désigne la feuille et son autre nom pamirica signifie du Pamir, c'est-à-dire le vaste massif montagneux du Pamir, situé en Asie centrale, la chaîne des plus hautes montagnes du monde, surnommée le Toit du Monde, offrant d'immenses glaciers allant jusqu'à 77 km et des cimes s'échelonnant entre 4 800 et les 7134 m du Pic Lénine (en 2006, renommé Pic Abu Ali ibn Sina) et des terres où rien de pousse à ces hauteurs-là, sauf dans les vallées , une chaîne s'étalant sur 63 700 km², partagée entre l'est du Tadjikistan et les frontières de l'ouest de la Chine (l'ouest du Xinjiang), c'est le carrefour entre le Kirghizstan, le nord du Pakistan et le nord-est de l'Afghanistan avec le Grand Pamir et le Petit Pamir, un lieu chargé d'histoire, l'ancienne route de la soie et de nos jours, une destination pour les amateurs d’escalade et de trekking qui la nomme 'la Patagonie asiatique' et des photographes qui tentent d'entrevoir, le furtif et silencieux léopard des neiges Panthera uncia.
Son autre, l'épithète spécifique yangii lui a été donné par le botaniste américain Bryan T. Drew, biologiste de la pollinisation, spécialiste de la phylogénétique et évolution des Lamiaceae, en particulier des genres Agastache, Lepechinia, Monardella et Salvia, il le dédie au botaniste et dendrologue chinois Chang You Yang, spécialiste de la flore du Xinjiang, abréviation botanique CY Yang.
Si l'on considère, que Perovskia est une sauge, la logique veut que ce soit du genre féminin. Pour bien faire d'ailleurs, aujourd'hui, on devrait la surtout nommer Sauge de Perovski, puisqu'en fin de compte, elle n'est pas russe, juste originaire des anciennes républiques de l'ex-URSS.
Ce genre comprend entre 7 et 10 espèces de sous-arbrisseaux ou d'arbustes caducs ou persistants, toutes originaires des steppes arides des anciennes républiques qui composaient ex-URSS et de l'Asie Mineure, notamment sur les contreforts de l'Himalaya.
Cette rustique sauge afghane, indifférente au grand froid et à l'extrême sécheresse, a vraiment sa place dans les jardins, spécialement, ceux en bord de mer et dans les jardins secs, en sujet isolé ou groupé par 3-5 (rocailles sèches), dans la réalisation de bordures, de haies basses, le long des allées, elle peut être incluse dans la composition de massifs arbustifs, massifs floraux, mixed borders, y compris dans les rocailles, ou sur les talus en massif couvre-sol, puisqu'elle n'aime pas trop le combat racinaire, également adossée à une balustrade, à un mur, un muret, ou tout simplement dans des vasques, pour les animer balcons , patios et terrasses, en se souvenant qu'il lui faut une exposition très ensoleillée et un peu de place pour se développer.
Elle fut mise à l'honneur dans les jardins sauvages de cottage, conçus par la célèbre Gertrude Jekyll*, ayant sa place dans les massifs et les wall-flowers, présente dans son jardin de Munstead Wood (Surrey), puis tombée en désuétude, jusque dans les années 60-61, vraiment remise à l'honneur dans les jardins de l'Europe, dans les années 1990, sacrée meilleure plante de l'année 1995, dans le sud des États-Unis, depuis, dans certains états, elle est considérée notamment, dans l'Ohio comme une espèce invasive à éradiquer.
Mais aussi, depuis quelques années, elle commence à être utilisée pour la dépollution des sols.
Parmi les cultivars, citons :
- Perovskia 'Blue Haze' (Bleu brumeux), recherchée pour son feuillage plus découpé et ses panicules d'un bleu ciel.
- Perovskia 'Blue Spire', obtention commercialisée dans les années 60 par les pépinières Notcutts (Woodbridge - Suffolk - Angleterre), issue de croisement entre Perovskia atriplicifolia et Perovskia abrotanoides, 0.80 à 1.20 m de haut, panicules plus denses aux fleurs d'un bleu électrique à outremer, calice d'un bleu-mauve (lavande foncé).
A été primée en 1995 par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM).
- Perovskia atriplicifolia 'Hybrida', commercialisée aussi sous le nom de 'Superba', environ 1 m de haut, offre de denses inflorescences.
- Perovskia abrotanoides 'Filigran', son feuillage est plus vert, le limbe plus large avec une nervure médiane blanche.
- Perovskia atriplicifolia 'Lacey Blue', de longues fleurs d'un bleu outremer, revers lavé de blanc, calice violet comme les bonbons à la violette de Toulouse.
- Perovskia abrotanoides 'Little Spire', cette sauge de Sibérie, se distingue par son port plus bas et compact entre 0.50 à 0.80 m de haut, de juin à septembre, des inflorescences d'un bleu ciel.
- Perovskia abrotanoides 'Longine', à vous de la découvrir, jamais vu !
- Perovskia abrotanoides 'Silberstrauch', un arbuste argenté de 0.40 à 0.60 m en tous sens, floraison de juin/juillet à septembre.
Les autres espèces :
- Perovskia abrotanoides Karel., Perovskia abrotane*, originaire de l'ex-Turkestan, aujourd'hui correspond au Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan et Kazakhstan, présente au Cachemire, Tibet, Pakistan et Afghanistan. Des études ont été menées sur sa composition, elle est riche en huiles essentielles, semble être caduc, environ 1.50 m de haut, au feuillage vert de gris oblong et pennatiséqué, en été, de longues panicules d'environ 40 cm de petites fleurs rose lilas. On en extrait une teinture rouge.
- Perovskia angustifolia Kudrj., Perovskia à feuilles étroites, découverte vers 1936, en Asie centrale, dans la chaîne montagneuse du Thian Shan et la haute chaîne du Kazakhstan et du Kirghizstan, province du Xinjiang et dans les montagnes du Pamir Alaï
- Perovskia artemisioides Boiss., originaire de la province pakistanaise du Baloutchistan, son port est plus érigé.

- Perovskia botschantzevii Kovalevsk. & Kochk., Perovskia ou Sauge de Botschantzev*, une découverte de 1986, dans l'ex-URSS au Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan et Afghanistan depuis la mer Caspienne, les monts Altaï et la chaîne du Tian Shian.

- Perovskia kudrjaschevii Gorschk. & Pjat., Perovskia ou Sauge de Kudrjaschev, découvert en 1936, en Asie centrale, dans la chaîne du Thian Shan et les hautes montagnes du Kazakhstan.
- Perovskia linczevskii Kudrj., Perovskia ou Sauge de Linchevski, originaire du Kirghizstan, dans les montagnes du Pamir Alaï
- Perovskia pamirica Chang Y.Yang & B.Wang, Perovskia ou Sauge du Pamir, découverte récente 1987, comme son nom l'indique au Pamir dans la région des hauts plateaux et dans la province du Xinjiang.
- Perovskia scrophulariifolia Bunge, Perovskia ou Sauge à feuille de Scrophulaire, originaire de l'ex-Turkestan (Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan et Kazakhstan), environ 1m de haut, panicules assez trapues de 25 à 30 cm, aux fleurs violettes. Il existe Perovskia scrophulariifolia forma kudrjaschevii à fleurs blanches.
< - Perovskia virgata Kudrj., Perovskia, Sauge à branchettes, découvert vers 1936, originaire du Tadjikistan, dans les montagnes du Pamir.

Annotations :
*Benth., abréviation botanique pour le nom du botaniste britannique George Bentham (1800-1884), qui vécut en Languedoc-Roussillon, avant de devenir propriétaire du domaine de Restinclières à Prades-le-Lez. Il fut à l'origine de la réalisation de nombreuses flores, dont la première concernant les plantes de la région de Hongkong 'Flora Hongkongensis' (1861), et 'Flora Australiensis', édition en 7 volumes de 1863 à 1878.
En 1826, il fait éditer à Paris, le 'Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas-Languedoc' collectées par son père, lors de leur séjour à Montauban, puis à Montpellier.

*Abrotanoides, Abrotane, nom donné à l'armoise abrotanelle qui est plus connue sous le nom d'Aurone arquebuse.
*Jekyll, Gertrude Jekyll (1843-1932) peintre, jardinière-paysagiste, créatrice de jardins anglaises en opposition à ceux de l'ère victorienne. C'est sa formation d'artiste peintre qui lui donne ce sens aigu dans le choix des nuances et dégradés de couleurs, on lui doit les premiers jardins monochromes. En 1889, elle entame une étroite collaboration avec l'architecte Edwin Lutyens (1869-1944), découvrir ses jardins dans son oeuvre, mais aussi, dans 'The Gardens of Gertrude Jekyll' par Richard Bisgrove-Université de Berkeley, 1992, consultable en ligne University of California Press.
*Botschantzevii, Victor Petroéviation Botsch. Il lui a été dédié une quarantaine d'espèces d'Astéracées, brassicacées, chénopodes, lamiacées, légumineuse et rubiacées présentes dans la flore de l'ex-URSS et celles de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan participa à l'enrichissement de l'herbier Ouzbek.
*Kudrjaschevii, dédié à Kudrjaschev, S.N. (1907-1943), abréviation Kudr., huit espèces de plantes (dont trois euphorbiacées et trois lamiacées) présentes dans la flore russe et celle de l'Ouzbékistan lui sont dédiées.
*Linczevski, botaniste russe, Igor Alexandrovich Linczevski (1908-1997), qui démarre sa carrière en 1926 à l'Université d'État d'Asie centrale, comme préparateur, puis il devient le spécialiste de la flore kazakhe, et en tant que chercheur, il prend part à des expéditions avant de s'installer au Kazakhstan.
Il participe à la rédaction de la flore de l'URSS en charge de la partie kazakhe et tadjike et réside à Leningrad à partir de 1935. Rédacteur en chef à partir de 1964 durant 5 années d'une revue scientifique sur les Actualités de la taxonomie des plantes supérieures, publiée par l'Institut Botanique V.L.Komarov de Saint-Pétersbourg.
Ces trois botanistes sont membres de ce célébrissime Institut de botanique.
Une quinzaine d'espèces présentes dans la flore russe et celle du Tadjikistan lui sont dédiés. Abréviation botanique : Lincz.
*RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804. Elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
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