Capparis spinosa  - Câprier épineux
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    Capparis spinosa
    Nom commun : Câprier épineux, Câprier commun, en occitan 'Tàpera', en arabe 'Shaffalah' ou Kobar', en espagnol 'Alcaparra', en hébreu 'Tzalaf', nommé par les anglophones 'Caper bush'.
    Nom latin : Capparis spinosa L.*, synonymes retenus, Capparis leucophylla DC.*, Capparis murrayana J.Graham, Capparis deserti (Zohary) Tackh. & Boulos,
    famille : Capparidaceae.
    catégorie : arbuste ou sous-arbrisseau à souche ligneuse et tiges sarmenteuses.
    port : +/- grimpant, retombant.
    feuillage : caduc, épais, coriace, glauque, vert jade à vert de gris, pouvant être légèrement lavé de rouge. Feuilles entières, simples, d'environ 3 cm, alternes, ovales-arrondies, à la base, pourvues de deux épines stipulaires courbes.
    floraison : éphémère, parfumée, en été, courant juin-août, nectarifère, visitée entre autres par les abeilles et par les papillons.
    Grande fleur axillaire et solitaire, de 4 à 5 cm, pourvue d'un long pédoncule, formée de 4 sépales et 4 grands pétales obovales avec de nombreuses étamines saillantes et soyeuses.
    couleur : blanc bleuté, crème ou rose pour les pétales, crème et violet pour les étamines. Les boutons floraux sont verts, lavés de pourpre en pointe.
    fruits : dans le calice, petite baie charnue, assez coriace et comestible, ovoïde de couleur noir à reflets violacés, c'est lui qui est appelé 'capron', il se récolte en été, dès le mois de juin. Dans toutes les espèces, ses fruits sont convoités par les oiseaux qui en dispersent les graines réniformes, les caprins, les gazettes et les chameaux.
    Les variétés commercialisées donnent de gros fruits de 3 à 5 cm x 2 à 2.5 cm, voir la photo en bas de page.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 2 à 4 m en tous sens.
    multiplication : par par semis, par boutures de tiges aoûtées, dans un mélange sableux, sous châssis, et par division des rejets au printemps.
    sol : pauvre, caillouteux et sec.
    emplacement : soleil.
    plantation : au printemps ou à l'automne.
    origine : le long du littoral de l'Europe, en Afrique du Nord et sur le pourtour du bassin méditerranéen jusqu'au sud de l'Asie, dans le Pacifique ainsi qu'en Australie, sur les rochers et vieux murs. Présent dans le sud de la France, en Languedoc-Roussillon, Provence, Corse ainsi qu'en Gironde.
    zone : 9-12, U-K hardiness H1C, USDA zones 8b-11. Parfaitement adaptée à la sécheresse, indice sécheresse 6, c'est-à-dire jusqu'à six mois sans eau. Ailleurs, à cultiver dans des potées que l'on rentre ou que l'on protège durant l'hiver.
    entretien : une fois le plant installé l'arroser avec parcimonie, la taille s'effectue au printemps.
    maladies et ravageurs : exempt de maladies, mais peut être sujet aux cochenilles (mealybugs). Fleurs, baies et feuillage sont convoités par le bétail, les gazelles et d'autres espèces herbivores.
    NB : son nom Capparis vient du latin et du grec où, il désigne déjà le genre et signifie aussi le désir, c'est peut-être pour cela que l'on attribuait au câpre des propriétés aphrodisiaques, et son nom spécifique spinosa signifie épineux, faisant allusion aux stipules épineuses.
    Ce genre comprend environ 250 espèces d'arbustes ou d'arbrisseaux originaires des zones tempérées chaudes du globe.
    Le câprier a sa place dans les jardins au climat doux, les jardins secs et ceux en gravier ou encore ceux en bord de mer, pour orner le haut d'un muret, le bord d'une restanque et recouvrir un talus.
    Capparis spinosa fleur en été
    Dans les pays du Golfe, le câprier est utilisé pour fixer les talus ou pour confectionner des haies défensives.
    Certains auteurs émettent l'hypothèse que ses rameaux épineux auraient pu servir à confectionner la couronne d'épines portée par le Christ, au même titre que ceux de l'Aubépine épineuse Crataegus aronia ou ceux de l'Églantier des chiens Rosa canina.

    Propriétés et utilisations :
    La câpre, comestible, est soit le bouton floral récolté encore vert, soit le fruit, confit dans du vinaigre, tous deux sont riches en vitamine A, calcium, magnésium, potassium et sodium. Ils sont couramment remplacés par des bourgeons de capucine, ficaire (bulbes aussi), populace, pissenlit ou même du genêt à balai.
    Cette câpre contient des alcaloïdes, dont la capparidine qui lui donne ce goût aigrelet.
    Dans les pharmacopées traditionnelles, l'écorce et les racines sont réputées être analgésiques, astringentes, diurétiques et surtout antidiarrhéiques. L'écorce est prescrite pour traiter les crises de goutte et les infections gastro-intestinales.
    En usage externe, les fleurs, sont utilisées sous forme de cataplasme, pour traiter les problèmes de peau, de type eczéma. Le feuillage froissé ou pilé, est efficace, pour calmer les piqûres d'insectes et l'urticaire.

    Espèce cultivée au potager et au jardin :

    • Capparis spinosa var. inermis, le câprier sans épines, environ 1m en tous sens, port étalé, floraison blanche, d'un blanc verdâtre en coeur, longues étamines d'un rose violacé et blanches vers la base. Tolère aisément - 15 °C.

    Quelques autres espèces :

    • Capparis cartilaginea Decne, synonymes Capparis galeata Fres., Capparis spinosa var. galeata (Fres.) Hook. f. & Thorns., Capparis uncinata Edgew., en anglais 'Cartilage Caper', se rencontre à l'est de l'Afrique, en Égypte, Éthiopie, Somalie, Mauritanie, Soudan, Niger, Nigéria, Sénégal et Tchad, ainsi qu'au Moyen-Orient, en Arabie, Jordanie, Israël, Iraq et Iran, présent jusqu'à l'est et au nord-ouest de l'Inde (Gujarat et Rajasthan) et à l'ouest du Pakistan.

    • Capparis decidua (Forssk.) Edgew., synonymes Capparis aphylla Roth, Sodada decidua Forssk., Câprier sans feuilles, localement appelé 'Kair, Kerda', se rencontre en zones arides au Moyen-Orient, présente au sud-est d'Israël, arbuste de 4 à 5 m en tous sens formant un buisson très épineux, avec tout au long de l'année, des petites fleurs d'un rouge corail, aux étamines rouges et des petits fruits sphériques d'un rouge cerise de saveur âcre, amer et poivré. Ils sont récoltés deux à trois fois dans l'année durant les saisons sèches.
      Dans la pharmacopée indienne, réputé avoir des propriétés antifongique, antibactérienne, carminative, diurétique, emménagogue, stimulante, tonique et paraît-il aphrodisiaque. Les racines sont prescrites pour traiter l'artériosclérose et les problèmes hépatiques.

    • Capparis mariana Jacq., est endémique à la Nouvelle-Calédonie et présent dans les îles Hawaï. Un buisson épineux d'environ 3 m, au feuillage obovale, à floraison blanche, délicatement parfumée, aux étamines blanches, suivie de fruits ovoïdes et vert olive.
      Il s'utilise en bord de mer, pour confectionner des haies défensives. Localement, les jeunes pousses et feuilles sont consommées après cuisson et les racines sont chargées en sel.

    Annotations :
    *DC., abréviation botanique pour le botaniste et docteur en médecin suisse Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841). En 1880, il occupe la chaire de botanique à la faculté de médecine de Montpellier.
    Caprons - fruits du câprier
    Il est l'auteur d'une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles, ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites.
    Et du 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses.
    Il publie en 1813 'la Théorie élémentaire de la botanique'. Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes.

    *Indice, indices de résistance à la sécheresse : indice 1 - jusqu'à 1 mois sans eau, indice 2 - jusqu'à 2 mois sans eau, indice 3 - jusqu'à 3 mois sans eau, indice 4 - jusqu'à 4 mois sans eau, indice 5 - jusqu'à 5 mois sans eau, indice 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, qui correspond à des zones désertiques.

    L.*, abréviation botanique officielle pour Carl von Linné auparavant Carl Linnæus (1707-1778), médecin, botaniste-naturaliste suédois, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède.
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